La classe Lupo est une classe de frégates construites par les Cantieri Navali Riuniti (CNR) pour la marine italienne. Conçus comme des navires de guerre polyvalents mettant l'accent sur la guerre anti-surface, ils connaissent un certain succès sur le marché d'exportation, étant acquis par les marines du Pérou et du Venezuela. Une seconde série plus petite inspirée d'une version légèrement améliorée est connue sous le nom de classe Soldati.
Pour répondre à la première partie de l'appel d'offre, les CNR présentent un projet de frégate de 2 500 tonnes à grande vitesse et équipée d'armes lourdes. Le navire est équipé d'une propulsionCODOG lui permettant d'atteindre 35 nœuds, ce qui en fait l'un des navires de guerre les plus rapides de l'époque[3],[4]. L'armement inclut huit SSM, huit SAM, plusieurs systèmes de canons, deux tubes lance-torpilles triples et un hélicoptère de lutte ASM, équivalent à celui transporté par les plus gros navires de guerre. Les frégates de la classe Lupo comptent un équipage d'environ 200 marins.
Marine italienne
La marine italienne commande quatre frégates de la classe Lupo entre 1977 et 1980. Ces navires sont déployés dans le golfe Persique d'abord comme escortes de pétroliers pendant les dernières étapes de la guerre Iran-Irak (1987-1988), puis dans le cadre des forces de la coalition pendant la guerre du Golfe de 1990-1991. Après ces opérations, l'ensemble de la classe subit une modernisation comprenant l'installation d'un radar de recherche de surface SPS-702 CORA et d'un équipement SATCOM. Après deux décennies de service, les quatre frégates italiennes de la classe sont retirées du service et vendues au Pérou au début des années 2000.
En 1996, quatre nouvelles frégates de la classe Lupo, construites pour l'Irak entre 1985 et 1987, sont incorporées dans la marine italienne sous le nom de « classe Artigliere ». Ces navires disposent d'un hangar télescopique ; ils sont réaménagés en type « patrouilleur » et les modifications apportées au service italien comprennent la suppression de tout l'équipement de lutte ASM. Les quatre navires sont dénommés Artigliere (« artilleur » - fanion F582), Aviere (« aviateur » - F583), Bersagliere (« tireur d'élite » - F584) et Granatiere (« grenadier » - F585), et sont utilisés pour l'escorte de flotte ou des tâches de patrouille à long rayon d'action.
L'Irak commande quatre frégates de la classe Lupo en 1980 dans le cadre d'un programme d'expansion navale juste avant la guerre Iran-Irak[5]. Ces navires, dotés d'un hangar télescopique, sont achevés entre 1985 et 1987. En raison des restrictions imposées par le premier ministre italien Bettino Craxi sur les ventes d'armes à l'Irak en raison de la guerre Iran-Irak, les navires demeurent internés en Italie jusqu'à la fin de cette guerre en 1988. Le président irakien Saddam Hussein tente alors de renégocier le prix de ces navires (et des autres achetés à l'Italie), affirmant qu'il doit bénéficier d'une réduction en raison du retard de livraison des navires[5]. Les négociations et les procédures judiciaires sont toujours en cours lorsque l'Irak envahit le Koweït en 1990 et qu'un nouvel embargo sur les armes contre l'Irak est imposé par les Nations Unies, bloquant à nouveau la vente[5],[6]. En 1993, la totalité sont saisis et, après avoir été réaménagés en navires de patrouille, ils sont incorporés dans la marine italienne sous le nom de classe Soldati en 1996. Les modifications apportées comprennent la suppression de la totalité des équipements de lutte ASM. Les quatre navires sont les Artigliere (F582), Aviere (F583), Bersagliere (F584) et Granatiere (F585), déployés pour l'escorte de flotte ou les patrouilles à long rayon d'action. Les Philippines ont envisagé l'acquisition de la classe Soldati en 2012[7].
Le Pérou s'est impliqué très tôt dans le programme de frégates de la classe Lupo par la commande de quatre navires en 1973[8]. Les navires péruviens sont construits selon une conception modifiée comprenant différents radars, du missile de moyenne portée Aspide au lieu du Sea Sparrow et un hangar fixe au lieu d'un hangar télescopique. Les deux premiers sont construits par les CNR dans son chantier naval de Riva Trigoso, à Gênes, et mis en service en 1979.
Les travaux de construction du groupe sont réalisés sous licence par le SIMA à Callao, les navires étant mis en service en 1984 et 1987[9]. Les Lupo péruviens, les BAP Carvajal (FM-51), BAP Mariategui (FM-54), BAP Villavicencio (FM-52) et BAP Montero (puis BAP Almirante Grau (FM-53)) ont vu leurs postes de pilotage agrandis pour permettre aux hélicoptères ASH-3D Sea King d'atterrir et de faire le plein, même s'ils ne peuvent pas être garés dans le hangar du navire.
En novembre 2004, d'autres anciens navires italiens de la classe Lupo sont incorporés dans la marine péruvienne : les BAP Aguirre (FM-55) (ex-Orsa) et BAP Palacios (FM-56) (ex- Lupo). Finalement, en août 2006, les derniers navires italiens de la classe arrivent à Callao : les BAP Quiñones (FM-58) et BAP Bolognesi (FM-57). En 2013, le Carvajal est transféré dans la Garde côtière péruvienne(en) et rebaptisée Guardiamarina San Martin[10].
Le Venezuela commande six frégates de classe la Lupo en 1975 afin de remplacer les navires de guerre les plus anciens[11],[12]. Ces unités sont mises en service entre 1980 et 1982. D'une manière générale, leur apparence et leur équipement sont similaires à ceux construits pour le Pérou, à l'exception de quelques différences au niveau de l'électronique et des missiles. Les deux premiers navires, les ARV Mariscal Sucre (F-21) and ARV Almirante Brión (F-22) sont modernisés par Ingalls Shipbuilding sur une période de quatre ans (1998-2002). Les modifications de ces deux navires comprennent :
Installation du système de gestion de combat Elbit NTCS 2000
Montage du radar air/sol Elta(en) EL/M-2238 Single Face STAR 3D
Remplacement de 2 moteurs diesel GMT A230-20M par 2 MTU 20V 1163.
Les autres navires en service au Venezuela devaient subir une version austère de cette mise à niveau, mais trois navires seront finalement retirés du service. Cependant, en décembre 2022, le Mariscal Sucre est partiellement coulé et le General Soublette est démoli[13].
(in Spanish) Rodríguez, John, "Las fragatas Lupo: una breve mirada retrospectiva y perspectivas". Revista de Marina, Year 95, No. 3: 8–32 (July / December 2002).