L'œuvre retrace la présence française en Algérie entre 1836 et 1962[2], à travers les portraits de plusieurs protagonistes dans leurs actes quotidiens. La vie du peintre orientaliste fictif Joseph Constant forme l'une des trames de la narration dans cette série où se côtoient bande dessinée, aquarelles et esquisses[3].
Ferrandez s'inspire de plusieurs sources : le peintre Eugène Delacroix, des documents, journaux et pamphlets d'époque[4].
Publication
Périodiques
Le premier récit est publié dans Corto Maltese en 1986, simplement intitulé Carnets d'orient ; devenue une série, la saga figure dans les pages du magazine (À suivre) entre 1991 et 1995[3],[5]. Dans la publication en albums, le volume 1 change de titre et devient Djemilah.
Carnets d'Orient, dans Corto Maltese no 8-9, 1986.
L'Année de feu, dans Corto Maltese no 19, 1989.
Les fils du sud, dans (À suivre) no 161-164, 1991.
Le Centenaire, dans (À suivre) no 187-189, 1993.
Le Cimetière des princesses, dans (À suivre) no 201-204, 1994-1995.
En parallèle de l'œuvre, l'artiste réalise pour Casterman plusieurs ouvrages illustrés[3].
En 1986, les bandes dessinées abordant le sujet de la guerre d'Algérie sont rares : le premier récit long est publié en 1982 (Une éducation algérienne de Guy Vidal et Alain Bignon)[7]. Ce sujet n'est guère abordé dans l'art, d'autant que l'État français attend 1999 pour reconnaître officiellement que les « opérations de maintien de l'ordre » étaient une guerre d'indépendance[8]. Ferrandez choisit de ne prendre parti ni pour un camp ni pour l'autre[9]. Il s'attache à transmettre le point de vue de ses différents personnages : « ceux des indigènes et des colons, des militaires et des fermiers, des Arabes, des chrétiens ou des juifs »[10].
Carnets d'Orient est « bâtie sur une recherche historique, iconographique et documentaire très fouillée »[11].
Paul Gravett (dir.), « De 1970 à 1989 : Carnets d'Orient », dans Les 1001 BD qu'il faut avoir lues dans sa vie, Flammarion, (ISBN2081277735), p. 510.
Henri Filippini, « Carnets d'Orient », dans Dictionnaire de la bande dessinée, Bordas, (ISBN9782047299708), p. 131-132.
Thierry Crépin, « Deux regards sur la guerre d'Algérie en bande dessinée: La Guerre fantôme de Jacques Ferrandez et Azrayen' de Frank Giroud et Christian Lax », dans Vingtième Siècle : Revue d'histoire, (lire en ligne), chap. 78, p. 172-173.