Poème de Herbert Gschwendtner dans une variante du bavarois parlée dans les environs de St. Johann im Pongau, Salzbourg.
D' Muatterspròch im Vòderlônd,
de uns de Òidn iwerliafert hômd,
hert si so schê ô baim Singa
kô òwer baim Redn derb klinga.
Baim Straitn werds gòr gschead.
Hòrt is's, bòids streng gnumma werd.
Dônn wider schmaichèt sa si aî
so zort, so liab und so faî.
Hoamatspròch, der Ausdruck in dir
Le bavarois (Bairisch Écouter), également appelé austro-bavarois, est un groupe de dialectes allemands. Il forme avec l'alémanique le groupe de l'allemand supérieur. Malgré son nom, plus de la moitié des locuteurs se trouvent en dehors de la Bavière : il est également parlé dans toute l'Autriche à l'exception du Vorarlberg, dans la commune suisse de Samnaun ainsi que dans le Tyrol du Sud et dans quelques îlots en Carnie.
À l'inverse, il existe également en Bavière des dialectes qui ne sont pas bavarois, comme en Franconie ou dans la Souabe bavaroise.
La linguistique germanophone utilise le terme de Bairisch plutôt que Bayerisch, un terme politiquement associé au Land de Bavière.
Domaine
Avec plus de 12 millions de locuteurs, le bavarois (ou allemand est-supérieur) forme le groupe de dialectes allemands le plus important. Les régions suivantes appartiennent au domaine du bavarois :
Le bavarois forme avec l'alémanique le groupe de l'allemand supérieur, sous-groupe du haut-allemand.
Avant-propos sur l'orthographe et la prononciation
Il n'existe pas d'orthographe officielle et unifiée pour le bavarois et les différences régionales peuvent être très importantes. Il existe cependant certaines tendances, notamment dans la poésie et la littérature. L'orthographe bavaroise est généralement fortement inspirée de l'orthographe allemande, avec cependant quelques conventions supplémentaires. De plus amples détails sur l'écriture utilisée, notamment dans cet article, et la prononciation associée sont fournis plus bas.
Structure interne
Au moyen d'isoglosses historiques, le bavarois peut être géographiquement divisé en bavarois du nord, moyen-bavarois et bavarois du sud.
Bavarois du Nord
Le bavarois du Nord est parlé dans une grande partie du Haut-Palatinat tandis qu’on parle une forme mixte de bavarois du nord et moyen-bavarois dans la capitale Ratisbonne et ses environs, ainsi que dans la partie nord des forêts de Bavière et de Bohême.
Il se distingue en particulier par les diphtongues « tombantes ». Bruder (« frère ») est par exemple broùda, au lieu de bruàda comme au sud du Danube. Par ailleurs, on rencontre le pronom personnel deß au lieu de dia pour la deuxième personne du pluriel (ihr en haut-allemand).
Il a une grande influence sur ses dialectes cousins du nord et du sud, étant donné que presque toutes les villes importantes de la zone linguistique bavaroise se trouvent à proximité du Danube. Le moyen-bavarois bénéficie en conséquence d'un plus grand prestige et est largement connu à l’extérieur de la zone linguistique. Les différences régionales dans les basses plaines du Danube sont en général moins importantes que celles dans les différentes vallées alpines du bavarois du Sud.
Le principal signe de ce dialecte est que les consonnes sourdes (fortis) /p/, /t/, /k/ sont amorties en consonnes sonores /b/, /d/, /g/, par exemple : Bech, Dåg, Gnecht pour Pech, Tag, Knecht (« malchance, jour, valet »). Seul /k/ en tant que son initial avant une voyelle reste sourd (par exemple dans Kua pour Kuh, « vache »). De plus le -n final est amuï et la voyelle qui le précédait est nasalisée, comme dans ko (kann, 3e personne du singulier du présent de können, « pouvoir ») ou Mo (Mann, « homme »).
Le moyen-bavarois peut également être séparé en deux variantes : est et ouest. La limite entre ces deux variantes se déplace graduellement vers l'ouest, sous l'influence viennoise, entre la Basse-Autriche et la frontière austro-allemande. Malgré l'atténuation des dialectes dans les grandes villes de la région du Danube, les dialectes de Munich et Vienne passent pour des références du moyen-bavarois ouest et est. Voici quelques isoglosses caractéristiques de la relation entre les variantes est et ouest :
Isoglosse
Variante ouest
Variante est
Allemand
Français
Néerlandais
Anglais
2e personne du pluriel
eß
öß
ihr
« vous »
jullie
you
oa vs. à
oans, zwoa
âns, zwâ
eins, zwei
« un, deux »
een, twee
one, two
gloa, gleana
glà, glàna
klein, kleiner
« petit, plus petit »
klein, kleiner
small, smaller
Stoa
Stà
Stein
« pierre »
steen
stone
hoaß, hoazn
hàß, hàzn
heiß, heizen
« chaud, chauffer »
heet
heat
mais
nàà
nàà
nein
« non »
nee
no
ar vs. oa
i fahr, mia fahr ma
i foa, mia foa ma
ich fahre, wir fahren
« je conduis » « nous conduisons »
ik rij(d), wij rijden
I drive, we drive
hart, härter
hoat, härter
hart, härter
« dur, plus dur »
hard, harder
hard, harder
Gfahr, gfàhrli
Gfoar, gfeali
Gefahr, gefährlich
« danger, dangereux »
gevaarlijk
dangerous
ui vs. üü
fui
füü
viel
« beaucoup »
veel/menige
many
Spui, spöin
Spüü, spüün
Spiel, spielen
« jeu, jouer »
spelen
play
i wui, mia woin
i wüü, mia woin
ich will, wir wollen
« je veux, nous voulons »
ik wil, we willen
I want, we want
La limite n'est pas facile à tracer car même à l'extrême-est de l'Autriche (Burgenland) on entend encore le [oa] historique au lieu du [à] viennois, ainsi que dans les régions rurales de Haute et Basse-Autriche on entend encore les terminaisons typiques du « vieux » bavarois en [a] et la diphtongue [ui] ainsi que [oa].
