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L’argot parisien est l'argot en usage à Paris. Il s'agit d'un géolecte (variété linguistique considérée sous l’angle de l’aire géographique occupée).
Historique
L'argot parisien a deux sources principales : l'argot des métiers et l'argot dit des voleurs. Il intègre des expressions dont l'étymologie est régionale ou étrangère.
Il reste très vivace dans les rues de la capitale jusqu'aux années 1970. L'évolution sociologique de la population parisienne explique en grande partie cette « mort » de l'argot parisien, qui ne se pratique plus que dans les vieux quartiers ou dans la banlieue de la capitale, sous une forme ayant évolué. L'argot parisien ne fait pas partie des langues régionales reconnues dans l'enseignement.
les ponts et les berges étaient associés à la prostitution, de dur labeur et de rapines : on y trouvait des pontonnières (1836) et les mademoiselles du Pont-Neuf (1907)[l]. Les rats de quai (1884) s’échinaient à décharger les péniches, alors que les rats de Seine (1852) ou ravageurs (1836), qui triaient les détritus déversés sur les bords de la Seine afin d’en recueillir les métaux, s’étaient fait une spécialité de piller les entrepôts et les bateaux[7].
la rue : la conduite (1879), le macadam (1864) où opère le trimardeur, d’abord voleur de grand chemin au XVIIIe siècle puis ouvrier itinérant qui partait sur la trime (1836) ou la trimarde (1846) à la recherche de son gagne-pain quotidien. C'est un lieu de prostitution, où les « filles des rues » polissent l’asphalte (1850), les bitumeuses le bitume (1841), les radeuses font le rade (1876) ou le ruban (1904), les tapineuses arpentent le tapis (1925) et les turfeuses le turf (1926)[8].
la place : la placarde (fin XVIIIe siècle), la ceupla (1991), la dalle (1991).
↑Verlan de « taper » ; « péta » signifie plus communément « voler ».
↑On dit Faire les bouls chez les prostituées (1905) et les camelots (1925) ; on y trouve également des boulevardières (1905), ces « Femme(s) galante(s) qui (ont) choisi les boulevards comme un champ fertile pour (leur) clientèle » (H. France, 1907). Le boulevard est aussi nommé le banc de Terre-Neuve (1881), parce qu’y abonde la « morue ».
↑Les habitants du quartier étaient les « Gnollais ».
↑Autour de la Maub', « il fallait un vocabulaire très particulier pour commander un verre : une absinthe se réclamait sous l’appellation "purée de pois", un café avec un cognac : "un grand deuil" […] un verre de cognac : "un pétrole", une fine champagne : "une cogne", un bock : "un cercueil". » (P. Mellot, 1993)
↑Où dansaient, déjà au début du siècle, les Mabillards et les Mabillardes, ces « jeunes gens et demoiselles de mœurs légères, habituées du bal Mabille » (H. France, 1907).
↑Argot des ébénistes, qui appelaient aussi MadagascarBagnolet et NouméaMontreuil. C'était là que se trouvaient les cayennes, ces grands établissements industriels, sortes de bagnes suburbains qui exploiteront la misère jusqu’au début du XXe siècle.
↑Jean-Paul Colin/Mével, Christian Jean-Pierre/Leclère (Hgg.), Le dictionnaire de l’argot et du français populaire, Paris, Larousse, 2010.
↑« Le garçon du marchand de vin d’à côté secouait un panier à salade et quelques gouttes d’eau atteignirent le front de la jeune fille qui se retourna et s’écria avec une voix de rogomme et le plus pur accent mouf-mouf : "Ah ! mince… tu pourrais donc pas secouer tes pissenlits d’équerre, espèce d’mastroc empaillé !" » (Clairon, 1882 ; in : Delvau, Alfred/Fustier, Gustave, Dictionnaire de la langue verte, Paris, C. Marpon & E. Flammarion, 1883 ; supplément, article « Mouf »).
↑« Moi j’suis pas faub. Saint-Germe et j’fous mon poing su’ la gueule à celui qui veut s’payer ma poire. » (1901, Bruant, article : « distingué »)
↑« De Ménilmuche à Montparno » (1881, Richepin), « Autre sonnet bigorne », dans La Chanson des Gueux; le poème et le mot Montparno ne se trouvent pas dans l'édition de 1876, comme on l'a affirmé et comme on l'affirme trop souvent à tort, mais dans celle de 1881 (voir Denis Delaplace, 150 ans d'éditions de la Chanson des Gueux de Jean Richepin, 2022, deuxième partie, chapitre 10 « Colin et alii 2010 »).
↑Thierry Petitpas, De Paname à Ripa : histoire d’une rupture, UFR LASH – Sections FLE-EFE, Université de Nice-Sophia Antipolis, 2003.
↑ Jean Richepin, Chanson des gueux, Paris, 1881. Maurice Dreyfous : « Sans ça j’tire encore un congé / À la Maz! »
Voir aussi
Bibliographie
Alfred Delvau, Dictionnaire de la langue verte - Argots parisiens comparés, 1866 (première et deuxième éditions) [voir site Gallica de la Bibliothèque nationale de France].
François Caradec, N'ayons pas peur des mots, Dictionnaire du français argotique et populaire, Larousse, coll. Le Souffle des mots (1988) (ISBN2-03-330006-4) [édition remaniée par rapport aux précédentes du même auteur.]
Philippe Normand, Dictionnaire des mots des flics et des voyous, Balland (2010) et Livre de poche (2012).
Philippe Normand, Langue de keufs sauce piquante, Cherche midi (2014).