L'aurochs[n 1] (ou auroch[1],[n 2]) est une espèce de bovidé, ancêtre des races actuelles de bovins domestiques et dont la descendance sauvage est désormais éteinte. Appartenant au genre Bos, son nom scientifique est Bos primigenius ou Bos taurus primigenius selon les auteurs. Il est également désigné parfois par les noms d'urus ou ure.
Menacé par la chasse, les croisements (pollution génétique) et la domestication, la forme sauvage de l'aurochs n'existait plus qu'en Europe de l'Est à partir du XIIIe siècle, avant de s'éteindre dans la première moitié du XVIIe siècle (le dernier spécimen est mort en 1627 dans la forêt de Jaktorow en Pologne). Entre sa domestication et la disparition de sa forme sauvage, les croisements étaient réguliers en Europe[2], notamment par la capture d'aurochs femelles[3].
L'aurochs a fait en 1920 l'objet de tentatives de reconstitution par élevage sélectif de races bovines jugées primitives. Les frères Heinz et Lutz Heck créèrent une race s'en approchant appelée « aurochs de Heck », et officiellement nommée de nos jours en France « aurochs-reconstitués », que l'on peut observer aujourd'hui en Europe, comme dans la forêt de Rambouillet, en France.
Étymologie
Le mot est attesté en français pour la première fois en 1414 sous la forme ourofl au sens de « bœuf sauvage », puis en 1611 sous la forme aurox. Buffon, dans son Histoire naturelle (1763), l'appelle aurochs (forme apparue en 1752) et le distingue du Bison d'EuropeBos bonasus qu'il dénomme zoubre (du polonaisżubr)[4]. Il s'agit d'un emprunt au germanique, plus précisément au moyen haut allemandurohse « aurochs » dans un premier temps, puis de nouveau à l'allemand moderne Auerochse dans un second temps[5],[6],[7]. Le terme allemand est issu du vieux haut allemandûrohso, composé des éléments vieux haut allemands ûro « aurochs » et ohso « bœuf » (en allemand der Ochse, pluriel die Ochsen cf. anglais ox, pluriel oxen « bœuf(s) »). Il s'agit d'un composé explicatif, le sens du premier élément ūro étant devenu opaque. L'élément ûro, moyen allemand ûr(e), vieil anglaisūr, vieux norroisúrr signifie vraisemblablement à l'origine « celui qui répand sa semence humide », sur la base d’un vieux thème indo-européen *ūr désignant l'humidité et la pluie fine, que l'on retrouve dans le vieux norrois úr et le latin urina « urine »[8].
Il existe aussi un terme latin urus[9], lui-même d'origine celtique ou germanique[10],[11]. Le mot uros est, semble-t-il, attesté en gaulois dans des anthroponymes où il apparaît comme élément de composés tels que Uro-genius « issu de l'aurochs », Uro-geno-nertus « qui a la force d'un jeune aurochs », etc.[12]. Le mot français « ure » est un emprunt récent (1560) au latin urus[10].
Histoire et culture
L'aurochs serait apparu en Inde au Pléistocène inférieur, il y a environ deux millions d'années[13],[14]. Il serait probablement issu de Bos planifrons ou de Bos acutifrons, connus dans les Siwaliks[15].
Il aurait ensuite migré vers le Moyen-Orient et le reste de l'Asie pour gagner l'Europe au Pléistocène moyen. Il a aussi existé en Afrique du Nord[16]. La date précise de sa diffusion en Europe varie selon les sources : début du Pléistocène moyen (soit il y a environ 780 000 ans)[15], 275 000 ans[17] ou 250 000[18].
Beaucoup d'auteurs distinguent trois sous-espèces, largement répandues à travers l'ancien monde :
les aurochs européens et moyen-orientaux (Bos primigenius primigenius) ;
les aurochs asiatiques ou indiens (Bos primigenius namadicus[19]) ;
Il existe des formes régionales mal connues, et il est possible qu'il ait existé des sous-espèces non décrites. L'aurochs de Sicile avait ainsi une taille inférieure de 20 % aux aurochs continentaux[21].
L'aurochs a été chassé par les groupes de Néandertaliens, comme l'attestent les découvertes archéologiques réalisées dans les sites tels que Biache-Saint-Vaast ou La Borde. Ce dernier a livré de nombreux restes d'aurochs, correspondant au minimum à quarante individus. Il est interprété comme un lieu de chasse et d'abattage mettant à profit un piège naturel vers lequel des troupeaux étaient rabattus[22].
Alors qu'une partie significative des forêts d'Europe de l'Ouest est déjà défrichée au profit de l'agriculture, Jules César, dans un chapitre de la Guerre des Gaules consacré à la description des Germains, évoque l'aurochs qu'on lui dit vivre dans l'immense forêt hercynienne avec des élans et d'autres animaux sauvages qu'on ne trouve déjà plus dans l'Italie romaine ni dans ses premières colonies.
