On connaît un nombre d'élèves et d'assistants très important ayant fréquenté son atelier romain.
Biographie
En 1637, Carlo Maratta part en apprentissage à l'atelier de Andrea Sacchi avec qui il développa une étroite relation jusqu'à sa mort en 1661. Comme celles de Sacchi, ses peintures sont inspirées de celles des grands peintres de Parme et de Bologne tels que Carracci, Guercino et Giovanni Lanfranco.
Il fut le vrai fondateur de l'Académie romaine qui imposa un classicisme à la culture du XVIIe siècle. Il ne s'éloigna jamais de Rome sinon pour deux voyages dans les Marches (1648-1650 et 1672). Il travailla avec Francesco Cozza et Domenico Maria Canuti à la décoration du Palais Altieri. Son atelier romain fut extrêmement prolifique et il eut de nombreux élèves et assistants.
Pendant quelques années il s'était retiré pour vivre à Genzano, dans un palazzetto rococo dont il avait été l'architecte, mais après la tentative d'enlèvement de sa fille Faustina Maratti par le seigneur de Genzano, Giangiorgio Sforza Cesarini, en 1703, il dut quitter les Colli Albani pour s'établir définitivement à Rome, où il mourut en 1713. Il est enterré dans la Basilique Santa Maria degli Angeli de Rome.
Il fut admiré de sir Robert Walpole, qui collectionna ses œuvres.
Le biographe des peintres rococos Giovan Pietro Bellori a vanté la grâce et la pureté de ses compositions, alors que les éloges des néoclassiques émettaient des jugements plus sévères.
Jacques-Nicolas Paillot de Montabert, au XIXe siècle, lui reproche son goût des lourds vêtements drapés qui font penser à « des étoffes imaginaires, semblables à des feuilles de métal ou à du gros papier ; et pourtant le nom académique de draperies larges était donné à ces vêtements[1] ».
Œuvres
Avant 1650
Fresques à San Giovanni in Fonte à Rome, sur un carton de Sacchi.
Des grisailles exécutées dans la chambre d'Héliodore au Vatican, qui l'attestent en 1670, comme premier peintre en Italie.
Grandes décorations pour le palais Altieri et la basilique Saint-Pierre à Rome, pour le duomo d'Urbino qui constituent une nouveauté dans le champ des décorations scénographiques, différentes de celles du baroque.
Plusieurs projets à Vienne, Florence, Rome, Copenhague.
Naissance de la Vierge Marie, 1683, église de Bückeburg (Basse-Saxe), œuvre initialement destinée à l'église romaine de Santa Maria dell'Amina et acquise, lorsque les commanditaires ne purent ou ne voulurent pas en acquitter le prix, par le comte Frédéric-Christian de Schaumbourg-Lippe qui emporte le tableau au château de Bückeburg[3].
Jaël et Sisara, pierre noire, plume, encre brune, lavis brun, H. 0,242 ; L. 178[7]. Paris, Beaux-Arts de Paris[8]. Il s'agit d'un dessin d'étude pour le chantier de la basilique Saint-Pierre. Ici, il compose la lunette représentant Jaël venant d'assassiner Sisara qui devait servir de pendant à celle consacrée à Judith. Satisfait de cette version, Maratti reprend la même composition dans l'un des quatre tableaux qu'il exécute pour le marquis Pallavicini.
Étude pour saint Joseph, pierre noire et craie blanche sur papier beige, H. 0,380 ; L. 0, 247[9]. Paris, Beaux-Arts de Paris[10]. Etude préparatoire pour le Repos pendant la fuite en Egypte de l'Ermitage, ce dessin se concentre particulièrement sur la jambe du saint qu'il isole dans la partie inférieure et dont il détaille l'anatomie.
Étude pour un homme debout drapé, pierre noire, plume, encre brune, lavis brun, H. 0.205 ; L. 142[11]. Paris, Beaux-Arts de Paris[12].
Étude pour un homme drapé, tourné vers la gauche, pierre noire, plume, encre brune, sur papier beige, H. 0,204 ; L. 0,140[11]. Paris, Beaux-Arts de Paris[13].
↑ a et bMina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Editions Place des Victoires, (ISBN2-84459-006-3), p. 475 et 604.