Bavarois du Sud
Le bavarois du Sud est parlé au Tyrol, au Tyrol du Sud, en Carinthie, dans une partie de la Styrie, en particulier à l'ouest, ainsi que dans les îlots allemands de Carnie. Presque toute la Styrie et le Land de Salzbourg sont dans la zone de transition entre le bavarois du Sud et le moyen-bavarois.
Le bavarois du Sud ne connaît pas la prononciation comme voyelle du /r/, qui progresse néanmoins dans les dialectes des villes. Après des voyelles un /l/ ne devient pas la voyelle /i/ mais un son entre /i/ et /u/ (noté ü). En outre certains dialectes du bavarois du sud distinguent entre des sons forts et faibles comme Dåch parallèlement à Tåg pour « jour », le vieux /k/ ayant subi une mutation consonantique pour devenir /kch/[Quoi ?] en Carinthie, dans des parties de Tyrol et Salzbourg, d'où le bavarois Kchlea pour l'allemand Klee (« trèfle »).
Le dialecte bas-bavarois de Carinthie présente entre autres la particularité suivante : en raison d'interférences avec le slovène, beaucoup de voyelles courtes en haut allemand deviennent longues (/a/ ⇒ /aː/), par exemple : Lås lei lafm, /låːs lei laːfm/ (en allemand Lass es nur laufen, « laisse-le courir »). Ce phénomène a par exemple pour conséquence de faire correspondre phonétiquement Ofen (« four ») et offen (« ouvert ») : /oːfm/.
Le dialecte de l'ouest de la Styrie se distingue par la diphtongaison de presque toutes les voyelles accentuées.
Classification plus précise
La bavarois peut également, en plus des isoglosses historiques précités, être subdivisé en d'autres dialectes qui sont surtout rattachés à une région spécifique. On peut en particulier distinguer le viennois ou le munichois. En Autriche, on trouve également le Heanzisch dans le Burgenland, le dialecte styrien, les dialectes de Carinthie et les dialectes du Tyrol. Un dialecte particulier en Haute-Autriche est le Mühlviertlerisch ainsi que le Waidlersprach en Basse-Bavière. Le Zimbrisch et le Egerdeutsch viennent d'îlots en Italie et en Bohême.
Le bavarois distingue voyelles courtes et longues ; à l'écrit cependant, ces différences n'apparaissent pas, mais la distinction se fait, comme
en allemand, par le nombre de consonnes suivant la voyelle. Si aucune ou une seule consonne suit la voyelle, celle-ci est généralement longue, deux ou plusieurs consonnes suivent une voyelle courte. Les graphèmesch et sch
sont comptés dans ce calcul comme une seule consonne, puisqu'ils ne correspondent qu'à un seul phonème /ʃ/.
La répartition des voyelles longues et courtes en bavarois diffère profondément du haut-allemand, de sorte qu’on a parfois l’impression qu’une voyelle courte en bavarois correspond à une longue en haut-allemand et inversement. Ceci n'est cependant que partiellement vrai.
Au total le bavarois distingue sept voyelles, chacune utilisée en deux variantes.
En bavarois, les substantifs sont divisés selon leur genre. Le genre n'est généralement pas reconnaissable au nom lui-même, mais à l'article défini qui l'accompagne :
masculin
féminin
neutre (inexistant en français)
pluriel (tous genres)
da Hund (der Hund, le chien)
d'Ruam (die Rübe, le navet)
as / s'Kind (das Kind, l'enfant)
de / d'Leid (die Leute, les gens)
L'article défini désignant le féminin singulier, d'-, s'assimile souvent au son initial du nom qui le suit : il devient t'- avant f-, h-, s-, z-, b'- avant b-, m-, p- et g'- avant g-, k-. Par exemple :
En basilecte, le a avant une voyelle devient an. En bas-bavarois l'article indéfini au pluriel s'approche du son oi, en Carinthieane et l'article défini conserve toujours la voyelle (de, jamais d'-)
L'article en bavarois se décline. La plupart des substantifs ayant perdu la marque du cas, la marque du cas est concentrée sur l'article.
Le substantif appartient aux mots bavarois avec inflexion, la caractéristique principale étant le genre, comme dans d'autres langues germaniques, qui dépend rarement de l'objet désigné ; c'est pourquoi il doit être appris pour chaque mot.
