« La République peut conclure avec les Etats européens qui sont liés par des engagements identiques aux siens en matière d'asile et de protection des Droits de l'homme et des libertés fondamentales, des accords déterminant leurs compétences respectives pour l'examen des demandes d'asile qui leur sont présentées.
Cette modification de la Constitution est la première réalisée sous la Cinquième République à la suite de la déclaration d’inconstitutionnalité d’une loi[5].
Contenu
Le second alinéa de l'article 53-1 revient sur un principe du droit français consacré par le Préambule de la Constitution de 1946. Ce préambule faisait qu'un demandeur d'asile avait le droit d'être accueilli s'il était persécuté en raison de son action en faveur de la liberté ; l'article 53-1 retire ce droit, et ne fait de l'accueil qu'une possibilité, laissée à la libre appréciation de l’État[6].
L'article donne la possibilité à la France de réexaminer un rejet de demande d'asile d'un autre pays membre de l'espace Schengen[7].
Le juriste Guy Carcassonne a considéré que l'article 53-1 est « inutile au départ, néfaste à l'arrivée », et que « le premier alinéa [...] n'apporte rien qui ne fût déjà acquis », du fait notamment de précédentes décisions du Conseil constitutionnel (n°91-294 DC du 25 juillet 1991 et 92-307 DC du 25 février 1992)[6].
Jurisprudence
Dans la DC du 22 avril 1997, le Conseil constitutionnel a censuré une disposition législative qui ouvrait aux services du ministère de l'Intérieur et de la gendarmerie nationale la possibilité de consulter des fichiers où sont conservés les empreintes digitales d'étrangers[8].
↑(en) Hermann-Josef Blanke, Pedro Cruz Villalón, Tonio Klein et Jacques Ziller, Common European Legal Thinking: Essays in Honour of Albrecht Weber, Springer, (ISBN978-3-319-19300-7, lire en ligne)
↑Pierre Gévart, Corinne Crettaz-Nedey, Bruno Modica et Christophe Mondou, Les droits de l'homme, Editions l'Etudiant, (ISBN978-2-84624-662-0, lire en ligne)
↑Simon-Louis Formery, La Constitution commentée : article par article, Paris, Hachette, , 15e éd., 175 p. (ISBN978-2-01-146279-4, BNF42599361), p. 113
↑Bernard Stirn, Duncan Fairgrieve et Mattias Guyomar, Droits et libertés en France et au Royaume-Uni, Odile Jacob, (ISBN978-2-7381-8993-6, lire en ligne)
↑Thomas Meindl, La notion de droit fondamental dans les jurisprudences et doctrines constitutionnelles françaises et allemandes, L.G.D.J., (ISBN978-2-275-02299-4, lire en ligne)