« Une troisième espèce porte le nom d’urus. La taille de ces animaux est un peu moindre que celle des éléphants ; leur couleur et leur forme les font ressembler au taureau. Leur force et leur vélocité sont également remarquables ; rien de ce qu'ils aperçoivent, hommes ou bêtes, ne leur échappe. On les tue, en les prenant dans des fosses disposées avec soin. Ce genre de chasse est pour les jeunes gens un exercice qui les endurcit à la fatigue ; ceux qui ont tué le plus de ces urus en apportent les cornes en public, comme trophée, et reçoivent de grands éloges. On ne peut les apprivoiser, même dans le jeune âge. La grandeur, la forme et l'espèce de leurs cornes diffèrent beaucoup de celles de nos bœufs. On les recherche avidement, on les garnit d'argent sur les bords, et elles servent de coupes dans les festins solennels. »
Après avoir disparu des autres régions du monde, l'aurochs semble être resté relativement abondant dans les grands massifs forestiers d'Europe, relique de la forêt préhistorique ou regain sur des terres défrichées puis abandonnées au moment des grandes invasions ou des pestes, jusqu'au Moyen Âge, date à laquelle quelques mesures de protection sont prises (interdiction de chasse, garderie…), afin de protéger un gibier de choix pour la noblesse. Ainsi, Grégoire de Tours[23] rapporte que
« la quinzième année du roi Childebert(en 590), qui était la vingt-neuvième du roi Gontran, le roi Gontran, chassant dans la forêt des Vosges, y trouva les restes d’un buffle (aurochs ou bison ?) qu’on avait tué. Le garde de la forêt, sévèrement interrogé pour savoir qui avait osé tuer un buffle dans la forêt royale, nomma Chaudon, chambellan du roi. Alors le roi ordonna qu’il fût saisi et conduit à Châlons chargé de liens. Tous les deux ayant été confrontés en la présence du roi, et Chaudon soutenant qu’il ne s’était nullement permis l’action dont on l’accusait, le roi ordonna le combat. Le chambellan présenta son neveu pour combattre à sa place. Tous deux se rendirent sur le champ, et le jeune homme, ayant poussé sa lance contre le garde des forêts, lui perça le pied. Celui-ci tomba aussitôt en arrière ; et comme le jeune homme, tirant le couteau qui pendait à sa ceinture, tâchait de lui couper la gorge, l’autre lui perça le ventre de son couteau. Tous deux tombèrent morts ; ce que voyant, Chaudon prit la fuite pour se rendre à la basilique de Saint-Marcel (de Châlons) ; mais le roi s’écriant qu’on le prît avant qu’il n’atteignit le seuil de l’édifice sacré, il fut pris, attaché à un poteau, et lapidé. Le roi eut ensuite un grand repentir de s’être laissé aller si promptement à la colère, et d’avoir fait mourir avec tant de précipitation, pour une petite faute, un homme qui lui était nécessaire et fidèle. »
L'aurochs figure sur les armes de la ville lituanienne de Kaunas, et il est le symbole de la Principauté de Moldavie (roumain : bour, prononcé « bo-oure ») ; à ce titre il figure sur le blason de la Roumanie et de la République de Moldavie. Les aurochs ont disparu de ces pays au XVIe siècle, chassés par les boyards ou croisés avec le bétail domestique.
Extinction
Au XIIIe siècle, le territoire de l'aurochs se limitait à la Prusse, la Pologne, la Lituanie, la Moldavie et la Transylvanie. En Pologne, le droit de chasser de grands animaux a été limité d'abord à la noblesse puis, progressivement, aux seuls membres de la famille royale. Comme la population déclinait, la chasse cessa et la cour royale dut faire appel à des garde-chasses pour entretenir les dernières populations dans des zones délimitées. Ces garde-chasses étaient exemptés d'impôts locaux en échange de leur service ; le braconnage sur les aurochs était puni de mort.
Selon une enquête royale, ils n'étaient plus qu'une trentaine en 1564, vivant ainsi en liberté surveillée dans la forêt de Jaktorów(en), en Pologne. Principalement victimes de maladies apportées par les bovins domestiques, il ne restait plus que trois mâles et une femelle en 1602. Le dernier mâle est mort en 1620 et la femelle, dernier aurochs vivant connu, est morte en 1627[24].
Les principales causes de l'extinction furent la chasse, la diminution de l'habitat en raison du développement de l'agriculture et des épizooties (notamment en provenance de bétail domestique)[26],[27].
La domestication de l'aurochs sauvage, Bos primigenius, remonterait à 8000 av. J.-C., au Moyen-Orient puis en Inde[28].
Les trois sous-espèces auraient été domestiquées, et seraient à l'origine de races domestiques : les aurochs européens et moyen-orientaux (Bos primigenius primigenius) seraient à l'origine des bétails sans bosse (Bos primigenius f. taurus), les aurochs asiatiques ou indiens (Bos primigenius namadicus) ont vraisemblablement donné le bétail à bosse, ou zébu (Bos primigenius f. taurus = Bos primigenius f. indicus) et l'Aurochs nord-africain (Bos primigenius africanus = Bos primigenius opisthonomous = Bos primigenius mauretanicus) pourrait avoir contribué au patrimoine génétique des bétails africains (par exemple Cluttonbrock 1999)[20] ».