Le cas grammatical d'un substantif est marqué par l'article (voir ci-dessus). Dans la plupart des cas, le genre d'un substantif bavarois est le même que celui du mot correspondant en haut allemand. Il y a cependant quelques exceptions :
Allemand
Bavarois
Néerlandais
Anglais
Allemand
Bavarois
Néerlandais
Anglais
die Butter (le beurre)
da Budda
de boter
the butter
das Liter (le litre)
da Lidda**
de liter
the litre
das Radio (la radio)
da Radio
de radio
the radio
das Meter (le mètre)
da Mèdda**
de meter
the metre
die Kartoffel (la pomme de terre)
da Kadoffi
de aardappel
potato
die Schublade (le tiroir)
da Schublån
de lade
the drawer
die Zwiebel (l'oignon)
da Zwiafi
de ui
the onion
die Marmelade (la marmelade)
da Mamalâd
de jam
the jam
das Virus (le virus)
da Virus**
de virus
the virus
die Schokolade (le chocolat)
da Tschoglâd
de chocolade
the choclate
die Petersilie (le persil)
da Bêdasui
de peterselie
the parsley
die Ratte (la rate)
da Råtz
de rat
the rat
das Vaterunser (le Notre-Père)
da Faddaunsa*
ons vader
our father
die Zecke (la tique)
da Zegg
de teek
the tick
der Monat (le mois)
as Monat***
de maand
the month
die Heuschrecke (la sauterelle)
da Heischregg
de sprinkhaan
the grasshopper
das Heue (le foin)
t'Heing
de hooi
the hay
die Schnecke (l'escargot)
da Schnegg
de slak
the snail
der Tunnel (le tunnel)
as Tunnöi
de tunnel
the tunnel
die Spitze (la pointe)
da Schbiez
de top
the top
der Teller (l'assiette)
as Della
de plaat
the plate
der Kommentar (le commentaire)
as Kommentar
het commentaar
the comment
* En bavarois, „der Paternoster“ (rare) est également masculin.
** Cette variation, qui s'appuie sur le fait que les mots latin en -us et les mots allemands en -er sont presque toujours masculins, partage le bavarois avec le haut-allemand et le langage familier le bavarois et le haut-allemand dans la langue quotidienne.
*** En particulier dans les expressions usuelles „jeds Monat“ (jeden Monat, chaque mois), „nächsts Monat“ (nächsten Monat, le mois prochain), „letzts Monat“ (letzten Monat, le mois dernier), mais jamais pour les noms de mois : da Monad Mai (le mois de mai).
Le pluriel
Le bavarois a conservé trois des quatre cas allemands : nominatif, datif et accusatif. Les deux derniers coïncident en partie. Le génitif n’existe que dans des expressions figées. Comme en haut-allemand, le substantif n'est que rarement décliné, mais le cas apparaît par le biais de l'article.
Il existe plusieurs classes de déclinaison qui se démarquent principalement dans le cas du pluriel : une classification grossière peut se faire entre la déclinaison faible (ou classe N) et la déclinaison forte (ou classe A).
Substantifs faibles
Les substantifs faibles se terminent généralement par -n au pluriel. Beaucoup de féminins faibles se terminent déjà par -n au singulier. La forme plurielle est donc soit identique au singulier, soit obtenue par l'ajout d'un -a (par analogie avec les substantifs forts). Les masculins faibles possèdent une terminaison au singulier pour tous les cas sauf le nominatif, généralement -n (et le pluriel en -n également).
Parmi les substantifs faibles (W1), on compte les masculins et féminins se terminant par -n au pluriel ainsi que tous les féminins avec la terminaison du pluriel -an (la plupart se terminent au singulier par -ng ; la voyelle a y est épenthétique. Tous les masculins et neutres dont le singulier se terminent par -i se rangent également dans cette classe. Beaucoup des substantifs correspondants en haut-allemand sont cependant forts.
W1: -n
Singulier
Pluriel
Allemand
Français
Singulier
Pluriel
Allemand
Français
Singulier
Pluriel
Allemand
Français
m:
Hås
Håsn
Hase, Hasen
lièvre
Busch
Buschn
Busch, Büsche
buisson
Deifi
Deifin
Teufel, Teufel
diable
f:-n
Brugg
Bruggn
Brücke, Brücken
pont
Goaß
Goaßn
Geiß, Geißen
chèvre
Nuss
Nussn
Nuss, Nüsse
noix
f:-an
Dâm
Dâman
Dame, Damen
dame
Schlang
Schlangan
Schlange, Schlangen
serpent
Zeidung
Zeidungan
Zeitung, Zeitungen
journal
n:
Oa
Oan
Ohr, Ohren
oreille
Bleami
Bleamin
Blume, Blumen
fleur
Stiggi
Stiggin
Stück, Stücke
morceau
Substantifs forts
Dans le cas de la déclinaison forte, il n'y a pas de terminaison indiquant le cas. Le seul changement que subit le mot est le nombre, à savoir la différence entre le singulier et le pluriel. Il existe plusieurs façons de marquer le pluriel. Les masculins et neutres forts utilisent la terminaison -a, qui vient de la terminaison -er du moyen haut-allemand et qui est encore utilisée en haut-allemand moderne. Il existe cependant des mots qui appartiennent également à cette classe (avec un pluriel en -a) sans avoir jamais possédé de pluriel en -er. Le pluriel des féminins est souvent construit avec la terminaison -an, comme le mot Endung (terminaison) lui-même : oa Endung, zwoa Endungan.
