L’Amerigo Vespucci est un voilier-école italien. Il appartient à la Marina militare, la marine militaire italienne, utilisé à la formation des élèves officiers. Il est actuellement l'un des plus anciens trois-mâts carré à naviguer, le plus ancien navire-école de la marine italienne en service et un des plus grands voiliers école militaire du monde.
Le voilier porte le nom du célèbre navigateur italien Amerigo Vespucci. Il est basé à l'arsenal militaire de La Spezia.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Cristoforo Colombo a été cédé à l'URSS en indemnisation de dommages de guerre. De 1946 à 1952 il a donc été l'unique navire voilier école de la marine militaire italienne. Ceci jusqu'à la mise en service de l’Ebe, une goélette brigantine construite en 1921 et achetée par la marine militaire en 1952.
La devise du navire, officialisée en 1978, est : Pas celui qui commence mais celui qui persévère. Cette devise exprime la vocation du navire à la formation des futurs officiers de la Marine Militaire. Les devises précédentes étaient : Pour la patrie et pour le Roi ; remplacée en 1946 par : Solides dans la furie des vents et des événements.
La formation des élèves se déroule par l'intermédiaire de campagnes de formation. En 2012, il effectue sa 77e campagne. Chaque croisière d'instruction emprunte un itinéraire différent. Le navire-école s'est rendu en Europe du Nord 37 fois, en Méditerranée 20 fois, en Atlantique Oriental quatre fois, en Amérique du Nord sept fois, en Amérique du Sud une fois. Le voilier a bouclé une fois le tour du monde.
Au cours de la dernière décennie, en plus de la formation à la mer, le voilier a souvent joué le rôle d'ambassadeur de l'art, de la culture et de l'ingénierie italienne. Pour cela, à l'occasion de faits marquants, il a fait escale dans les plus importants ports du monde : à Auckland (Nouvelle-Zélande), en octobre 2002 à l'occasion de la 31e édition de la Coupe de l'America, plus récemment à Athènes en 2004 à l'occasion des Jeux olympiques et à Portsmouth en 2005 où il a tenu un rôle de premier plan, pour la commémoration de la bataille de Trafalgar.
Le voilier maintient vivantes les traditions anciennes. Les voiles sont encore en toile de jute, les cordages toujours en fibres végétales. Toutes les manœuvres sont exécutées manuellement. Chaque ordre est donné par le commandant, par l'intermédiaire du maître d'équipage, au sifflet de manœuvre. À la coupée, à l'embarquement et au débarquement des autorités, les honneurs au sifflet de gabier sont rendus, selon les rangs et les grades. En 2006, 75 ans après sa mise en service, d'importants travaux d’entretien du navire ont été effectués auprès de l'Arsenal militaire maritime de La Spezia.
Ceux-ci ont consisté au remplacement complet du mât de trinquette, à cause des limites d'usure atteintes. Ce mât a été réalisé à l'identique en utilisant les méthodes artisanales d’origine. Quelques tôles rivetées de la coque ont été changées par d'habiles artisans. La passerelle de navigation a été modernisée et équipée de systèmes de navigation GPS et de transmissions par satellites.
Participation aux rassemblements de grands voiliers
Tall Ships' Races
En 2000 le voilier Amerigo Vespucci a participé à la Tall Ships' Races. Cette compétition met en confrontation le Tall Ship, groupe de voiliers et autres navires à mâts des marinesmilitaires du monde entier. Pendant six mois, l’Amerigo Vespucci a parcouru plus de 10 000 milles. Il termina second derrière le voilier allemandGorch Fock II.
Le voilier école a aussi représenté les voiliers italiens à la Tall Ships' Races 2007 méditerranéenne. L’Amerigo Vespucci a aussi participé à la manifestation « La Mer doit vivre », une croisière écologique qui s'est déroulée en Méditerranée du au . Le , le navire fait escale dans les principaux ports de la Méditerranée. Les postes italiennes ont émis pour l'occasion une série spéciale de quatre timbres oblitérés.
Armada de Rouen
Ce voilier, qui est un des plus appréciés des amateurs de vieux gréements, est un habitué des rassemblements de Rouen : aux Voiles de la liberté en 1989 puis à l'Armada de la liberté en 1994, et en 2008. Sa participation à l'Armada à Rouen a été commémorée par un timbre-poste français en 1999, faisant partie d'une série spéciale de dix timbres.