Selon cette approche, les bovins domestiques européens descendent de la sous-espèce européenne et moyen-orientale, les bovins domestiques asiatiques à bosse (zébu) descendent des aurochs asiatiques, et les bovins domestiques africains descendent d'un mélange incluant des aurochs nord-africains. Les bovins domestiques européens et asiatiques (zébu), en particulier, ne seraient apparentés que de façon assez éloignée, puisqu'ils auraient été domestiqués indépendamment, à partir de sous-espèces sauvages déjà identifiées. Bien qu'on ait autrefois parlé de Bos indicus pour désigner les zébus, on les considère maintenant comme faisant partie de la même espèce que les bovins européens, puisque descendant de la même espèce sauvage (mais pas de la même sous-espèce).
Des études concluent à un mélange entre aurochs moyen-orientaux et européens (appartenant à la même sous-espèce Bos primigenius primigenius) dans le génotype des bovins domestiques occidentaux actuels.
« Nous avons montré pour la première fois au niveau de l'ADN « fossile » que la diversité génétique des populations d’aurochs était plus importante que celle des bœufs actuels et qu'ils ont été domestiqués il y a dix mille ans plusieurs fois dans le bassin du Haut-Euphrate au Proche-Orient. La présence d'haplotypes proche-orientaux au Néolithique sur le territoire français a démontré qu'ils ont été importés domestiqués en Europe quelque deux mille ans plus tard au cours des migrations néolithiques à travers la Méditerranée et le long du Danube. L'haplotype des aurochs européens étant significativement distinct de celui des bœufs domestiqués, nous avons aussi pu montrer l'existence sporadique de croisements spontanés ou souhaités par l'homme entre l'aurochs européen mâle et le bœuf domestique proche-oriental femelle[29]. »
Description
L'aurochs était plus grand que les races actuelles de bovins. Les chercheurs ont cependant revu à la baisse leurs estimations. Herre, en 1953, estimait la taille au garrot des mâles à deux mètres, et celle des femelles à 1,80 mètre. Boessneck, en 1957, avait cependant une estimation de 1,65 à 1,85 m pour les mâles de l'Holocène[20]. Les estimations récentes sont plutôt de 1,60 à 1,80 mètre au garrot pour les mâles, et d'environ un mètre et demi pour les femelles[30], même si certains auteurs restent encore partisans d'une taille dépassant les 2 mètres[31]. Ces variations d'estimations s'expliquent par le faible nombre de squelettes complets disponibles. Si les os retrouvés sont nombreux, le nombre de squelettes plus ou moins complets n'était que de quinze en 2002[32].
Certains auteurs pensent que les très gros animaux (parfois deux mètres) seraient souvent plus anciens que les aurochs plus petits. Cette approche est contestée par d'autres auteurs.
Le poids pouvait atteindre 800 à 1 000 kg.
Le crâne était volumineux, avec un front plat et étroit muni de grandes cornes en forme de lyre, tournées vers l'avant en faisant un angle d'environ soixante degrés avec le front. La pointe pouvait parfois remonter vers le haut[33]. La forme précise de ces cornes pouvait légèrement varier d'un individu à l'autre. Celles des mâles pouvaient aller jusqu'à cent sept centimètres de longueur[34], quand celles des femelles étaient plus petites, jusqu'à soixante dix centimètres de longueur[30]. Claude Guintard indique même une taille maximale pour les mâles de cent vingt centimètres, mais des tailles moyennes bien inférieures à ces maximums : soixante deux centimètres pour les mâles, et quarante deux pour les femelles[35].
L'animal avait un dos rectiligne, et les jambes étaient proportionnellement un peu plus longues que celles des bovins domestiques actuels[30].
Le dimorphisme sexuel était prononcé chez cette espèce. Les mâles étaient plus gros, avaient des cornes plus longues, et avaient un pelage brun-noir, avec une raie plus pâle le long de l'épine dorsale. Les femelles et les jeunes des deux sexes avaient un pelage plus rougeâtre, sans cette raie dorsale. D'après les descriptions, il y avait une zone plus claire autour du museau chez les deux sexes[30].
Les aurochs avaient également une certaine réputation d'agressivité, encore que celle-ci ait pu être exagérée par les traditions, comme dans le cas des loups. Les derniers rapports historiques de Pologne, juste avant la disparition de l'animal, indiquent d'ailleurs que les aurochs n'avaient pas peur des humains, et ne se sauvaient pas quand ceux-ci approchaient, ne devenant agressifs que lorsqu'ils étaient chassés ou trop importunés[37].
Il y avait une certaine variabilité intra-spécifique, qui est encore mal connue, mais qui ressort de ce qu'on connaît des tailles des animaux ou des formes de leurs cornes.
