Alexandre Bérard
Alexandre Bérard, né le à Lyon[1] et mort le à Paris, est un avocat et homme politique français. BiographieJeunes annéesIl est le fils d'Ernest Bérard[2], fabricant de soieries et député du Rhône de 1889 à 1898[Note 1]. Ernest est engagé dans le mouvement fouriériste lyonnais, et lutte farouchement contre Napoléon III. Malgré l'engagement républicain et radical de son père, Alexandre étudie chez les chartreux de Lyon, avant d'obtenir le doctorat de Droit à la Faculté de la ville en 1882. En tant que jeune attaché du Procureur général de Lyon, Alexandre Bérard porte en 1883 la parole dans « l'affaire Antoine Cyvoct »[3], anarchiste qu'il réussit à faire condamner. L'affaire aura un certain retentissement et marquera Bérard qui se passionnera pour l'anarchisme. Carrière politiqueLe parlementaireD'abord élu conseiller Général d'Ambérieu[a 1] (il le restera jusqu'à sa mort), il deviendra en 1893, député de l'Ain, remportant l'élection dans la circonscription de Trévoux[a 1]. Dès ses débuts au Conseil général, Bérard est très actif en séance. Il se place rapidement dans le camp de Joseph Pochon, facilitant la prise de pouvoir de celui-ci en 1892. À la mort de Pochon, il fait figure d'héritier naturel de ce dernier, ce qui lui assurera une carrière politique ; il deviendra ainsi président du conseil général de l'Ain à la mort de celui-ci. Le , il est élu sénateur de l'Ain[4], il laisse donc son mandat de député. Il sera réélu deux fois[4] : le et le . Il restera sénateur jusqu'à sa mort, devenant même vice-président[a 2] de cette assemblée à partir de 1919 (d'ailleurs réélu chaque année à cette fonction, jusqu'à sa mort). Pendant sa carrière de sénateur, il est le chef de file de l'opposition au droit de vote des femmes, estimant dans un rapport parlementaire (n° 564), le , que :
Il conclut cependant son rapport par la proposition de loi suivante : Article 1er. – Les lois et dispositions réglementaires sur l’électorat et l’éligibilité à toutes assemblées élues sont applicables à tous les citoyens français sans distinction de sexe. Article 2. – Pour une durée d’un mois à dater de la promulgation de la présente loi, les listes électorales seront ouvertes à toutes inscriptions complémentaires selon l’article précédent. Article 3. – La présente loi est applicable à l’Algérie. Il est le promoteur de certaines lois :
Le sous-secrétaire d'ÉtatIl est nommé sous-secrétaire d'État aux Postes et Télégraphes, le , et appartiendra ainsi aux gouvernements Émile Combes, Maurice Rouvier II, Maurice Rouvier III et au gouvernement Ferdinand Sarrien. Il occupe cette fonction jusqu'au [4], le temps de faire construire l'Hôtel des Postes d'Ambérieu et d'œuvrer à l'extension du réseau télégraphique à travers la France et dans les colonies, en encourageant divers projets de câbles sous-marins. Pour mémoire, c'est dans cette même période que le capitaine Ferrié utilise la tour Eiffel comme antenne pour son premier essai de radiodiffusion. Il est ainsi membre du Gouvernement lors de l'adoption de la Loi de séparation des Églises et de l'État, dont il fut un ardent défenseur. Franc-maçonnerieAlexandre Bérard est initié franc-maçon en 1882 au sein d'une loge lyonnaise du Grand Orient de France, la même année que son père Ernest. Il deviendra ensuite l'une des autorités de la loge d'Ambérieu-en-Bugey de la Fraternité bugeysienne. Il est un défenseur acharné de la laïcité, sur une ligne très anticléricale. À titre d'exemple; il écrivait en 1883 :
Pour autant, fidèle à la constitution de l'ordre maçonnique, Bérard ne stigmatise jamais les croyants eux-mêmes. De plus, et malgré les railleries de ses détracteurs, il comprend la nécessité d'entretenir les édifices religieux à fort intérêt historique, dont notamment l'abbaye d'Ambronay. Il va même jusqu'à coopérer avec le clergé quand il s'agit de défendre ce patrimoine départemental. Il ne manque pas non plus d'honorer régulièrement la mémoire de Castellion, « apôtre de la pensée libre » mais pasteur. En résumé, l'anticléricalisme de Bérard est avant tout une farouche opposition à toute insertion de la religion dans la vie de la cité. Il prône une laïcité comme gage du droit de croire à quoi que ce soit... ou de n'y pas croire.[réf. souhaitée] Hommages
Publications
Notes et référencesNotes
Références bibliographiques
Références
Voir aussiBibliographie
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