angl. church, fris. occ. tsjerke — néerl. kerk, b. all. Kark, all. Kirche.
Depuis la fin du XXe siècle, on assiste à une extinction progressive des langues frisonnes dont l'usage n'est plus sauvegardé que par des populations rurales des Pays-Bas, d'Allemagne et du Danemark, essentiellement dans les îles de la Frise.
Évolution historique des langues anglo-frisonnes
Diachronie
Voici, par ordre chronologique, un résumé des principales évolutions phonétiques ayant affecté les voyelles[3] :
Postériorisation et nasalisation de ā̆ devant une nasale ;
Exemples : west. *gestra- « hier » → angl. yesterday, fris. occ. juster ; west. *gelwaz « jaune » → angl. yellow, fris. orientaljeel
Coalescence et métaphonie des voyelles postérieures.
Divergence entre l'anglo-saxon et les langues frisonnes
Les peuples parlant les dialectes frisons et anglo-saxons habitaient des régions voisines ; les confins de leurs territoires finirent par former un carrefour linguistique, ce qui explique les traits communs à ces deux sous-groupes germaniques[4]. Mais malgré leur communauté d'origine, l'anglais et les langues frisonnes ont beaucoup divergé, d'une part à cause du poids du vieux-norrois et du français sur l’anglais, et d'autre part à cause de l'influence considérable du néerlandais et du bas-allemand sur les langues frisonnes. C'est pourquoi elles sont beaucoup plus proche aujourd'hui du néerlandais et des dialectes bas allemands géographiquement voisins, que de l'anglais ; il s'inscrit ainsi dans le continuum linguistique des langues germaniques continentales, alors que le lexique de l’anglais est imprégné d’emprunts scandinaves et latins.
Variété morphologique des dialectes anglo-frisons
Voici les noms des chiffres dans différentes langues anglo-frisonnes:
Il ne s'agissait pas, dans l'esprit des chercheurs, d'une proto-langue monolithique, mais plutôt d'un groupe de dialectes étroitement apparentés ayant évolué de façon à peu près uniforme[7]. Le promoteur de ce regroupement est le linguiste et philologue allemand Friedrich Maurer(en) (1898–1984) qui, dans Nordgermanen und Alemannen (1942), propose cette alternative à la généalogie stricte qui prévalait depuis le XIXe siècle sous l'impulsion d'August Schleicher, et qui postulait l’existence d’un « groupe anglo-frison[8]. »
↑D'après Robert D. Fulk, Approaches to Old Frisian Philology, Amsterdam, Rodopi, coll. « Amsterdamer Beitrage zur Alteren Germanistik », , 360 p., « The Chronology of Anglo-Frisian Sound Change », p. 185
↑Le linguiste allemand Friedrich Maurer rejetait l'anglo-frison comme une catégorisation désuète des langues germaniques. Il proposait de lui substituer le concept d'ingvaeonique, ancêtre hypothétique commun au vieux frison, au vieil anglais et au vieux saxon.
↑L'adjectif épithète (précédant un nom) prend la désinence ae/eː/, /jeː/ : cf. à ce propos William Grant et James Main Dixon, Manual of Modern Scots, Cambridge University Press, , p. 105.