On peut séparer les substantifs en plusieurs classes en fonction de leur pluriel. Les possibilités les plus fréquentes sont l'umlaut ou la suffixation, les deux pouvant également être combinées. Pour la terminaison du pluriel, on trouve -n (déclinaison faible) et -a, pour l'Umlaut, il existe plusieurs variantes :
S1: Umlaut (UL)
Singulier
Pluriel
Allemand (singulier)
Français
S2: UL + -a
Singulier
Pluriel
Allemand (singulier)
Français
å > e
Nåcht (f)
Necht
Nacht
Nuit
Lånd (n)
Lenda
Land
Pays
o > e
Dochta (f)
Dechta
Tochter
Fille
Loch (n)
Lecha
Loch
Trou
u > i
Fuchs (m)
Fichs
Fuchs
Renard
Mund (m)
Minda
Mund
Bouche
au > ai
Maus (f)
Mais
Maus
Souris
Haus (n)
Haisa
Haus
Maison
oa > ea
---
---
---
---
Doaf (n)
Deaffa
Dorf
Village
ua > ia
Bruada (m)
Briada
Bruder
Frère
Buach (n)
Biacha
Buch
Livre
åi, oi > äi, öi
Fåi (m)
Fäi
Fall
Chute
Woid (m)
Wöida
Wald
Forêt
Les exemples ci-avant illustrent les classes 1 et 2 des substantifs forts, dont la marque est un umlaut au pluriel. La classe S1 ne possède pas d'autre marque du pluriel que l'umlaut (pas de terminaison). On trouve dans cette classe uniquement des masculins et féminins. La classe S2 est marquée par l'umlaut et la terminaison -a. On trouve dans cette classe quelques masculins et beaucoup de neutres.
La classe S3 contient tous les masculins, féminins et neutres sans umlaut au pluriel et avec la terminaison -a, ici la plupart des féminins se terminent au singulier par la terminaison -n venant à l'origine du datif. Quelques masculins dont la racine se termine par une voyelle possèdent la terminaison -na au pluriel :
S3: -a
Singulier
Pluriel
Allemand
Français
Singulier
Pluriel
Allemand
Français
Singulier
Pluriel
Allemand
Français
masc. :
Bàm
Bàma
Baum
arbre
Må
Måna
Mann
homme
Stoa
Stoana
Stein
pierre
fem. :
Flaschn
Flaschna
Flasche
bouteille
Ein
Eina
Eule
hibou
Paradeis
Paradeisa
Tomate
tomate
neutre :
Kind
Kinda
Kind
enfant
Liacht
Liachta
Licht
lumière
Gscheft
Gschefta
Geschäft
magasin
La dernière classe forte S4 est constituée des substantifs invariables au pluriel, par exemple Fisch (masc ; poisson) et Schaf (neutre ; mouton). Dans quelques dialectes les pluriels de ces substantifs s'expriment par un allongement ou raccourcissement de la voyelle. Cette classe contient principalement des masculins et neutres. Tous les féminins en -n qui appartiennent historiquement à la classe des substantifs faibles, peuvent également être classés ici, puisque leur pluriel n'est pas marqué : 'Àntn - Àntn' "Ente" (canard). Ces féminins évoluent cependant vers la classe S3 avec un pluriel en -a (voir l'exemple Ein "Eule" ci-avant).
On trouve également quelques pluriels irréguliers :
Singulier
Pluriel
Allemand
Français
Néerlandais
Anglais
Boa, également Baia
Baian
Baier
Bavarois
baier
baier
Beng
Benk
(Sitz-)Bank
banc
bank
bank
Gscheng
Gschenka
Geschenk
cadeau
geschenk
present
Aug
Aung
Auge
œil
oog
eye
Fàggi
Fàggin/Fàggla
Ferkel, Schwein
cochon
varken
pig
Kaiwi
Kaiwin/Kaibla
Kalb
veau
kalf
calf
Les mots suivants n'existent qu'au pluriel : Leid (Leute, gens), Hiana (Hühner, volaille), Fiacha (das Vieh, le bétail).
Déclinaison du substantif
En allemand standard, tous les masculins faibles ont une terminaison pour tous les cas sauf le nominatif, mais il est courant de l'omettre dans la langue parlée. En bavarois, cette tendance est beaucoup plus forte et seuls quelques masculins faibles conservent leur terminaison, par exemple 'Hås' "Hase" (lièvre) et 'Bua' "Knabe, Junge" (garçon) :
Baua, "Bauer" (agriculteur), Debb, "Depp" (sot) et quelques autres se déclinent comme Hås.
Le mot Råb, "Rabe" (corbeau) se décline comme Bua : pour tous les cas sauf le nominatif, -m prend la place du -b dans la racine : Råm. Le pluriel Råma est rare.
Pronoms
Pronoms personnels
Comme beaucoup de langues romanes et slaves, le bavarois possède pour une partie des pronoms personnels une forme pleine et une forme contractée (1re et 2e personnes du singulier au datif ; 3e personne du singulier et du pluriel à l'accusatif). Il existe également, comparable à l'allemand Sie, une forme de politesse utilisée au discours direct.