Comparaison entre l'aurochs et ses descendants domestiques
Mâle : 120 à 150 cm selon les races Femelle : 110 à 130 cm selon les races
Couleurs
Mâle : Brun-noir, avec une raie pâle sur le dos. Une zone claire autour du museau Femelle : Brun-roux, parfois noir. Zone claire autour du museau possible (?)
Mâle : Variable, de brun foncé à blanc. Raie dorsale très rare. Femelle : idem mâle.
Cornes Les chiffres ci-contre ne concernent que l'os. Il faut sans doute y rajouter 20 % pour avoir la longueur totale de la corne avec son étui kératinisé aujourd'hui disparu[39]
Mâle : 62 cm en moyenne (jusqu'à 120 cm), en forme de lyre, inclinées à 60° Femelle : 42 cm en moyenne (jusqu'à 70 cm), en forme de lyre, inclinées à 60°
Mâle : plus courtes, parfois absentes, forme de lyre rare, plus minces. Peu inclinées, pointent vers le haut Femelle : idem mâles, mais encore plus courtes
Forme du corps
La taille à l'épaule est plus ou moins égale à la longueur du tronc
La taille à l'épaule est plus ou moins inférieure à la longueur du tronc (jambes plus courtes)
Très variables en taille, mais généralement grosses à très grosses
Claude Guintard donne en 2005, une comparaison de différents auteurs sur la taille des cornes[40]. Les chiffres ci-dessous ne concernent que l'os. Il faut sans doute y rajouter 20 % pour avoir la longueur totale de la corne avec son étui kératinisé, aujourd'hui disparu.
Auteurs
Mâle
Femelle
Nombre d'animaux
Taille des cornes mini
Taille des cornes maxi
Taille des cornes moyenne
Nombre d'animaux
Taille des cornes mini
Taille des cornes maxi
Taille des cornes moyenne
Degerbøl et Fredskild, 1970
58
495 mm
780 mm
618 mm
13
365 mm
500 mm
427 mm
Leithner
41
460 mm
780 mm
620 mm
12
335 mm
530 mm
416 mm
Requate
11
548 mm
752 mm
649 mm
1
415 mm
415 mm
415 mm
Jánossy et Vöroös, 1981
11
680 mm
1 020 mm
non indiqué
4
490 mm
590 mm
non indiqué
Alzieu (1983)[41] souligne que la forme des cornes chez Bos primigenius est extrêmement homogène, contrairement à ce qu'on observe chez les bovins domestiques. Chez ces derniers les cornes peuvent en effet être absentes ou, à l'opposé, atteindre deux mètres cinquante (Watusi).
Environnement
L'aurochs occupait en Europe des habitats de forêts et de marais[30]. Comme le montre la carte de sa répartition, la sous-espèce vivant en Europe occupait aussi les steppes allant de la Hongrie à la Mandchourie en passant par l'Asie centrale. Ces différences régionales sont compliquées par des différences d'époques. « S'il fréquentait les milieux plutôt ouverts à la fin du Pléistocène (Crégut-Bonnoure & Guérin, 1996)[15], il semble devenir de plus en plus forestier pendant l'Holocène comme en témoigne le
résultat des analyses isotopiques menées sur des restes d'Aurochs du Néolithique moyen de
Normandie[42]. Ce changement d'habitat est attribuable à une
réponse de l'espèce au dérangement par l'Homme et à la concurrence exercée par les Ovins
domestiques qui paissaient en milieux ouverts et en lisière de forêt[43] ».
C'était donc un animal opportuniste, occupant des milieux assez différents, et capable de s'adapter à eux.
C'était un herbivore, s'alimentant principalement d'herbes et des graminées[30]. En automne, des glands pouvaient être ajoutés au menu, et des branches d'arbres ou de buissons en hiver[44]. Les bétails domestiques actuels vivant dans la nature ressemblent considérablement à leur ancêtre sauvage dans leur choix de nourriture[45].
Pendant l'Holocène, le lion (Panthera leo), le tigre (Panthera tigris) et le loup (Canis lupus) étaient des prédateurs des aurochs[46]. En Europe même, en dehors des Balkans où vivaient des lions, le loup était le prédateur principal[30]. L'homme a été également un prédateur de l'aurochs, et sa pression cynégétique n'a cessé de croître, jusqu'à provoquer son extinction, mais ne l'a pas empêché de laisser derrière lui des descendants qui sont la vache et le zebu.
D'après les rapports historiques, les femelles vivaient avec leurs veaux, les mâles vivant indépendamment, en petits groupes. Certains mâles restaient solitaires. A la saison des amours (août - septembre), les mâles rejoignaient les femelles, s'affrontant parfois violemment pour pouvoir se reproduire. Les jeunes naissaient en mai - juin[30].
