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Albin Haller

Albin Haller
Fonction
Président
Académie des sciences
-
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Université de Strasbourg (d)
École de pharmacie de Nancy (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Œuvres principales

Albin Haller, né à Fellering le et mort à Paris le , est un chimiste français[1], membre de l'Académie des sciences, directeur de l'École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris.

Il est connu pour ses travaux sur le camphre, qui ont permis de simplifier la synthèse du camphre à celle plus simple de l'acide camphorique[2].

Famille

Il est issu d'une famille modeste.

Sa femme, Lucie Comon, est la cousine germaine du mathématicien Henri Poincaré et la belle-sœur de celle-ci Marie Tonnelier, épouse de Louis Comon est la cousine germaine du chimiste Antoine Guntz. La sœur de Henri Poincaré avait épousé le philosophe Émile Boutroux[3].

Biographie

Albin Haller fréquente l'école primaire supérieure de Wesserling avant de devenir apprenti menuisier chez son père. Remarqué par le pharmacien local, il est envoyé chez un pharmacien de Munster qui avait appris la chimie avec Eugène Jacquemin, élève de Gerhardt, dont le nom à l'École de pharmacie de Strasbourg est lié à l'histoire des salicylés. Il est bachelier ès sciences à Strasbourg en 1870[4].

Avec la prise de Strasbourg par les allemands lors de la guerre de 1870, l'École de pharmacie de Strasbourg est transférée à Nancy ; ce qui amène la création en 1872 d'une école de pharmacie à Nancy (elle est dépendante de la Faculté de médecine jusqu'en 1876). En 1872, Haller suit le cours de l'École supérieure de pharmacie nouvellement créée à Nancy et y travaille comme aide-préparateur[5].

Il y rencontre Édouard Heckel, avec qui il co-publie un article sur la Potalia amara en 1876[6]. Il obtient à Paris un doctorat ès sciences avec une thèse sur le camphre.

Il est maître de conférences pour Camille Forthomme (Faculté des sciences de Nancy[n 1]) et lui succède[5] en 1879[7]. Il est professeur en 1884[réf. nécessaire].

Il est directeur de l'Institut chimique de Nancy, qu'il crée[8] en 1887[réf. nécessaire].

En 1899 il part à la Sorbonne où il succède à Charles Friedel comme professeur de chimie organique[9]. Il est directeur de l'École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris de 1905 à sa mort. Il y réorganise les études et introduit un cours de chimie physique et un de mécanique appliquée.

La Sorbonne. M. le professeur Allar [i.e. Haller], membre de l'Institut (Chimie organique) (Bibliothèque de la Sorbonne, NuBIS)

Albin Haller est président de la Société chimique de France élu en 1904 et 1910. En 1900, il est élu membre de l'Académie des sciences, dont il est président en 1923[10]. Il est également membre de l'Académie de médecine et de l'Académie d'agriculture de France. Il reçoit le prix Jecker de l'Académie des sciences en 1898 et la médaille Davy de la Royal Society en 1917. Il préside la Société de chimie industrielle à sa fondation en 1917. Il a été sociétaire de la Société des sciences de Nancy.

Il est espérantiste.

Travaux scientifiques

Albin Haller en . À gauche son fils G. Haller puis Joseph Malègue. À droite son gendre Franck Malègue et sa fille Geneviève.

Il étudie les dérivées du camphre[11], synthétise l'acide nitrique (1888) et le menthol (1905). Il comprend les mécanismes de trans-estérification et l'importance de l'amidure de sodium pour la synthèse des cétones ramifiées[12]. En chimie végétale, il obtient une meilleure séparation des alcools terpéniques des huiles essentielles d'une grande importance pour l'industrie des parfums.

