Breaking the Silence (ONG)Breaking the Silence
Breaking the Silence (BtS, Shovrim Shtika), en hébreu : שוברים שתיקה, est une organisation non-gouvernementale israélienne établie en 2004 à Jérusalem Ouest par des soldats et vétérans des forces de défense israéliennes (IDF). Ces derniers recueillent et collectionnent des témoignages en rapport avec les services militaires effectués en Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem Est depuis la deuxième Intifada, donnant ainsi une plate-forme permettant aux soldats et réservistes de décrire de manière confidentielle leurs expériences dans les territoires occupés[1]. ProjetsLa mission déclarée de l'organisation est de « briser le silence » des soldats IDF qui retournent à la vie civile et qui « découvrent le gouffre entre la réalité qu'ils ont vécue dans les territoires occupés et le silence qu'ils rencontrent à la maison »[2]. Certains d'entre eux sont encore réservistes à l'armée[3]. Breaking the Silence mène depuis 2004 un projet de récolte de témoignages nommé « Soldiers speak out », travaille avec plus de 1 000 soldats[3] et a obtenu plusieurs centaines des témoignages de la part de « ceux qui ont, pendant leur service avec l'IDF, les gardes frontières ou les forces de sécurité, joué un rôle dans les territoires occupés »[réf. souhaitée]. En publiant ces récits, Breaking the Silence espère « forcer la société israélienne à confronter la réalité qu'elle a créée » et à faire face à la vérité concernant « les abus vis-à-vis des Palestiniens, le pillage et la destruction des biens »[4]. Yuval Diskin , ancien chef du Shin Bet, a déclaré en 2016 que « BTS » aide Israël à « maintenir la vigilance requise sur les questions humaines les plus sensibles », comme il sied à une société démocratique[5]. L'ONG organise aussi chaque mois des visites des territoires occupés[3]. OppositionLes nombreux opposants israéliens[3] à Breaking the Silence dénoncent le fait qu'il s'agisse d'une Organisation financée par des groupes anti-israéliens ou étrangers[3], soutenue notamment par BDS, de diffamations souvent anonymes aux motivations politiques, qui n'ont pour but que de discréditer l'armée et l'Etat israéliens, en s'appuyant sur des « vérités partielles » et déformées ou d'incidents isolés qui ne reflètent pas les valeurs des Forces de défense israéliennes. En cela, ils peuvent parler de contre-vérités ne concordant pas avec la réalité des faits dans leur majorité[6],[7],[8]. En outre, ils déplorent ces paroles venant de l'intérieur du pays[6]. L'armée israélienne remarque que l'ONG refuse de fournir les détails des allégations de leurs membres, rendant impossible toute enquête[9]. Quand les éléments sont communiqués, les critiques affirment que ces allégations furent inventées ou bien sont basées sur des ouï-dire[8],[10]. Breaking the Silence s'adresse à la société, aux acteurs et aux écoles de son pays mais est aussi tournée vers l'étranger[10] où ses membres donnent des conférences[6] et nuisent ainsi, selon ses détracteurs, à l'image du pays en influençant les instances internationales pouvant porter atteinte à la légitimité d'Israël voire à sa sécurité[7],[9]. ControverseLe 14 juin 2016, le quotidien israélien Maariv publie sur son site internet, NRG, une vidéo filmée en caméra cachée de l'un des fondateurs de Breaking the Silence, le pro-palestinien Yehuda Shaul, expliquant à un groupe de touristes en visite au village palestinien de Susya que « les villageois y étaient revenus s'installer récemment, le réseau de distribution d'eau du village ayant été empoisonné par des colons juifs quelques années auparavant »[11],[12]. Le 19 juin 2016, l'agence de presse officielle turque, Anadolu publie un communiqué[13] faisant état que « le rabbin Shlomo Mlma, président du Conseil des rabbins de Cisjordanie » a émis un avis juridique religieux autorisant les colons israéliens à empoisonner l'eau des Palestiniens. Le même jour, le ministère palestinien des affaires étrangères, relate sur son site internet ce qu'il présente comme « un appel à l’empoisonnement de l'eau de Rabbi Mlmad et demande son arrestation ». Il ajoute que l'on s'attend à la mort de milliers de Palestiniens et condamne le silence de la communauté internationale sur la question[12]. L'agence de presse internationale Reuters ainsi que d'autres médias basés en Israël ne parviennent pas à identifier un rabbin de ce nom, ni l'existence d'un « Conseil des rabbins de Cisjordanie ». Wafa, l'agence de presse palestinienne officielle (OLP), reprend aussi l’allégation citant Yehuda Shaul de Breaking the Silence : « L'objectif derrière l'empoisonnement des eaux en Cisjordanie est de pousser les Palestiniens hors de leurs villes et villages afin que les colons s'emparent des terres palestiniennes »[14]. Gulf News, quotidien anglophone publié à Dubaï dans les Émirats arabes unis, publie aussi cette information le 19 juin[15], en l'attribuant également à Breaking the Silence qui dément alors être à l'origine de l'information[16]. Cependant, le 23 juin 2016, prononçant un discours devant le Parlement de l'Union Européenne à Bruxelles où il dénonce les « incitation[s] à la violence contre les Palestiniens (en) »[17], Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, rapporte ces accusations selon lesquelles des rabbins voudraient empoisonner les puits palestiniens, discours à la suite duquel une standing ovation lui est offerte[18],[19]. En réaction, Israël crie à la calomnie[17],[20]. En France, l'information est diffusée initialement le 23 juin par l’association militante CAPJPO-Europalestine (Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient) puis, entre autres, par les sites d'information musulmans Oumma.com, Halalbook devenu AlNas et Fdebranche[21]. Deux jours plus tard, le bureau du président palestinien publie un communiqué en ces termes : « Après qu’il est devenu évident que les déclarations supposées d’un rabbin, relayées par de nombreux médias, se sont révélées sans fondement, le président Mahmoud Abbas a affirmé qu’il n’avait pas pour intention de s’en prendre au judaïsme ou de blesser le peuple juif à travers le monde »[22]. Le site d'information israélien YnetNews et l'agence de surveillance des médias PalWatch (Palestine Medias Watch) imputent l'escalade des mensonges sur cette affaire d'abord à Yehuda Shaul (Breaking the silence) puis au ministère palestinien des Affaires étrangères et enfin à l'OLP (Organisation de libération de la Palestine)[12]. Publication
Références
Voir aussiArticles connexes
Liens externes
|