Traversant quatre quartiers et trois arrondissements, le boulevard de Port-Royal est essentiellement un lieu d'habitation dans les immeubles haussmanniens qui le bordent. Par ailleurs, les mardis, jeudis et samedis se tient un marché alimentaire le long du Val-de-Grâce[13].
Au début du boulevard, au niveau du croisement avec le boulevard Arago, se trouve un espace vert pris sur l'emprise de la voie qui porte depuis 2000 le nom d'« esplanade Léo-Hamon[14] ». Né au no 39, cet homme politique y est honoré par une plaque commémorative.
No 19 : en 1921, le peintre Jean Dupas demeurait à cette adresse.
No 31 : immeuble où habitèrent Paul Claudel, sa sœur Louise (et occasionnellement Camille Claudel), et leur mère de 1886 à 1892[16].
Au no 37 : entrée de la caserne de Lourcine, de Loursine ou de l'Ourcine, l'un des plus anciens sites militaires de Paris remontant au haut Moyen Âge voire auparavant[17].
En 1780, il accueille une caserne des Gardes françaises puis, durant le XIXe siècle, des régiments en ligne, avant de constituer à partir de 1907 jusqu'en 1945, les quartiers du 23e régiment d'infanterie coloniale[18]. Après la guerre, elle a hébergé pendant quelques années une promotion des élèves de l'École polytechnique. Après 1994, la caserne héberge l'administration de la Direction des ressources humaines de l'Armée de terre (DRHAT). À la suite de travaux de réaménagement, elle accueille des logements universitaires ; par ailleurs, le centre Lourcine fait partie depuis 2019 du Campus Port-Royal de la faculté de droit de l'université Paris-1 Panthéon-Sorbonne[19].
No 58 : lieu de naissance de l'artiste-peintre et illustrateur André Hambourg (1909-1999), né au domicile de ses parents[20] Maurice Hambourg, pharmacien originaire de Lepel en Russie (aujourd'hui Biélorussie), et Esther, née Lévy[21]. À l'âge adulte, il s'établira dans une maison-atelier de la rue Boissonade (no 39).
No 85 : Francis de Pressensé, deuxième président de la Ligue des droits de l'homme, y a vécu et y est décédé.
No 88 ter : No 88 ter (et 43, rue Pierre-Nicole) : immeuble administratif et socio-culturel contemporain (1972-1978), de style brutaliste, conçu par l’architecte Jean Willerval (1924-1996) associé à Pierre Rignols pour la Ville de Paris, maître d’ouvrage[22]. Le bâtiment de quatre étages abrite la bibliothèque municipale Rainer Maria Rilke ainsi que divers locaux et services de la Ville de Paris tels qu'une crèche, un foyer et un restaurant solidaire pour personnes âgées, un service de la propreté.
No 111 : emplacement du moulin à vent des Gobelin. Il figure sur les plans de Truschet et Hoyau (1550) et de Belleforest (1575). C’était un moulin en bois construit sur une imposante plate-forme ronde en pierre à laquelle on accédait par un plan incliné[23]. François Rabelais, dans Gargantua (livre II, chapitre XV), y fait référence : « Pantagruel, quelque jour, pour se recreer de son estude, se pourmenait vers les faulxbourgs saint Marceau, voulant veoir la Follie Goubelin ».
Le flanc nord de l'hôpital Cochin et son entrée historique au no 111 et, en particulier, la Maison de Solenn pour les adolescents au no 97. La nouvelle maternité de Port-Royal, livrée en 2012 par Patrick Berger et Jacques Anziutti[24], avec son cloître, est incluse dans le périmètre de l'hôpital Cochin.
No 119, au croisement avec la rue du Faubourg-Saint-Jacques : ancienne maternité de Port-Royal. En 1795 est fondé l'hospice de la Maternité, qui s'installe dans les anciens bâtiments de l'Oratoire et de l'abbaye de Port-Royal. En 1814, il est renommé Maternité Port-Royal. En 1890 est créée sur le site la clinique Baudelocque. En 1966, après rattachement à l'hôpital Cochin voisin, les services de la maternité déménagent dans de nouveaux bâtiments. La clinique Baudelocque est détruite. De l'ancienne abbaye, ne subsistent que le cloître, la chapelle et la salle capitulaire[25],[26].
↑Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Décret du 17 octobre 1857 », p. 302.
↑Adolphe Alphand, Adrien Deville et Émile Hochereau, « Arrêté du 19 août 1864 », p. 352 [lire en ligne].
↑Renaud Gagneux, Jean Anckaert et Gérard Conte, Sur les traces de la Bièvre parisienne: promenades au fil d'une rivière disparue, Parigramme, (ISBN978-2-84096-238-0 et 978-2-37395-170-7).
↑Régistre d’état civil des naissances, Paris 5e arrondissement, 1902, acte n° 2960, Archives de Paris, V4E 8463 (5/31), sur le site archives.paris.fr.
↑Décret de naturalisation française no 153, Bulletin des lois de la République française, partie supplémentaire No 4178, août 1907, p. 1925
(en ligne)
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↑Felipe Ferré, Jacques Chirac, Paris, architecture contemporaine, 1955-1995, volume 4, Cahiers du patrimoine architectural de Paris, 1994.
↑Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire des 300 moulins de Paris, Paris, Parigramme, , page 129.