L'« aurochs reconstitué » selon son nom officiel au sein du catalogue des races bovines françaises (code race no 30[47]) ou « aurochs de Heck » (nom vernaculaire le plus courant en France jusqu'à la fin des années 1990)[n 3], ou « néo-aurochs », est une sélection de races bovines domestiques menée en Allemagne dans les années 1920 et 1930 par les frères Heck. Ce mélange visait à recréer le type originel sauvage des bovins domestiques, c’est-à-dire l'aurochs originel, Bos primigenius.
La méthode a consisté à croiser des races domestiques « rustiques », supposées plus proches de l'aurochs des origines, afin de recréer une diversité génétique moins marquée par la dérive génétique découlant de la domestication, puis de sélectionner dans le groupe d'animaux ainsi obtenus ceux ressemblant le plus au phénotype (apparence physique) originel. Ce phénotype était considéré comme un bon indicateur d'une proximité avec le génotype originel. En termes de ressemblance, le succès n'a été que partiel. L'apparence physique offre des ressemblances avec l'original, et la capacité à vivre en liberté est bien documentée, l'animal vivant dans des réserves naturelles des Pays-Bas, comme Oostvaardersplassen, depuis 1983, mais la taille reste inférieure à celle de l'aurochs sauvage, les cornes sont nettement plus petites et la couleur est généralement plus claire.
La méthode utilisée, ainsi que la personnalité des frères Heck, proches du régime nazi, ont entraîné depuis l'après-guerre des polémiques assez vives, certains biologistes considérant l'aurochs reconstitué comme une supercherie, d'autres, essentiellement en Allemagne et aux Pays-Bas, défendant la démarche, et même l'introduction de l'animal dans des espaces sauvages.
Depuis le début des années 2000, des éleveurs allemands ont entrepris d'introduire de nouvelles variétés bovines domestiques dans des groupes reproducteurs d'aurochs de Heck. Ces variétés, aux cornes et à la taille plus imposantes, ont donné des petits groupes d'animaux plus proches en apparence de l'aurochs sauvage. L'aurochs de Heck actuel regroupe donc une majorité d'animaux dont l'apparence et les caractéristiques génétiques sont fixées depuis les frères Heck, et une petite minorité d'animaux dont les caractéristiques sont en train d'être revues pour se rapprocher du phénotype sauvage.
En 2015, le séquençage du génome, à partir d'ADN fossile trouvé au Royaume-Uni et datant de plus de sept mille cinq cents ans, a permis de comparer les races ainsi obtenues avec l'aurochs primitif, et de montrer une concordance génétique assez forte[48]. Les méthodes de sélection animale classique ne permettent pas, toutefois, d'aboutir à des specimens véritablement identiques à l'aurochs[48].
Diverses races obtenues par croisements de formes primitives ou ressemblant à l'aurochs ont été réintroduites en milieu naturel et sur des terres en friche, par exemple aux Pays-Bas, en Croatie, en Hongrie ou encore au Portugal et en Espagne, ce qui permet, entre autres, de prévenir le reboisement spontané et ainsi de favoriser les écosystèmes de prairie[48].
Si la race dite « aurochs reconstitué » a morphologiquement une certaine prestance, on ne peut pour autant, contrairement à ce que souhaitaient les frères Heck, la comparer à l'espèce « aurochs primitif », avec laquelle elle ne partage pas plus de gènes qu'une Normande ou une Charolaise[49].
Élevage et utilisation
Quelques fermes ont entrepris l'élevage d'aurochs reconstitués, qui se sont révélés très résistants et vivent dans les prairies et les bois alentour même sans bâtiment de protection, et dont les vêlages ont lieu sans intervention ni difficulté, y compris dans la neige.
Deux syndicats d'élevage gèrent la race : le VFA (en Allemagne)[50] et le SIERDA[51] (international, mais principalement en France). Ce dernier a élaboré pour la France une charte d'élevage et une charte de production de viande[n 4].
Dans leur recherche d'augmentation de la marge brute, tout en conservant des méthodes d'élevage rustiques et extensives, les éleveurs développent de nombreuses plus-values : accueil du public, pédagogie, filière biologique, produits cuisinés et produits dérivés (cuirs bruts, couteaux).
De leur côté, les gestionnaires d'espaces naturels ont recours à ces aurochs pour mener du pâturage conservatoire ou naturel dans le but de maintenir ouverts des milieux à la gestion difficile (zones humides)[52].
« Aurochs » reconstitués de la « ferme des aurochs », en Charente.
Idem.
Idem.
