Bruno Pontecorvo (russe : Бру́но Макси́мович Понтеко́рво, Brouno Maksimovitch Pontekorvo), né le à Marina di Pisa (Italie) et mort le à Doubna (Russie), est un physicien connu pour ses recherches théoriques sur le neutrino, notamment la prédiction de l'oscillation de neutrinos. Il rejoint l'URSS en 1950, peut-être à la suite de soupçons d'espionnage, où il vit jusqu'à sa mort[1].
Ne pouvant retourner en Italie du fait de ses origines juives à cause des lois discriminantes à l'égard des Juifs instaurées par le régime mussolinien, il quitte Paris au début de l'Occupation allemande pour rejoindre l'Espagne, puis les États-Unis, où il travaille pour une compagnie pétrolière avant d'intégrer le laboratoire de Montréal en 1943, où il étudie la faisabilité d'un réacteur nucléaire qui emploierait de l'uranium naturel comme combustible et de l'eau lourde comme modérateur[3].
Pontecorvo est essentiellement connu pour ses recherches sur le neutrino, effectuées pendant la période où il vit en URSS.
En 1957, il suggère que le neutrino pourrait se transformer en son antiparticule, et vice versa, sur le modèle de l'oscillation des kaons neutres. C'est le premier postulat du mécanisme d'oscillation des neutrinos, alors que seul est connu le neutrino électronique. Cette hypothèse sera retravaillée en 1962 par Maki et al. à partir de l'hypothèse (vérifiée quelques jours après la publication de l'article) de l'existence d'une seconde saveur de neutrino, puis étendue aux trois saveurs. À titre d'hommage, le nom de Pontecorvo est souvent associé à la matrice PMNS qui décrit l'oscillation entre les trois saveurs de neutrinos.
En 1967, il prédit un déficit sur Terre des neutrinos électroniques issus du Soleil, à cause des oscillations de neutrinos. Ce déficit sera observé dès l'année suivante, et attribué sans ambiguïté à ce mécanisme en 2001 par l'observatoire de neutrinos de Sudbury.