Lors de la combinaison de plusieurs pronoms personnels qui se contractent en -s, on insère la voyelle -a-. Au contraire de l'allemand, il existe plusieurs dispositions possibles. On peut également avoir plusieurs significations. Voici quelques exemples :
contracté
*(complet)
Allemand
Français
1.a)
Håm's da's scho zoagt?
Håm s(e) d(ia) (de)s scho zoagt?
Haben sie es dir schon gezeigt?
Te l'ont-ils déjà montré ?
ou:
Håm s(e) d(ia) s(e) scho zoagt?
Haben sie sie dir schon gezeigt?
Te les ont-ils déjà montrés ? ou Te l'ont-ils déjà montrée ?
1.b)
Håm'sas da scho zoagt?
Håm s(e) (de)s d(ia) scho zoagt?
Haben sie es dir schon gezeigt?
Te l'ont-ils déjà montré ?
ou:
Håm s(e) s(e) d(ia) scho zoagt?
Haben sie sie dir schon gezeigt?
Te les ont-ils déjà montrés ? ou Te l'ont-ils déjà montrée ?
2.a)
Hådama'n nu neda gem?
Håd (e)a m(ia) (de)n nu neda gem?
Hat er ihn mir noch nicht gegeben?
Ne me l'a-t-il pas encore donné ?
2.b)
Håda'n ma nu neda gem?
*Håd (e)a d(en) m(ia) nu neda gem?
Hat er ihn mir noch nicht gegeben?
Ne me l'a-t-il pas encore donné ?
Remarque : s(e) ("sie") dans (1.a) et (1.b) est aussi ambigu que dans la phrase allemande (3e personne féminine du singulier ou 3e personne du pluriel.
Pronoms possessifs
Les pronoms possessifs ont au singulier des terminaisons différentes pour les trois genres, au contraire du pluriel où on a la même terminaison. Par exemple, le bavarois meina, qui correspond à l'allemand "meiner". Il se décline de la sorte :
Les pronoms deina et seina se décline de la même façon. Le pronom iara ("ihrer") est inspiré de l'allemand standard car le bavarois utilisait initialement le pronom seina également pour les possesseurs féminins.
Pronoms indéfinis et pronoms interrogatifs
Les pronoms indéfinis koana ("keiner" en allemand) ainsi que oana ("einer") se déclinent comme les pronoms possessifs ci-dessus. Comme en allemand, on peut combiner ces pronoms avec iagad- ("irgend-).
On a aussi les pronoms indéfinis ebba, ebbs ("jemand, etwas", quelqu'un, quelque chose) qui n'existent qu'au singulier et se déclinent comme suit :
Le bavarois ne possède qu'un seul temps simple, le présent. Tous les autres temps sont composés. Comme mode, on trouve en plus de l'indicatif et de l'impératif le subjonctif (Konjunktiv) qui correspond au subjonctif II (Konjunktiv II) de l'allemand standard.
Indicatif
Comme en allemand, l'indicatif est le mode du réel. Il est formé par l'ajout de différentes terminaisons à la racine du verbe et est généralement plutôt proche de l'indicatif allemand. Les terminaisons du pluriel diffèrent en partie de l'allemand. Les terminaisons sont les mêmes pour les verbes forts (irréguliers) et les verbes faibles (réguliers). Voici par exemple les conjugaisons au présent de l'indicatif de macha (machen, faire) et brecha (brechen, casser) :
Verbe faible
Singulier
Pluriel
Verbe fort
Singulier
Pluriel
1re personne
i mach
mia machan*
1re personne
i brich
mia brechan*
2e personne
du machst
eß machts
2e personne
du brichst
eß brechts
3e personne
er macht
se machan(t)**
3e personne
er bricht
se brechan(t)**
*Voir le paragraphe suivant.
**Il est à noter que dans certaines régions (par exemple en Carinthie), le -t de l'allemand pour la troisième personne du pluriel est conservé. En Souabe il s'agit de la terminaison du pluriel pour toutes les personnes (mia, ia, si machet).
À la première personne du pluriel, il existe également une forme plus récente qui est la plus fréquemment utilisée, sauf en fin de phrase dans une proposition subordonnée où cette forme est grammaticalement incorrecte : la terminaison -an est remplacée par la terminaison -ma, ce qui donne ici machma. L'origine de cette forme est expliqué plus bas dans le paragraphe Parenthèse historique.
Il existe cependant des verbes qui dévient de ce schéma car leur racine se termine en -g ou -b. La terminaison habituelle de l'infinitif, -n, devient alors respectivement -ng ou -m. On a alors un changement de racine pendant la déclinaison, comme dans leng (legen, poser, verbe faible) ou gem (geben, donner, verbe fort) :
leng
Singulier
Pluriel
gem
Singulier
Pluriel
1re personne
i leg
mia leng(ma)
1re personne
i gib
mia gem(a)
2e personne
du legst
eß legts
2e personne
du gibst
eß gebts
3e personne
er legt
se leng(t)
3e personne
er gibt
se gem(t)
Pour les verbes forts avec un -e- dans leur racine, on a de plus un changement de voyelle au singulier, le -e- devenant -i-, également à la première personne (au contraire de l'allemand où ce changement n'intervient que pour les deuxième et troisième personnes du singulier). On n'ajoute par contre pas d'Umlaut : er schlagt (allemand : er schlägt).