Autres projets de reconstitution
Face à l'échec relatif de la reconstitution de l'Aurochs par les frères Heck, d'autres projets ont vu le jour depuis lors. Ils fonctionnent pour la plupart de la même manière que pour la création de l'aurochs de Heck, c'est-à-dire en croisant différentes races bovines primitives ayant une ressemblance avec leur ancêtre sauvage. Parmi les initiatives actuelles de reconstitution de l'aurochs, on peut citer : le projet Taurus qui reprend la sélection du bétail Heck ; le programme Tauros qui vise, en partenariat avec Rewilding Europe, à relâcher des « Tauros » (bovins issus des croisements du programme) dans des espaces de réensauvagement ; le projet Auerrind qui vise à se rapprocher le plus possible du phénotype de l'aurochs et de son comportement grâce à la génétique et à une reproduction ciblée ; et enfin le projet Uruz lancé en 2013 par la Long Now Foundation, en partenariat avec la National Geographic Society dans le cadre du mouvement de résurrection d'espèces éteintes, qui se différencie des autres projets en cherchant à combiner la génomique et les règles héréditaires mendéliennes classiques[53].
↑Selon l'orthographe traditionnelle, aurochs est un mot invariable, qui prend donc un s même au singulier. Ce s est parfois prononcé (TLFi, « Aurochs »).
↑Marc-Albert Moriamé, Outils d'orthographe. Une méthode simple à l'usage de tous, Presses universitaires de Namur, , 199 p. (ISBN978-2-930378-07-7, lire en ligne), p. 164.
↑A. Beja-Pereira, D. Caramelli, C. Lalueza-Fox, C. Vernesi, N. Ferrand, A. Casoli, F. Goyache, L.J. Royo, S. Conti, M. Lari, A. Martini, L. Ouragh, A. Magid, A. Atash, A. Zsolnai, P. Boscato, C. Triantaphylidis, K. Ploumi, L. Sineo, F. Mallegni, P. Taberlet, G. Erhardt, L. Sampietro, J. Bertranpetit, G. Barbujani, G. Luikart et G. Bertorelle, « The origin of European cattle: Evidence from modern and ancient DNA », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol. 103, no 21, , p. 8113–8118 (PMID16690747, PMCID1472438, DOI10.1073/pnas.0509210103, Bibcode2006PNAS..103.8113B)
↑Cubric‐Curik, V., Novosel, D., Brajkovic, V., Rota Stabelli, O., Krebs, S., Sölkner, J., Šalamon, D., Ristov, S., Berger, B., Trivizaki, S., Bizelis, I., Ferenčaković, M., Rothammer, S., Kunz, E., Simčič, M., Dovč, P., Bunevski, G., Bytyqi, H., Marković, B., Brka, M., Kume, K., Stojanović, S., Nikolov, V., Zinovieva, N., Schönherz, A.A., Guldbrandtsen, B., Čačić, M., Radović, S., Miracle, P., Vernesi, C., Curik, I. et Medugorac, I., « Large‐scale mitogenome sequencing reveals consecutive expansions of domestic taurine cattle and supports sporadic aurochs introgression », Evolutionary Applications, vol. early view, no 4, , p. 663–678 (PMID35505892, PMCID9046920, DOI10.1111/eva.13315)
↑Benoit Grison, « Corne d'Aurochs ! : la saga scientifique mouvementée de Bos primigenius », in : Espèces n° 50, déc. 2023, p. 28, (ISSN2256-6384)
↑ ab et cE. Crégut-Bonnoure et Cl. Guérin (1996), « Famille des Bovidés », Les grands mammifères plio-pléistocènes d'Europe, Masson, coll. Préhistoire.
↑Jaubert, J., Lorblanchet, M., Laville, H., Slott-Moller, R., Turq, A. et Brugal, J.-Ph. - Les chasseurs d'Aurochs de La Borde - un site du Paléolithique moyen (Livernon, Lot), Paris, MSH, Documents d'archéologie française no 27, 157 p., (1990), (ISBN2-7351-0390-0).
↑Cis van Vuure: Retracing the Aurochs - History, Morphology and Ecology of an extinct wild Ox. 2005, (ISBN954-642-235-5).
↑Rokosz’, Mieczyslaw (1995). "History of the Aurochs (Bos Taurus Primigenius) in Poland". Animal Genetics Resources Information (Food and Agriculture Organization) 16: 5–12.
↑Guintard, en 1999 : « On the size of the ure-ox or aurochs », dans G.-C. Weniger, Archäologie und Biologie des Auerochsen: 7-21, musée de l'Homme de Néanderthal, Mettmann.
↑« Phylogénie et évolution de Bos taurus L., aspects morphologiques et anatomo-physiologiques des origines au seizième siècle ». Thèse de Doctorat Vétérinaire, Toulouse, 269 pages.
↑Pascal et al., 2003, « Évolution holocène de la faune de Vertébrés de France : invasions et disparitions », annexe E : « notes relatives aux espèces autochtones disparues de France ou éteintes sur l'ensemble de leur aire mondiale de répartition », PDF.
↑C. Gesner, 1602, Historia animalium. Liber I. De quadrupedibus viviparis, Francoforti, cité par T. van Vuure en 2002.
↑Groot Bruinderink, Van Wieren, Hazebroek, Den Boer, Maaskamp, Lamers, Slim et De Jong, 1997 : « De ecologie van hoefdieren », dans Hoefdieren in het boslandschap: 31 - 69. Backhuys Publishers, Leiden.
