Il est connu pour ses travaux sur le camphre, qui ont permis de simplifier la synthèse du camphre à celle plus simple de l'acide camphorique[2].
Famille
Il est issu d'une famille modeste.
Sa femme, Lucie Comon, est la cousine germaine du mathématicien Henri Poincaré et la belle-sœur de celle-ci Marie Tonnelier, épouse de Louis Comon est la cousine germaine du chimiste Antoine Guntz. La sœur de Henri Poincaré avait épousé le philosophe Émile Boutroux[3].
Biographie
Albin Haller fréquente l'école primaire supérieure de Wesserling avant de devenir apprenti menuisier chez son père. Remarqué par le pharmacien local, il est envoyé chez un pharmacien de Munster qui avait appris la chimie avec Eugène Jacquemin, élève de Gerhardt, dont le nom à l'École de pharmacie de Strasbourg est lié à l'histoire des salicylés. Il est bachelier ès sciences à Strasbourg en 1870[4].
Avec la prise de Strasbourg par les allemands lors de la guerre de 1870, l'École de pharmacie de Strasbourg est transférée à Nancy ; ce qui amène la création en 1872 d'une école de pharmacie à Nancy (elle est dépendante de la Faculté de médecine jusqu'en 1876). En 1872, Haller suit le cours de l'École supérieure de pharmacie nouvellement créée à Nancy et y travaille comme aide-préparateur[5].
Il y rencontre Édouard Heckel, avec qui il co-publie un article sur la Potalia amara en 1876[6]. Il obtient à Paris un doctorat ès sciences avec une thèse sur le camphre.
Il étudie les dérivées du camphre[11], synthétise l'acide nitrique (1888) et le menthol (1905). Il comprend les mécanismes de trans-estérification et l'importance de l'amidure de sodium pour la synthèse des cétones ramifiées[12]. En chimie végétale, il obtient une meilleure séparation des alcools terpéniques des huiles essentielles d'une grande importance pour l'industrie des parfums.
Publications
Traité élémentaire de chimie, chimie organique, Carré et Naud, Paris, 1896. Texte en ligne disponible sur IRIS
Traité élémentaire de chimie, chimie minérale, Carré, Paris, 1896. Texte en ligne disponible sur IRIS
Savons et bougies: la savonnerie et la stéarinerie, 396 pages, Paris, J.-B. Baillière et fils, 1907.
Le Camphre et ses dérivés, 34 pages, Paris, Administration des deux revues, 1888.
Contribution à l'étude du camphre et d'un certain nombre de ses dérivés, 59 pages, thèses présentées à la Faculté des sciences de Paris, Nancy, Berger-Levrault, 1879.
Produits chimiques et pharmaceutiques, matériel de la peinture, parfumerie, savonnerie, avec Louis Alphonse Adrian, 282 pages, Paris, Imprimerie nationale, 1894.
Exposition universelle internationale de 1900 à Paris: rapports du jury international, industrie chimique, 2 volumes de 405 et 445 pages, Paris, Imprimerie Nationale, 1902.
L'Industrie chimique, 348 pages, Paris, J.-B. Baillière et fils, 1895.
Les Industries chimiques et pharmaceutiques, 2 volumes, Paris, Gauthier-Villars, 1903.
Inauguration de la fondation et du médaillon de Charles Gerhardt, 14 pages, Paris, Académie des sciences, Gauthier-Villars , 1921.
Inauguration de la statue de Charles Adolphe Wurtz, 11 pages, Paris, Académie des sciences, Gauthier-Villars , 1921.
Inauguration du monument d'Amedeo Avogadro, 5 pages, Paris, Académie des sciences, Gauthier-Villars , 1911.
Memento du chimiste (ancien agenda du chimiste), avec Charles Girard, Paris, Dunod et Pinat, 1919, 206 pages
Mémento du chimiste (ancien agenda du chimiste), avec Charles Girard, Beaudouard, Brévans, Charon, 806 pages, Paris, Dunod et Pinat, 1912.
Le Plancher national, plancher en ciment armé, sans coffrage, système Haller, 12 pages, Paris, École spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l'industrie, 1917.
Manuel pratique de galvanoplastie et de dépôts électrochimiques, par André Brochet, préface d'Albin Haller, 416 pages, Paris, J.-B. Baillière et fils, 1908.
Théorie générale des alcools, Paris, 1879.
Travaux publiés pendant l'année scolaire 1881-1882, extraits des Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, 14 pages, Nancy, Berger-Levrault, 1883.
↑pour Camille Forthomme , voir « Pierre Guillaume Camille Forthomme », sur facultes19.ish-lyon.cnrs.fr, Les professeurs des facultés des lettres et des sciences en France au XIXe siècle (1808-1880) (consulté en ).
Références
↑[Lestel 2012] Laurence Lestel, Itinéraires de chimistes. 1857-2007, 150 ans de chimie en France avec les présidents de la SFC, Société française de chimie / EDP-Sciences, , 582 p. (résumé, présentation en ligne), p. 247.
↑[Lebrec 1969] Jean Lebrec, Joseph Malègue, romancier et penseur (thèse de doctorat en Lettres à l’université de Rennes), Paris, H. Dessain & Tolra, , 464 p. (BNF35320607, présentation en ligne), p. 83.
↑ a et b[Labrude & Strohl 2007] Pierre Labrude et Stéphanie Strohl, « Le transfèrement depuis Strasbourg, et les dix premières années de l'École supérieure de pharmacie de Nancy (1872-1882). Un exemple de la difficulté à créer un établissement d'enseignement supérieur presque ex nihilo et dans l'urgence… », Revue d'Histoire de la Pharmacie, no 353, , p. 25-40 (voir p. 31) (lire en ligne [sur persee]).
↑[Heckel & Haller 1876] Édouard Heckel et Albin Haller, « Note sur la Potalia amaraAublet », Journal de pharmacie et de chimie, t. 24, 4e série, , p. 247-250 (lire en ligne [sur gallica]).
↑[Labrude 1996] Pierre Labrude, « Les professeurs strasbourgeois de la galerie des portraits de la Faculté de pharmacie de Nancy », Revue d'Histoire de la Pharmacie, no 308, , p. 39-52 (voir p. 41) (lire en ligne [sur persee]).
↑A. Haller, Le Camphre et ses dérivés (Berger-Levrault, 1879)
↑G. Bram, et X. Bataille, Albin Haller et l’amidure de sodium : la naissance de la chimie des bases fortes, Comptes rendus de l’Académie des sciences IIb, vol. 324(10), 1997, p. 653-657
Voir aussi
Bibliographie
[Birck et Bolmont] « Albin Haller (1849-1925) », dans Françoise Birck et Étienne Bolmont, Facultés et Université de Nancy aux 19e-20e siècles (Liste des notices du dictionnaire) (lire en ligne [sur histoire-universite-nancy.fr])..
[Moureu 1926] Charles Moureu, « Funérailles de Albin Haller - Discours à l'Académie des sciences le » (suivi d'un discours par Marin Molliard p. 6-10), Comptes-rendus de l’Académie des sciences, Paris, F. Didot, , p. 1-5 (lire en ligne [sur gallica])..
Erik Langlinay, Albin Haller Science et Industrie, Paris, 2024