Les Bovinés sont des animaux généralement trapus, moins adaptés à la course que les antilopes. Appartenant au sous-ordre des ruminants, ils possèdent un système digestif constitué de quatre poches. Ils sont dotés de cornes frontales (sauf mutation génétique comme chez la race Angus), généralement au nombre de deux (quatre chez l'Antilope tétracère), le plus souvent courbées vers l'avant ou le haut, parfois spiralées (koudous) et facilement imposantes. Les races domestiquées ont un comportement pacifique ; les races sauvages peuvent être plus ou moins agressives et domesticables.
Les bovins ont en commun certains comportements sociaux, avec notamment une relation mère-jeune et femelle-subadulte solide, que les éthologues étudient dans les troupeaux domestiques[1],[2], mais aussi dans quelques populations maintenues en semi-liberté (taureaux et vaches camarguaises par exemple) ou dans quelques populations « sauvages » ou redevenues « sauvages » (et chassées par les membres d'une base installée sur l'île)[3] ; une douzaine de populations marronnes (c'est-à-dire redevenues sauvage) de Bos taurus étaient en 1990 connues dans le monde (Hall et Moore, 1986), dont sur l'île Amsterdam (55 km2), l'une des plus isolées du monde, au cœur de l'océan Indien (37° 40' S, 77° 35' E) où vivent environ 1 600 vaches redevenues sauvages, descendantes d'individus introduits là en 1870. Sur cette île, sauf au moment de la reproduction « les mâles ont (...) beaucoup plus tendance à se regrouper entre eux que les femelles ». Chez les bovidés, des relations de dominance existent entre mâles (au moment du rut notamment) et entre mâles et femelles. Les mâles semblent plus volontiers mobiles dans le paysage que les femelles.
Dans une population de taille significative on trouve toujours trois types d'unités sociales[4], y compris chez le buffle africain[5], les taureaux de Camargue[6] ou les bisons américains[7],[8] : des groupes de femelles (« nursery herds »), des groupes de mâles (« bachelor herds ») et des taureaux adultes solitaires.
Les bovins sont présents sous toutes les latitudes. Leur population mondiale s'élève à 1,5 milliard de têtes (dont 1,4 milliard de taurins et 150 millions de zébus). Avant qu'existât la monnaie, la valeur des choses se comptait entre autres en têtes de bétail (bœufs). Ils sont élevés pour le travail qu'ils fournissent, aspect encore important dans les pays en développement, pour le lait, qui est une source de matière grasse importante (le beurre) et pour la viande (sauf en Inde). On utilise aussi leur peau (cuir), leur corne, ainsi que la bouse qui constitue un combustible utilisé dans certains pays, et un fertilisant.
Les matières fécales des ruminants appelées bouses ont la propriété d'être humides et riches en débris microbiens non digérés. Ce fumier est un engrais largement utilisé en agriculture traditionnelle.
Mythologie
Les bovins ont joué un rôle important dans la mythologie égyptienne, notamment le dieu Apis et la déesse Hathor. Ils sont sacrés dans la religion hindoue.
↑Estes RD (1974). Social organization of the African Bovidae. ln The Behaviour of Ungulates and its Relation to Management, V. Geist and F. Walther (Eds.), Vol. 1 , IUCN, Morges : pp. 166-205.
↑Sinclair A (1974) The social organization of the East African Buffalo (Syncerus caffer, Sparrman). In The Behaviour of Ungulates and its Relation ta Management, V. Geist and F. Walther (Eds.), IUCN, Morges : pp. 676-689
↑Schloeth, R (1956). Quelques moyens d'intercommunications des taureaux d e Camargue. Terre Vie, 10 : 83-93
↑Fuller, W.A. (1960) Behaviour and social organization of the wild Bison of Wood Buffalo National Park, Canada. Artic, 13 : 3-18
↑Mac Hugh T (1958). Social Behavior of the American Buffalo (Bison bison bison). Zoologica, 43 : 1-42.