Publications

  • Traité élémentaire de chimie, chimie organique, Carré et Naud, Paris, 1896. Texte en ligne disponible sur IRIS
  • Traité élémentaire de chimie, chimie minérale, Carré, Paris, 1896. Texte en ligne disponible sur IRIS
  • Savons et bougies: la savonnerie et la stéarinerie, 396 pages, Paris, J.-B. Baillière et fils, 1907.
  • Le Camphre et ses dérivés, 34 pages, Paris, Administration des deux revues, 1888.
  • Cérémonies du Centenaire de Louis Pasteur, avec Hilaire de Chardonnet, Georges Goyau, Théophile Homolle et Alexandre Millerand, 52 pages, Paris, Firmin-Didot et Cie, 1923.
  • Contribution à l'étude du camphre et d'un certain nombre de ses dérivés, 59 pages, thèses présentées à la Faculté des sciences de Paris, Nancy, Berger-Levrault, 1879.
  • Produits chimiques et pharmaceutiques, matériel de la peinture, parfumerie, savonnerie, avec Louis Alphonse Adrian, 282 pages, Paris, Imprimerie nationale, 1894.
  • Exposition universelle internationale de 1900 à Paris: rapports du jury international, industrie chimique, 2 volumes de 405 et 445 pages, Paris, Imprimerie Nationale, 1902.
  • Funérailles d'Armand Gautier, 3 pages, Paris, Académie des sciences, 1920.
  • L'Industrie chimique, 348 pages, Paris, J.-B. Baillière et fils, 1895.
  • Les Industries chimiques et pharmaceutiques, 2 volumes, Paris, Gauthier-Villars, 1903.
  • Inauguration de la fondation et du médaillon de Charles Gerhardt, 14 pages, Paris, Académie des sciences, Gauthier-Villars , 1921.
  • Inauguration de la statue de Charles Adolphe Wurtz, 11 pages, Paris, Académie des sciences, Gauthier-Villars , 1921.
  • Inauguration du monument d'Amedeo Avogadro, 5 pages, Paris, Académie des sciences, Gauthier-Villars , 1911.
  • Memento du chimiste (ancien agenda du chimiste), avec Charles Girard, Paris, Dunod et Pinat, 1919, 206 pages
  • Mémento du chimiste (ancien agenda du chimiste), avec Charles Girard, Beaudouard, Brévans, Charon, 806 pages, Paris, Dunod et Pinat, 1912.
  • Le Plancher national, plancher en ciment armé, sans coffrage, système Haller, 12 pages, Paris, École spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l'industrie, 1917.
  • Manuel pratique de galvanoplastie et de dépôts électrochimiques, par André Brochet, préface d'Albin Haller, 416 pages, Paris, J.-B. Baillière et fils, 1908.
  • Théorie générale des alcools, Paris, 1879.
  • Travaux publiés pendant l'année scolaire 1881-1882, extraits des Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, 14 pages, Nancy, Berger-Levrault, 1883.

Hommages

Une salle de l'École nationale supérieure des industries chimiques, héritière de l'Institut chimique de Nancy porte son nom.

Notes et références

Notes

  1. pour Camille Forthomme , voir « Pierre Guillaume Camille Forthomme », sur facultes19.ish-lyon.cnrs.fr, Les professeurs des facultés des lettres et des sciences en France au XIXe siècle (1808-1880) (consulté en ).

Références

  1. [Lestel 2012] Laurence Lestel, Itinéraires de chimistes. 1857-2007, 150 ans de chimie en France avec les présidents de la SFC, Société française de chimie / EDP-Sciences, , 582 p. (résumé, présentation en ligne), p. 247.
  2. Moureu 1926, p. 2.
  3. [Lebrec 1969] Jean Lebrec, Joseph Malègue, romancier et penseur (thèse de doctorat en Lettres à l’université de Rennes), Paris, H. Dessain & Tolra, , 464 p. (BNF 35320607, présentation en ligne), p. 83.
  4. Mathilde Brini, « Albin Haller », dans Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 15, p. 1387.
  5. a et b [Labrude & Strohl 2007] Pierre Labrude et Stéphanie Strohl, « Le transfèrement depuis Strasbourg, et les dix premières années de l'École supérieure de pharmacie de Nancy (1872-1882). Un exemple de la difficulté à créer un établissement d'enseignement supérieur presque ex nihilo et dans l'urgence… », Revue d'Histoire de la Pharmacie, no 353,‎ , p. 25-40 (voir p. 31) (lire en ligne [sur persee]).
  6. [Heckel & Haller 1876] Édouard Heckel et Albin Haller, « Note sur la Potalia amara Aublet », Journal de pharmacie et de chimie, t. 24, 4e série,‎ , p. 247-250 (lire en ligne [sur gallica]).
  7. Birck et Bolmont.
  8. [Labrude 1996] Pierre Labrude, « Les professeurs strasbourgeois de la galerie des portraits de la Faculté de pharmacie de Nancy », Revue d'Histoire de la Pharmacie, no 308,‎ , p. 39-52 (voir p. 41) (lire en ligne [sur persee]).
  9. Moureu 1926, Discours de Molliard, p. 8.
  10. « Présidents de l'Académie royale des sciences de 1699 à 1793 », sur academie-sciences.fr (consulté en ).
  11. A. Haller, Le Camphre et ses dérivés (Berger-Levrault, 1879)
  12. G. Bram, et X. Bataille, Albin Haller et l’amidure de sodium : la naissance de la chimie des bases fortes, Comptes rendus de l’Académie des sciences IIb, vol. 324(10), 1997, p. 653-657

Voir aussi

Bibliographie

  • [Birck et Bolmont] « Albin Haller (1849-1925) », dans Françoise Birck et Étienne Bolmont, Facultés et Université de Nancy aux 19e-20e siècles (Liste des notices du dictionnaire) (lire en ligne [sur histoire-universite-nancy.fr]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Brini] Mathilde Brini, « Albin Haller », dans Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 15, p. 1387.
  • [Moureu 1926] Charles Moureu, « Funérailles de Albin Haller - Discours à l'Académie des sciences le  » (suivi d'un discours par Marin Molliard p. 6-10), Comptes-rendus de l’Académie des sciences, Paris, F. Didot,‎ , p. 1-5 (lire en ligne [sur gallica]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Erik Langlinay, Albin Haller Science et Industrie, Paris, 2024

Liens externes

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