Abu Ishaq Ibrahim ibn Yahya Al-Zarqali (en arabe : أبو إسحاق إبراهيم ابن يحيى الزرقالي ) ou Al-Zarqali (1029 - 1087), est un astronome arabe[1],[2],[3] originaire de Tolède. Il a longtemps été connu sous des formes latinisées de son nom : Azarquiel en espagnol, Azarchel en français et Arzachel en anglais.
Biographie
Al-Zarqali naît dans un village proche de Tolède. D'abord apprenti forgeron, il se fait remarquer par son habileté manuelle à graver le métal. Il travaille alors à graver des astrolabes pour des astronomes arabes et juifs de Tolède et s'intéresse à l'astronomie. Il devient célèbre pour ses observations et perfectionne l'astrolabe. Il effectue la majorité de ses travaux à Tolède, mais doit fuir lors de la prise de Tolède en 1085 et se rend à Cordoue, où il meurt[4]. Son nom serait en fait un surnom dû à l'intensité de ses yeux bleus (en arabe : azraq)[réf. souhaitée].
Contributions scientifiques
Al-Zarqali a mis au point un nouveau type d'astrolabe, appelé «la planche Zarqalie», sur lequel il écrit un traité intitulé al-Safiha al-Zarqaliya ou Traité de la azafea. Cet instrument suscita beaucoup d'intérêt et est resté connu comme « astrolabe de Zarqali » ou simplement « azafea ». Au XVe siècle, Regio Montanus a publié un manuscrit indiquant son utilité.
Il est le premier à avoir établi l'apogée du soleil par rapport aux étoiles, qu'il fixa à 12.04 degrés par année (en réalité, la valeur est de 11.8 degrés)[5].
Al-Zarqali a établi également des tables sur le mouvement des planètes, connues sous le nom de Tables Tolédanes, basées sur les observations qu'il a effectuées à Tolède entre 1061 et 1080[6]. Ces tables étaient d'une précision telle qu'elles lui permirent de prédire des éclipses.
Il a corrigé les données géographiques de Ptolémée et d'al-Khawarizmi en montrant que la longueur de la Méditerranée est de 42 degrés, et non 62 degrés, comme l’affirmait Ptolémée[7].
Influence
Les écrits d'al-Zarqali ont exercé une profonde influence sur les astronomes espagnols qui ont élaboré les tables alphonsines, en référence au roi Alphonse X de Castille, qui 200 ans après la mort d'al-Zarqali, a ordonné la traduction de toutes ses œuvres dans la langue locale de Castille[8].
Dans son dialogue sur l'influence des astronomes arabes sur l'Occident, Hunke souligne que les travaux d'al-Zarqali ont suscité un profond intérêt.
Parmi les œuvres d'al-Zarqali, on retient les titres suivants :
«Al-Aamal bil Safiha al-Zijiya» (L'utilisation de la lamelle astronomique) ;
«al-Tadbir» (La gestion) ;
«Al-Madkhal fi Ilm al-Nujum» (Introduction à la science des étoiles);
«Rissalat fi Tariqatu Istikhdam al-Safiha al-Mushtarakat li-jamii al-Urud» (Thèse sur l'utilisation de la planche dans toutes les présentations).
Références
↑Kalin, Ibrahim (2014). The Oxford Encyclopedia of Philosophy, Science, and Technology in Islam. Oxford University Press. p.72."And the most famous Arab Spanish feo, Ibn al-Zarqālī (Azarquiel; d. 1100), seems to have been the first to design a universal astrolabe."
↑Kennedy, Edward Stewart (1983). Studies in the Islamic exact sciences. American University of Beirut. p. 502."Both of these are a recension made by the famous Spanish Arab astronomer Azarquiel, Abu Ishaq al-Naqqash al-Zarqalla, also known as al-Zarqall, Zarkali, al- Zarqellu, Azarcall, etc."
↑Hill, Donald (2013). A History of Engineering in Classical and Medieval Times. Routledge. p. 193."This inconvenience was remedied by the Spanish Arab al-Zarqali (Azarquiel, Arzachel) who made the vernal or the autumnal point the center, and the meridian passing through the solstitial points the plane of projection."