Futuropolis est une maison d'édition de bandes dessinées fondée en 1974 par Étienne Robial et Florence Cestac, qui privilégie depuis l'origine la création d'auteur. Cédée en 1988 aux Éditions Gallimard, l'ancienne maison d'édition, d'abord ralentie après le départ de Robial en 1994, est activement relancée en 2004 d'abord en partenariat avec Soleil Productions, puis uniquement par Gallimard. L'Association, lors de sa fondation en 1990, s'est réclamée de l'esprit de Futuropolis.
Historique
Avant la maison d'édition, une librairie
Avant de devenir une maison d'édition, Futuropolis a d'abord été une librairie spécialisée en bande dessinée (établie au 130 rue du Théâtre dans le 15e arrondissement de Paris), créée par Robert Roquemartine et baptisée en hommage à Futuropolis, bande dessinée de science-fiction créée par Pellos. Il s'agissait alors de l'une des rares librairies parisiennes de bande dessinée.
Rachetée par Étienne Robial et Florence Cestac en 1972, la librairie devient vraiment une maison d'édition avec la publication de son premier livre en 1974[3]. Après la publication de La bête est morte ! en 1977, l'équipe de Robial et Cestac revend la librairie - qui change alors de nom - pour se consacrer pleinement à l'édition.
Lancement de la collection Copyright, qui rend hommage aux grands auteurs de la bande dessinée en 1980, puis de la collection X en 1985[3].
En rééditant les bandes de l'âge d'or américain (Charlie Chan, Terry et les Pirates) dans la collection Copyright, en sortant des livres portant uniquement le nom de leurs auteurs (collection 30x40, de son format) ou en dénichant les jeunes talents d'alors (Jean-Christophe Menu, Götting, Stanislas, Petit-Roulet, Denis Jourdin, Bazooka, Edmond Baudoin, Frank, Golo, Chauzy), Futuropolis s'est fait le chantre d'une bande dessinée d'art, en privilégiant aussi bien la qualité du fond que la forme luxueuse des ouvrages. Futuropolis est également associé au travail de maquette d'Étienne Robial, qui favorise la sobriété.
À la fin des années 1980, la structure connaît des difficultés, tout comme l'ensemble du secteur de la bande dessinée avec notamment l’arrêt des revues phare Journal de Tintin et Pilote. En 1987 le festival international de la bande dessinée d'Angoulême réalise une rétrospective, Robialopolis, sur Étienne Robial[3]. En 1988, Futuropolis trouve un financement avec l'entrée au capital des Éditions Gallimard qui deviennent actionnaires majoritaires. Quelques classiques de la NRF ressortent en grand format, illustrés par les auteurs de la maison (Götting illustre Kafka, Tardi s'empare de Céline)[3].
En 1994, alors que l'activité éditoriale de Futuropolis s'est considérablement ralentie, Étienne Robial quitte la maison d'édition qu'il avait fondée, 488 ouvrages ont été publiés sous sa direction.
Renouveau des Éditions Futuropolis à partir de 2004
Gallimard maintient l'activité tout en cherchant activement un successeur à Étienne Robial. Après différentes rencontres, le projet retrouve vie une première fois en 1999 avec la parution de La Débauche, de Jacques Tardi et Daniel Pennac. Suit La Boîte Noire de Jacques Ferrandez et Tonino Benacquista.
Mais c'est en 2004 que Gallimard peut annoncer le redémarrage du label et son alliance avec Soleil Productions, un éditeur toulonnais, jusqu'ici connu pour le succès de Lanfeust de Troy, et de bandes dessinées presque exclusivement de genre (hormis le Petit Polio de Farid Boudjellal).
Les premiers titres de son catalogue reparaissent à partir [3] : Blutch (C'était le bonheur), David B. (Les Complots nocturnes) et Nicolas de Crécy (Période glaciaire en coédition avec le Musée du Louvre). Depuis, sous la direction éditoriale de Sébastien Gnaedig, Futuropolis publie une quarantaine de titres par an autour d'un axe éditorial reposant sur l'histoire, la littérature, les arts, le documentaire ou le roman graphique.
En 2014, le musée d'Orsay coédite sa première bande dessinée avec Futuropolis[5], qui mentionne sur sa notice de l'album : « À l’instar de celle qui existe avec le Louvre, une nouvelle collection est initiée avec le musée d’Orsay, et c’est Catherine Meurisse qui l’inaugure[6]. »
Étienne Robial (préf. François Vié), Robialopolis : Aventures d'auteurs dans l'univers graphique et technique d'une maison d'édition, Paris, Futuropolis, (BNF36651056). Catalogue de l'exposition homonyme présentée lors du festival d'Angoulême 1987.