Sainte Brigitte d'Irlande ou Brigitte de Kildare (ou en breton santez Berc'hed ou Berhet ou Perhet[1]), est née en 451 à Faughart(en) près de Dundalk, dans le comté de Louth, en Irlande. Elle est morte vers 525[2] à Kil Dara (Kildare) étymologiquement interprété comme la « cellule du chêne » (lire ici cellule monastique). C'est une sainte des Églises catholique et orthodoxe. Les catholiques l’honorent le .
Hagiographie
Un roi païen écossais et ancien druide, Dubhtach[3], était le père de Brigide et sa mère une esclave chrétienne baptisée par saint Patrick. Son père voulut la marier mais elle préféra l'état de virginité et en fit profession entre les mains de saint Melde[4], disciple de saint Patrick[5].
Elle se construisit une cellule sous (ou dans) un gros chêne autour de laquelle plusieurs femmes se rassemblèrent et la prirent pour mère. Elle fonda ainsi un couvent, autour duquel se forma la ville de Kildare. Elle adopta pour ce couvent la règle de saint Césaire (vers 513). Cette règle fut reprise par plusieurs couvents d'Irlande. Ce couvent est le premier monastère double d’Europe : il regroupait des moines et des moniales[6]. Ce couvent était réputé pour son feu éternel et ses travaux d'orfèvrerie[3].
Les spécialistes de religion comparée considèrent que le culte de sainte Brigitte dérive de celui de la déesse celte triple Brigit, qui était célébrée lors de la fête druidique de Imbolc, au début de février. Brigitte est, elle aussi, fêtée le premier jour de février. Ce culte a peut-être été christianisé après l'évangélisation de l’Irlande[9].
Ainsi, le feu perpétuel de l'abbaye de Kildare fondée par sainte Brigitte prolonge un culte antérieur lié à la déesse Brigit. La Topographia Hibernica II précise que seules les femmes ont le droit d’attiser le feu. Ce culte du Feu divin est lié à la nature originelle de la déesse, Aurore, « mère du Soleil rouge (foncé) » Rúadán, qui fonde ses trois fonctions principales de patronne des forgerons (les « arts du feu »), des médecins et des poètes. Ces trois fonctions se sont transmises à sainte Brigitte, patronne des poètes, des artisans et des femmes en couche[10].
Dans l'iconographie liturgique et la statuaire, sainte Brigitte est souvent représentée tenant une croix de sainte Brigitte, une crosse du type utilisé par les abbés et une lampe. Les premiers hagiographes décrivent la vie et le ministère de Brigitte comme touchés par le feu[11]. Elle est aussi souvent représentée avec une vache, ou parfois des oies[12].
Perguet (ancien nom de Bénodet dans le Finistère) ; le nom de « Perguet » provient par déformation du nom « Berched », ancien nom de Brigitte d'Irlande[5] ;
Depuis plusieurs siècles, les églises paroissiales successives de Saint-Maurice de Freyming (commune de Freyming-Merlebach en Moselle) font l'objet d'un pèlerinage dédié à sainte Brigitte de Kildare tous les 1er février[15]. Les fidèles y viennent y faire bénir le pain et le sel. Ce pèlerinage trouve sa source dans une antique tradition d'origine celtique[16] vraisemblablement introduite dans l'Est de la France et en Germanie par saint Colomban de Luxeuil et ses disciples. Une statue de sainte Brigitte orne la façade de l'édifice néo-baroque. Dans le clocher, se trouve placée une cloche (Sol) bénite le portant le nom de sainte Brigitte, coulée par la fonderie Paccard en remplacement de celle confisquée par les nazis en 1944 et qui datait de 1914. Une rue de la ville de Freyming-Merlebach porte le nom de rue sainte Brigitte.
Tous les ans, à l'occasion de la fête de Sainte-Brigide de Kildare, une statue de la sainte est transportée entre deux des communes du pays de Honau, Gambsheim, Kilstett et La Wantzenau pour effectuer un séjour annuel tournant[17]. La translation donne lieu à la bénédiction et la consommation du pain et du sel de Sainte-Brigide.
Certains lieux et divers édifices sont consacrés à sainte Brigitte en Lorraine et en Alsace :
l'église médiévale Sainte-Brigide de Plappeville ;
En Irlande, sainte Brigitte est considérée comme une icône féministe[Note 1]. Considérée comme un équivalent féminin de saint Patrick, l'Irlande instaure le 1er février comme un jour férié en 2023[Note 1].
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↑(en) David Farmer, The Oxford Dictionary of Saints (Fifth Edition, Revised). Oxford University Press, 2011. pp.66–67, 467–470.
↑DNA, « Fête de sainte Brigitte d’Irlande à l’église Saint-Jean, dimanche », DNA, (lire en ligne)
↑Philippe-André Grandidier, Histoire de l'Eglise et des évêques-princes de Strasbourg, Strasbourg, François Levrault, , 441 p. (lire en ligne), p. 406
↑Vérène Botz, Les églises Saint-Maurice de Freyming et le pèlerinage à Sainte-Brigitte, collection Histoire et Patrimoine, 2011.
↑Le Républicain Lorrain, pages dédiées à Freyming-Merlebach, article Pèlerinage, sainte Brigitte rassemble les fidèles, édition du 8 février 2012.
↑Bulletin paroissial des Terres de Honau, N° 20, 2019, p. 7
Voir aussi
Articles liés
Pour l'origine : Brigit est une déesse homonyme de sainte Brigitte d'Irlande.
Le culte de Brigitte d’Irlande était célébré en Hesse (cf. l'article sur le château de Büraburg, près de Fritzlar).