Theorems which give fundamental limits on quantum evolution Quantum speed limit theorems are quantum mechanics theorems concerning the orthogonalization interval, the minimum time for a quantum system to evolve between two orthogonal states, also known as the quantum speed limit. Consider an initial pure quantum state expressed as a superposition of its energy eigenstates | ψ ( 0 ) ⟩ = ∑ n c n | E n ⟩ {\displaystyle \left|\psi (0)\right\rangle =\sum _{n}c_{n}\left|E_{…
Her Love Boils BathwaterPoster filmSutradaraRyōta NakanoProduserKazumi FukaseYusuke WakabayashiSkenarioRyōta NakanoPemeranRie MiyazawaHana SugisakiJoe OdagiriDistributorKlockWorxTanggal rilis 29 Oktober 2016 (2016-10-29) Durasi125 menitNegaraJepangBahasaJepangPendapatankotorUS$168,279[1][2] Her Love Boils Bathwater (湯を沸かすほどの熱い愛code: ja is deprecated , Yu o Wakasu Hodo no Atsui Ai) adalah sebuah film drama Jepang garapan Ryōta Nakano.[3] Film …
Artikel ini perlu dikembangkan agar dapat memenuhi kriteria sebagai entri Wikipedia.Bantulah untuk mengembangkan artikel ini. Jika tidak dikembangkan, artikel ini akan dihapus. Henrique Capriles Radonski, 2012 Henrique Capriles Radonski (lahir di Caracas) adalah, politikus, dan mantan wali kota Caracas (Venezuela). Henrique Capriles menjadi lawan terberat Hugo Chávez dalam pemilihan presiden. Referensi Capriles (The Economist) Artikel bertopik biografi Venezuela ini adalah sebuah rintisan. Anda…
Public school in Hudson, Massachusetts, United StatesHudson High SchoolHudson High SchoolAddress69 Brigham StreetHudson, Massachusetts 01749United StatesCoordinates42°22′49″N 71°34′49″W / 42.38022°N 71.58020°W / 42.38022; -71.58020InformationTypePublicOpen enrollment[1]Founded1867School districtHudson Public SchoolsSuperintendentMarco C. RodriguesPrincipalJason W. MedeirosFaculty87[2]Grades8–12GenderCoeducationalEnrollment894 (2018–19)Stude…
Pour la section féminine, voir VfL Wolfsburg (féminines). VfL Wolfsburg Généralités Nom complet Verein für Leibesübungen Wolfsburg Fußball GmbH Surnoms Die Wölfe (Les loups)[1] Noms précédents VSK Wolfsburg (sept.-déc. 1945) Fondation 12 septembre 1945(78 ans, 7 mois et 3 jours) Statut professionnel depuis 1992 Couleurs Vert et blanc Stade Volkswagen-Arena (30 000 places) Siège In den Allerwiesen 138446 Wolfsburg Championnat actuel Bundesliga Président Fran…
Japanese baseball player Baseball player Shōgo AsanoYomiuri Giants – No. 51OutfielderBorn: (2004-11-24) November 24, 2004 (age 19)Takamatsu, Kagawa, JapanBats: RightThrows: RightNPB debutJuly 8, 2023, for the Yomiuri GiantsNPB statistics (through 2023 season)Batting average.250Home runs1RBI2Hits10Stolen base0Sacrifice bunt0 Teams Yomiuri Giants (2023–present) Shōgo Asano (浅野 翔吾, Asano Shōgo, born November 24, 2004 in Takamatsu, Kagawa, Japan) is a professio…
American daily newspaper This article is about the newspaper. For its owner, see The New York Times Company. For other uses, see The New York Times (disambiguation). NYT redirects here. For other uses, see NYT (disambiguation). The New York TimesAll the News That's Fit to PrintThe New York Times print edition on January 13, 2024TypeDaily newspaperFormatBroadsheetOwner(s)The New York Times CompanyFounder(s)Henry Jarvis RaymondGeorge JonesPublisherA. G. SulzbergerEditor-in-chiefJoseph KahnManaging…
For the Cincinnati television station, see WSTR-TV. 2007 single by Mike Jones featuring Bun B and Snoop DoggMy 64Single by Mike Jones featuring Bun B and Snoop Doggfrom the EP The American Dream B-sideLike What I GotReleasedApril 21, 2007 (2007-04-21)Recorded2006GenreG-funkLength5:11LabelIce Age EntertainmentAsylumWarner Bros. RecordsSongwriter(s)Eric WrightO'Shea JacksonCalvin BroadusMichael JonesBernard FreemanAndre YoungSalih WilliamsProducer(s)Salih WilliamsMike Jones sing…
Untuk operetta, lihat Naughty Marietta (operetta). Untuk versi televisi tahun 1955, lihat Naughty Marietta (televisi). Naughty MariettaKartu lobiIndeks kartuSutradaraRobert Z. LeonardW.S. Van DykeProtagonisJeanette MacDonaldNelson EddyElsa LanchesterDouglass DumbrilleProduksi seni pertunjukanHunt StrombergW.S. Van DykePerancang produksiCedric Gibbons NaskahFrances Goodrich, Albert Hackett, John Lee Mahin dan Victor Herbert MusikDimitri TiomkinVictor HerbertFotografiWilliam H. Daniels Penyuntinga…
