Camille Godet voit le jour au 3, rue du Vau Saint-Germain à Rennes. En 1893, il intègre l'École des beaux-arts de Rennes où il étudie jusqu'en 1898 où il est élève de Félix Lafond. Il obtient un second prix de dessin en grand ornement en 1893 et obtient tous les ans différents prix.
Il devient professeur de dessin industriel aux cours du soir de l'école des beaux-arts de Rennes en 1914. La Première Guerre mondiale éclate peu de temps après sa nomination. Camille Godet, s'engage volontairement et part pour le front où il effectue des levés et des corrections de plans et cartes d'état-major. Il réalise également de nombreux croquis de scènes de guerre, et rencontre un autre peintre breton, Mathurin Méheut, avec lequel il se lie d'amitié. Pendant leurs moments de relâche, les deux hommes dessinent beaucoup. Certains des dessins de Camille Godet seront édités en cartes postales durant le conflit.
À la fin de la guerre, il reprend son poste à l'école des beaux-arts de Rennes. Sous la direction de l'architecte Emmanuel Le Ray, il participe à la décoration de l'hôtel de ville de Rennes. Dans le vestibule de l'ancien présidial, il peint une longue frise de 26 mètres de long sur 1,60 mètre de haut figurant les soldats français et alliés. Ce décor surplombe le tableau d'honneur sur lequel sont inscrits les noms des Rennais tombés pour la patrie au cours de la Première Guerre mondiale. Godet a utilisé les nombreux croquis qu'il a réalisés pendant le conflit pour peindre cet ensemble, qui prend le nom de Panthéon Rennais. Le décor est inauguré le .
Tout en conservant ses activités à l'école des beaux-arts, les architectes Laloy et Le Ray lui confient l'enseignement du dessin à l'école de préapprentissage qu'ils viennent de fonder en 1919[3]. Cette même année, il décore la salle de la Maison du Peuple[4] à Rennes d'une frise sur le thème du travail. Pendant les travaux du bâtiment, Godet réalise de nombreux croquis des ouvriers du chantier qui lui servent de modèles pour la décoration de cette salle[5].
Hôtel de ville de Rennes, vestibule de l'ancien présidial : Panthéon, 1922, toile marouflée en frise, tableau d'honneur des Rennais morts pour la France[6] ;
Fonds de 142 dessins et deux toiles de Camille Godet, donation de la fille de l'artiste au musée en 1990, complété par un achat de 16 dessins[7]. Le fonds comprend notamment :
Troupe militaire progressant à travers les décombres, 1917, aquarelle[8] ;
Carnet de croquis no 1, période de Quiberon 1919[9] ;
Carnet de croquis no 2, période de Quiberon 1919[10] ;
Par décision du conseil municipal le , la Municipalité de Rennes donne son nom à l'allée Camille Godet dans le quartier Maurepas-Bellangerais[13].
À l'été 2017, le musée des Beaux-Arts de Rennes a réalisé une exposition rétrospective sur l'œuvre de Camille Godet. Cette exposition a été l'occasion d'une présentation d'une partie des œuvres issues de la donation de la fille de l'artiste au musée, en 1990[14].
↑En 1960, cette salle est transformée en salle de cinéma et sa peinture murale est dissimulées derrière des tentures. Jean Aubert, conservateur du musée des Beaux-Arts de Rennes, la fait restaurer en 1994. Elle est classée au titre des monuments historiques le .
Léo Kerlo, René Le Bihan, Peintres des côtes de Bretagne, tome I, « Côte d'Émeraude : du Mont Saint-Michel à Erquy », éditions Chasse-Marée, 1999.
Léo Kerlo, Jacqueline Duroc, Peintres des côtes de Bretagne, tome III, « de la rade de Brest au pays Bigouden », éditions Chasse-Marée, 2005.
Léo Kerlo, Jacqueline Duroc, Peintres des côtes de Bretagne, tome IV, « de Quimper à Concarneau, de Pont-Aven à l'Anse du Pouldou », éditions Chasse-Marée, 2006.
Léo Kerlo, Jacqueline Duroc, Peintres des côtes de Bretagne, tome V, « de la rade de Lorient à Nantes », éditions Chasse-Marée, 2007.
(de)Allgemeines Künstler Lexikon, notice biographique de Jacqueline Duroc, traduite en allemand par Renate Treydel, Éditions Saur.
Guillaume Kazerouni, Camille Godet 1879-1966. Un peintre, dessinateur et pédagogue en Bretagne, Gand, Snoeck, 224 p. (ISBN978-94-6161-365-3).