Le groupe de la Gauche démocratique se constitue en 1891[1] avec une quarantaine de membres et regroupant jusqu'à 50 élus en 1894[2]. Il regroupe les sénateurs radicaux et radicaux socialistes, cette création faisant partie du processus de fondation du Parti radical.
Pour mieux correspondre aux idées de ses membres, il change de nom en 1907 pour celui de Gauche démocratique radicale et radicale-socialiste.
Malgré ce regroupement large, le groupe est largement contrôlé par le parti radical. À l'automne 1924, la grande majorité des radicaux indépendants scissionnent du groupe pour fonder l'Union démocratique et radicale d'une trentaine de membres. En 1927, les socialistes fondent leur propre groupe parlementaire avec 14 membres.
En 1948, pour marquer le coup de la nouvelle alliance autour du parti radical, le groupe est rebaptisé Groupe du Rassemblement des gauches républicaines et de la gauche démocratique.
En 1952, pour tenir compte de l'histoire et de l'équilibre interne de l'alliance, les noms sont inversés : groupe de la Gauche démocratique et du Rassemblement des gauches républicaines.
En 1956, le Front républicain marque la scission entre les deux organisations, le parti radical suivant Pierre Mendès France, le RGR s'autonomisant et poursuivant son chemin vers la droite et le CNIP.
Le groupe reprend son nom originel de Gauche démocratique en 1956.
Encore numériquement important sous la IVe République et au début de la Ve avec Gaston Monnerville (56 membres), le groupe connaît ensuite un certain déclin (35 sénateurs en 1986).
Entre 1977 et 1986, les élus du Mouvement des radicaux de gauche (MRG) prennent une autonomie en se regroupant au sein de la Formation des sénateurs Radicaux de gauche qui se rattache toutefois au groupe de la Gauche démocratique.
En 1989, devant la diminution continue de ses effectifs, un nouveau nom est trouvé : Rassemblement démocratique européen (RDE).
Il cherche à rassembler plus largement que les radicaux de droite ou de gauche, en accueillant des divers gauche ou droite, ainsi que des dissidents d'autres partis.
↑Fabien Conord, « Chapitre II. Le temps des choix : République ou monarchie ? (1875-1885) », dans Les élections sénatoriales en France : 1875-2015, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN978-2-7535-5562-4, DOI10.4000/books.pur.45625, lire en ligne), p. 18–45