Italian painter This article needs additional citations for verification. Please help improve this article by adding citations to reliable sources. Unsourced material may be challenged and removed.Find sources: Neri di Bicci – news · newspapers · books · scholar · JSTOR (January 2018) (Learn how and when to remove this message) 1.0 Madonna and Saints, San Sisto, Viterbo, Italy. Neri di Bicci (1419–1491) was an Italian painter active in his native Floren…
Genre of heavy metal music Not to be confused with Glam rock. Glam metalOther names Hair metal Stylistic origins Heavy metal glam rock hard rock pop pop rock arena rock glam punk[1][2][3] Cultural originsLate 1970s and early 1980s, Los Angeles and New York CityRegional scenes Japan Malaysia Local scenesWest HollywoodOther topics Make up power metal power pop arena rock visual kei rock kapak Glam metal (also known as hair metal or pop metal) is a subgenre of heavy metal th…
1922 novel by Willa Cather For the Canadian documentary film, see One of Ours (film). One of Ours First editionAuthorWilla CatherCountryUnited StatesLanguageEnglishGenreHistorical FictionPublisherAlfred A. KnopfPublication date1922Media typeHardcoverPages459OCLC280665Dewey Decimal813/.52 22LC ClassPS3505.A87 O5 2006TextOne of Ours at Wikisource One of Ours is a 1922 novel by Willa Cather that won the 1923 Pulitzer Prize for the Novel. It tells the story of the life of Claude Wheeler, a…
Season of television series Season of television series The Amazing Race 4Season 4Region 1 DVD coverPresented byPhil KeoghanNo. of teams12WinnerReichen Lehmkuhl & Chip ArndtNo. of legs13Distance traveled44,000 mi (71,000 km) No. of episodes13ReleaseOriginal networkCBSOriginal releaseMay 29 (2003-05-29) –August 21, 2003 (2003-08-21)Additional informationFilming datesJanuary 18 (2003-01-18) –February 14, 2003 (2003-02-14)Season chronology← Pre…
Railway station in Tamil Nadu Thiruvarur Junction Indian Railways stationThiruvarur Junction entranceGeneral informationLocationPanagal road, Thiruvarur, Thiruvarur district, Tamil NaduIndiaCoordinates10°45′53″N 79°38′02″E / 10.7648°N 79.6338°E / 10.7648; 79.6338Elevation13 m (43 ft)Owned byIndian RailwaysOperated bySouthern Railway zoneLine(s)Thiruvarur–Karaikkudi line Thiruvarur–Thanjavur line Thiruvarur–Nagapattinam–Karaikal line Thiruvaru…
لمعانٍ أخرى، طالع علي بن الحسين (توضيح). علي باي بن حسين بن علي معلومات شخصية تاريخ الميلاد 24 نوفمبر 1712 الوفاة 26 مايو 1782 (69 سنة) باردو مواطنة بايلك تونس الدولة العثمانية الأولاد حمودة باشا باي الحسينيعثمان باي الأب حسين باي الأول إخوة وأخوات محمد الر…
يفتقر محتوى هذه المقالة إلى الاستشهاد بمصادر. فضلاً، ساهم في تطوير هذه المقالة من خلال إضافة مصادر موثوق بها. أي معلومات غير موثقة يمكن التشكيك بها وإزالتها. (ديسمبر 2018) 25° خط طول 25 غرب خريطة لجميع الإحداثيات من جوجل خريطة لجميع الإحداثيات من بينغ تصدير جميع الإحداثيات من كيه …
City in Illinois, United StatesJoliet, IllinoisCityDowntown FlagSealEtymology: Louis JollietLocation of Joliet in Will and Kendall counties in IllinoisJolietShow map of Chicago metropolitan areaJolietShow map of IllinoisJolietShow map of the United StatesCoordinates: 41°31′47″N 88°04′22″W / 41.52972°N 88.07278°W / 41.52972; -88.07278[1]CountryUnited StatesStateIllinoisCountiesWill, KendallTownshipsJoliet, Troy, Plainfield, Lockport, New Lenox, Jackson,…
Questa voce o sezione sull'argomento politici afghani non cita le fonti necessarie o quelle presenti sono insufficienti. Commento: La stragrande maggioranza del testo privo di fonti e note a supporto. Puoi migliorare questa voce aggiungendo citazioni da fonti attendibili secondo le linee guida sull'uso delle fonti. Hamid Khan Karzai 1º Presidente della Repubblica Islamica dell'AfghanistanDurata mandato7 dicembre 2004 –29 settembre 2014 Vice presidenteHedayat Amin Arsal…