Son hagiographie rapporte qu'il s'enfuit pour éviter cette nomination (un trope répandu : voir par exemple la vie de Jiménez de Cisneros) mais un loup le renvoya de nouveau vers le monastère. Il devint ensuite prêtre puis évêque, une nouvelle charge qu'il repoussa d'abord.
Lorsqu'un nouvel évêque, Ingelram rapidement décédé, puis Hilgod de Gometz, prit en charge son diocèse, il put se retirer dans la vie monastique, et fonda l'abbaye Saint-Pierre d'Oudenburg en 1084.
À l'abbaye, il entreprit de brasser de la bière, boisson aussi importante que l'eau au Moyen Âge. Pour ses vertus sanitaires, il vantait aux paysans la consommation de la bière. Le fait que l'eau soit portée à ébullition au cours du brassage la débarrassait en effet d'un bon nombre de microbes, à la suite de quoi la présence d'alcool et de houblon permet une longue conservation. On rapporte la même anecdote à propos d'Arnoul de Metz, un autre saint patron de la bière. Il existe plusieurs effigies de saint Arnoult avec une pelle à brasser dans la main gauche, ce qui permet de l'identifier. Il est fêté à Bruxelles au mois de juillet par un défilé le « Jour de la Bière ».
Latin : Bene dic, Domine, creaturam istam cerevisæ, quam ex adipe frumenti producere dignatus es: ut sit remedium salutare humano generi: et præsta per invocationem nominis tui sancti, ut, quicumque ex ea biberint, sanitatem corporis, et animæ tutelam percipiant. Per Christum Dominum nostrum. Amen.
Français : Bénis, Ô Seigneur, cette bière nouvelle, qu'il t'a plu de tirer de la tendresse du grain : puisse-t-elle offrir au genre humain un remède salutaire : fais que, par l'invocation de Ton saint nom, quiconque en boive recouvre la santé du corps et la protection de son âme. Au nom du Christ notre Seigneur. Amen.
↑Biographie Nationale, Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-arts de Belgique, t. I, Bruxelles, H. Thiry-Van Buggenhoudt, (lire en ligne), p. 471-472
↑Biographie Nationale, Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-arts de Belgique, t. XI, Bruxelles, Émile Bruylant, 1890-1891 (lire en ligne), p. 149-150
↑Ludwig Falkenstein, « Lettres et privilèges pontificaux perdus adressés aux archevêques de Reims (XIe-XIIe siècles) », Revue du Nord, vol. 3, nos 356-357, , p. 585–603 (réf. 10) (ISSN0035-2624, DOI10.3917/rdn.356.0585, lire en ligne, consulté le )