Impératif
L'impératif n'existe en bavarois, comme en allemand ou en français, que pour la deuxième personne (singulier et pluriel) ainsi que la première personne du pluriel et la forme de politesse (qui correspond en français à la deuxième personne mais qui en allemand et en bavarois se conjugue comme la troisième personne du pluriel). L'impératif se construit selon les règles suivantes :
pour la deuxième personne du singulier, on utilise la racine du verbe sans terminaison, avec un changement de voyelle comme à l'indicatif présent pour les verbes forts. On n'utilise pas de pronom personnel sujet : måch!, får!, kimm!, gib!, ..;
pour la deuxième personne du pluriel on ajoute à la racine la terminaison -ts, ce qui correspond à la forme de l'indicatif présent. L'usage du pronom personnel est facultatif : måchts!, fårts!, kemts!, gebts!, ...
pour la première personne du pluriel, on utilise la forme de l'indicatif présent qui se termine par un -a. L'usage du pronom personnel est également facultatif : måchma!, fårma!, kemma!, gema!, ...
pour la forme de politesse on ajoute -(a)n à la racine. Par ailleurs, l'usage du pronom personnel est cette fois obligatoire, sous sa forme contractée -'S: måchan'S!, fårn'S!, keman'S!, gem'S!, ...
Auxiliaires
Le bavarois utilise trois verbes auxiliaires : sei (sein, être), håm (haben, avoir) et doa(n) (tun, faire). En allemand standard, les trois auxiliaires sont sein, haben et werden.
sei (sein, être)
Indicatif
Singulier
Pluriel
Subjonctif
Singulier
Pluriel
1re personne
i bin
mia sàn/hàn
1re personne
i wâr/wârad*
mia wân/wâradn*
2e personne
du bist
eß sàts/hàts
2e personne
du wâst/wârast*
eß wâts/wârats*
3e personne
er is
se sàn(t)/hàn(t)
3e personne
er wâr/wàrad*
se wân(t)/wâradn*
*Ces formes sont toutefois rares.
On trouve également les formes longues sàmma et hàmma à l'indicatif ainsi que wâma et wâradma au subjonctif. Le participe passé est gwen.
håm (haben, avoir)
Indicatif
Singulier
Pluriel
Subjonctif
Singulier
Pluriel
1re personne
i hå(n)
mia håmm(a)
1re personne
i hedt
mia hetn
2e personne
du håst
eß håbts
2e personne
du hest
eß hets
3e personne
er håd
se håm(t)
3e personne
er hedt
se hetn
Le participe passé est ghåbt ou également ghåd dans certaines régions.
doa(n)/dua(n)/dean/dian (tun, faire)
Il existe pour doa(n) de nombreuses variantes régionales. La voyelle de la racine peut varier parmi -oa-/-ea- (principalement dans le moyen-bavarois ouest), -ua- (plutôt dans les dialectes de l'est) et -ia- (tirolien). Par ailleurs, un -n peut être ajouté à l'infinitif dans certaines régions.
Indicatif
Singulier
Pluriel
Subjonctif
Singulier
Pluriel
1re personne
i dua
mia dean/dàn
1re personne
i dàd/dâdad*
mia dâdn/dâdadn
2e personne
du duast
eß deats/dàts
2e personne
du dàdst/dâdast*
eß dàts/dâdats
3e personne
er duad
se dean(t)/dàn
3e personne
er dàd/dâdad*
se dàdn/dâdadn*
* Ces formes sont rares et il existe une variante dans laquelle le -d- est remplacé par un -r- : i dàrad, etc.
Verbes irréguliers
Certains verbes fréquemment utilisés sont sujets à des irrégularités, dont notamment :
gê (gehen, aller à pied)
Indicatif
Singulier
Pluriel
Subjonctif
Singulier
Pluriel
1re personne
i gê
mia gèngan/gèmma
1re personne
i gàng(ad)
mia gànga(d)n
2e personne
du gêst
eß gèts
2e personne
du gàng(a)st
eß gàng(a)ts
3e personne
er gêd
se gèngan(t)
3e personne
er gàng(ad)
se gànga(d)n
stê (stehen, être debout)
Indicatif
Singulier
Pluriel
Subjonctif
Singulier
Pluriel
1re personne
i stê
mia stèngan/stèmma
1re personne
i stànd
mia stàndn/stàndma
2e personne
du stêst
eß stè(g)ts
2e personne
du stàndst
eß stànts
3e personne
er stêd
se stèngan(t)
3e personne
er stànd
se stàndn
Verbes de modalité
Passé
Participe présent
Adjectifs
Déclinaison de l'adjectif
Comme en allemand, les adjectifs en position d'épithète se déclinent. La déclinaison diffère selon que l'adjectif accompagne un substantif avec article défini ou indéfini. La déclinaison indéfinie s'applique lorsque l'adjectif est substantivé (c'est-à-dire employé lui-même comme substantif). Les tableaux suivants illustrent ces deux formes sur l'adjectif sche (en allemand schön, en français beau), à la racine duquel on ajoute -n, à l'exception du neutresingulier :
En position d'attribut du sujet, toujours comme en allemand, les adjectifs sont invariables :
attribut
masculin
féminin
neutre