Vitesses : au moteur 12 nœuds, 14,6 nœuds maximum à la voile
Équipage : 16 officiers, 72 officiers mariniers, 170 quartiers-maîtres et matelots et 220 élèves
Coque : en acier (tôles rivetées) à trois ponts composés d'un pont principal et d'une batterie et coursive.Avec au centre une petite passerelle de navigation, un gaillard à l'avant et une dunette à l'arrière
Embarcations de servitude et d'instruction : 11 destinées à l'apprentissage et aux services portuaires
Surface voilure : 2 800 m2 sur 26 voiles carrées et en toile de jute (fibre naturelle)
Manœuvres fixes et courantes en fibre naturelle d'environ 34 km de longueur
Couverture du pont, château, roof et finitions en bois de teck
Propulsion : de type diésel-électrique. Deux moteurs dieselFiat B308 ESS couplés à deux générateurs électriques de propulsion Marelli de 1 491,4kW développant 3 000 cv, une hélice à quatre pales fixes. Quatre Diesel alternateurs founnissent l'énergie électrique
Service à bord
L'équipage est composé de 16 officiers, 72 officiers mariniers et 190 quartiers-maîtres et matelots. Pendant les mois d'été, le navire embarque aussi les élèves officiers de première année issus de l'Académie navale de Livourne ; environ 140 élèves. Le bâtiment a alors à son bord un total d'environ 470 marins.
L'équipage est divisé en plusieurs services :
le service « conduite nautique », chargé de la navigation et des transmissions ;
le service « manœuvre » qui arme les embarcations, effectue les accostages, les appareillages et les mouillages, ainsi que tout ce qui concerne la manœuvre des voiles ;
le service « armurerie » qui entretient les armes individuelles et les canons de saluts. Il forme les élèves officiers aux règlements militaires. Il est composé de fusiliers marins qui veillent au respect de la discipline ;
le service « énergie-propulsion » qui est chargé de la mise en œuvre des moteurs de propulsion et de leur maintenance ainsi que de la production du courant électrique ;
le service « commissariat » est chargé de l'administration militaire et comptable et de tout ce qui concerne l'alimentation de l'équipage ;
enfin, un service « médical » veille à la bonne santé du personnel.
Liste de ses commandants
Le , le capitano di vascello Augusto Radicati di Marmorito, dernier commandant du précédent Amerigo Vespucci, unité radiée en 1928, assura la passation de témoin entre l’ancienne unité et la nouvelle en assumant son commandement[2].
Capitano di vascello Francesco Carlo Rizzo di Grado et di Premuda -
Capitano di vascello Ugo Bertelli -
Capitano di vascello Angelo Libertucci -
Capitano di vascello Gai Vassallo -
Capitano di vascello Giuseppe Antonio Guglietta -
Capitano di vascello Francesco Carlo Bottoni -
Capitano di vascello Mario Billardello -
Capitano di vascello Andrea Liorsi -
Capitano di vascello Massimo Vianello -
Capitano di vascello Maurizio Bonora -
Capitano di vascello Claudio Confalonieri -
Capitano di vascello Paolo Giacomo Reale -
Capitano di vascello Domenico La Faja -
Capitano di vascello Curzio Pacifici -…
Divers
Un précédent Amerigo Vespucci
Un voilier portant le nom d’Amerigo Vespucci a précédé l’actuel navire. L'unité précédente était également utilisée comme navire école.
Construit à partir du , à l'arsenal de Venise, et mis à l'eau le , il commença sa carrière en tant que croiseur à voile et à vapeur. En 1893 il fut transformé en navire-école pour les élèves de l'académie navale de Livourne. Il effectua 26 campagnes d'instruction avant d'être désarmé en 1927, au terme d’une campagne de formation en Méditerranée occidentale.
Parallèlement à sa carrière de militaire, un des commandants de l'unité, Agostino Straulino, fut un sportif de haut niveau, en voile, catégorie Star. Médaillé à plusieurs reprises, il obtient une médaille d'or olympique à Helsinki lors des Jeux olympiques de 1952.
Comme bateau militaire, ce voilier école n'est pas répertorié sur MarineTraffic.com[3]. Une drague, sous pavillon luxembourgeois, basée à Douala (Cameroun) porte le même nom.