pluriel
indéfini :
a Mo is sche
a Frau is sche
a Kind is sche
oa Leid sàn sche
défini :
da Mo is sche
t'Frau is sche
as Kind is sche
de Leid sàn sche
Comparatif et superlatif
En bavarois, le suffixe -a est utilisé pour la formation du comparatif. Dans certains cas, le radical est également modifié : ajout d'un umlaut, changement de voyelle ou de la consonne finale. La variante ouest du bavarois moyen fournit les exemples suivants :
Changement
Adjectif
Comparatif
Allemand
Français
Pas de changement :
gscheid
gscheida
klug
intelligent
nei
neiga / neicha
neu
neuf
liab
liawa
lieb
gentil, aimable
schiach
schiacha
hässlich
moche
hoagli
hoaglicha
wählerisch
difficile, fastidieux
Raccourcissement de la voyelle :
diaf
diaffa
tief
profond
a > e:
lang
lenga
lang
long
o > e:
grob
grewa
grob
grossier, bourru
groß
gressa
groß
grand
u > i:
dumm
dimma
dumm
bête
gsund
gsinda
gesund
sain
oa > ea:
broad
breada
breit
large
gloa
gleana
klein
petit
hoaß
heaßa
heiß
chaud
woach
weacha
weich
mou
oa > öi:
koid
köida
kalt
froid
ua > ia:
kuaz
kiaza
kurz
court
La forme du superlatif varie selon les régions : alors qu'on utilise parfois une forme similaire au suffixe -st de l'allemand, dans d'autres cas c'est le comparatif qui sera employé en lieu et place du superlatif. Ainsi, la phrase « Max Müller est le plus grand des douze enfants. » (en allemand « Max Müller ist der größte der zwölf Knaben ») se traduit en bavarois par les variantes suivantes : « Vo de zwöif Buam is dà Müller Màx am gressan (comparatif) / am greßtn (superlatif) / ou plus rarement : dà greßte/dà gressane. »
À côté de cette construction du superlatif (dite faible), on trouve aussi pour certains adjectifs une flexion forte :
Construction
Adjectif
Comparatif
Superlatif
Allemand
Français
forte :
guad
bessa
am bessan
gut
bien, bon
stâd
leisa
am leisan
leise
silencieux
faible :
deia
deiriga
am deirigan
teuer
cher
Adverbes
En bavarois (mais pas en allemand standard), on différencie les adverbes des adjectifs à partir desquels ils sont formés en leur ajoutant la terminaison -a ou -e. Par exemple :
Des schmeggt koida bessa. - Das schmeckt kalt besser. (c'est meilleur froid.) Fast hèttn's'n lewada eigråm. - Fast hätten sie ihn lebendig eingegraben. (ils l'auraient presque enterré vivant.) A so dreggada kimmstma ned ins Haus! - So dreckig kommst du mir nicht ins Haus! (tu n'entres pas si sale chez moi !)
Les nombres
Les nombres en bavarois se terminent pour la plupart en -e. Ils sont invariables et ne se déclinent donc pas. oas, pour le nombre 1 fait toutefois exception.
Les nombres contiennent souvent des successions de consonnes inhabituelles, qui les rendent difficilement prononçable pour un locuteur dont ce n'est pas la langue maternelle. Voici une liste des nombres les plus importants :
1
oas
11
öife
21
oanazwånzge
2
zwoa
12
zwöife
22
zwoarazwånzge
200
zwoahundad
3
drei
13
dreizea
23
dreiazwånzge
300
dreihundad
4
fiare
14
fiazea
24
fiarazwånzge
40
fiazge
400
fiahundad
5
fimfe
15
fuchzea
25
fimfazwånzge
50
fuchzge
500
fimfhundad
6
sechse
16
sechzea
26
sechsazwånzge
60
sechzge
600
sechshundad
7
sieme
17
sibzea
27
simmazwånzge
70
sibzge
700
simhundad
8
åchte
18
åchzea
28
åchtazwånzge
80
åchtzge
800
åchthundad
9
neine
19
neizea
29
neinazwånzge
90
neinzge
900
neihundad
10
zene
20
zwånzge
30
dreißge
100
hundad
1000
dausnd
Les nombres substantivés sont en bavarois masculins, contrairement à l'allemand standard où ils sont féminins :
da Nulla
die Null (le zéro)
da Åchta
die Acht (le huit)
da Oasa
die Eins (le un)
da Neina
die Neun (le neuf)
da Zwoara
die Zwei (le deux)
da Zena
die Zehn (le dix)
da Dreia
die Drei (le trois)
da Öifa
die Elf (le onze)
da Fiara
die Vier (le quatre)
da Zwöifa
die Zwölf (le douze)
da Fimfa
die Fünf (le cinq)
da Dreizena
die Dreizehn (le treize)
da Sechsa
die Sechs (le six)
da Dreißga
die Dreißig (le trente)
da Simma
die Sieben (le sept)
da Hundada
die Hundert (le cent)
Morphosyntaxe
Prépositions
Usage des prépositions
Disparition des prépositions
Lieux et directions
Parenthèse historique : clitisation en bavarois
Syntaxe
Ordre des mots
Construction alternatives
Lexique
Salutations
La bavarois dispose d'une grande variété de formes pour saluer ou prendre congé. Voici les plus importantes d'entre elles :
Bavarois
Utilisation
Équivalent allemand
Transcription littérale / Explication
servus!/seavas!
Familier - Saluer/prendre congé
hallo/tschüs!
Existe également en allemand standard et dans diverses langues d'Europe centrale. Provient du latin servus (serviteur ou esclave). Forme raccourcie de « je suis à ton service. »
(hawe-)dere!
Familier, voir intime - Saluer/prendre congé
Aucun
« (Ich) habe die Ehre! » / « (J')ai l'honneur ! »
griaß di (God)!
Familier - Saluer
grüß dich!
« (Es) grüße dich (Gott)! » / « Que (Dieu) te salue ! »
« (Es) behüte Sie (Gott)! » / « Que (Dieu) vous garde ! » (« vous » de politesse)
pfia God!
Formel - Prendre congé
auf Wiedersehen!
« (Es) behüte (Sie) Gott! » / « Que Dieu (vous) garde ! » (« vous » de politesse)
(af) Widaschaung!
Formel - Prendre congé
auf Wiedersehen!
„Auf Wiederschaun!“ / « Au revoir ! »
bà-bà! (accent tonique sur la deuxième syllabe)
Très familier - Prendre congé
auf Wiedersehen!
Utilisé principalement en Autriche - Comparable à l'anglais bye-bye!
gua(d) Moang!
Formel - Saluer (le matin)
guten Morgen!
« Bon matin ! »
Moang!/Moing!
Familier - Saluer (le matin)
(guten) Morgen!
« (Bon) matin !»
guan’Åmd!
Formel - Saluer (le soir)
guten Abend!
« Bonsoir ! »
guade Nåcht/guad’ Nacht!
Familier et formel - Prendre congé (tard le soir)
gute Nacht
« Bonne nuit ! »
guad enk/eich Nåcht!
Familier - Prendre congé (tard le soir)
gute Nacht!
« gut euch Nacht! » / « Bonne nuit à vous ! » (« vous » pluriel)
an Guadn!
Familier et formel - Saluer (à l'heure du repas)
guten Appetit!
« einen Guten (Appetit)! » / « Un bon (appetit) ! »
Moizeid!
Familier et formel - Saluer (à midi - pas nécessairement pendant le repas)
guten Mittag!
« Mahlzeit! » / « Heure du repas ! »
Remarque : bien que « Enk » corresponde au « vous » pluriel, il est parfois utilisé comme forme de politesse (signalé à l'écrit par la majuscule).
Vocabulaire spécifique
La semaine
Les noms de jours présentés ci-après s'éloignent beaucoup de l'allemand classique. Ils ont en effet été influencés par le gotique, autre langue germanique aujourd'hui éteinte. Ils sont toutefois en voie de disparition et ne sont encore employés que dans les zones rurales. De nombreux locuteurs bavarois ne les connaissent d'ailleurs pas.
Français
Bavarois (Allemand)
Explications
Lundi
Manda (Montag)
Même racine que le mot allemand (jour de la lune)
Mardi
Iada (Dienstag)
Également Ertag (abrégé de Ergetag) - Provient du grec « jour d'Arès » (l'équivalent grec de Mars).
Mercredi
Migga (Mittwoch)
Forme contractée du mot allemand.
Jeudi
Binda (Donnerstag)
Également Pfinztag - Dérive du grec penté (cinq). C'est donc le cinquième jour (dimanche étant le premier)
Vendredi
Freida (Freitag)
Provient comme le mot allemand de la déesse Freyja
Samedi
Samsta (Samstag/Sonnabend)
Provient comme le mot allemand Samstag de l'hébreu (shabbat)
Dimanche
Sunda (Sonntag)
Même origine que le mot allemand (jour du soleil)
Formation des mots
Particules verbales
Noms collectifs
Diminutif
Écriture du bavarois
Le bavarois étant souvent écrit (par des poètes ou des musiciens par exemple), certaines conventions d'écriture se sont imposées, qui ont été utilisées dans cet article. Souvent une orthographe proche de celle de l'allemand standard est utilisée bien que la prononciation soit différente. Voici quelques indications concernant la prononciation des conventions d'écriture utilisées :
Le r après une voyelle, à l'exception de a, et avant une consonne (également en fin de mot) devient généralement un a semi-ouvert (à). Certains Bavarois prononcent parfois un r fortement roulé après o ou u.
Le r après un a, avant une consonne, est au contraire souvent prononcé et dans ce cas fortement roulé, comme c'est le cas avant une voyelle. Ceci s'applique également en fin de mot.
-er non accentué est prononcé comme un a semi-ouvert mais plus court.
Concernant le a et ses variantes, reportez vous à la section #Phonologie ci-avant.
ä et ö sont prononcés comme e en allemand (é en français) et ü comme i, même si les linguistes notent de légères différences.
äi et öi se prononcent à peu près comme l'anglais ai dans pain.
ei se prononce comme en allemand (à peu près aïe) avec parfois une légère déviation vers äi.
g avant f, s et sch se prononce k. gh se prononce systématiquement k : ghabt, ghåitn et ainsi de suite. À titre d'anecdote, ceci est également valable dans le mot Joghurt. Pour cette raison, l'écriture Jogurt (les deux orthographes existent en allemand) semble curieuse à beaucoup de Bavarois.
Littérature
(de) Ludwig Merkle, Bairische Grammatik (Heimeran Verlag, Munich1976)