Catheux est un village rural situé dans une vallée du Plateau Picard, située sensiblement entre Beauvais et Amiens, en limite du vallon de la Celle (appelée Selle dans le département de la Somme), accessible par la sortie 16 de l'autoroute A16.
Au début du XIXe siècle, Louis Graves indiquait que le territoire communal « est très tourmenté ; neuf vallons iy ravins le traversent et se réunissent vers le nord-est, formant la vallée de la petite rivière de Selle, qui a ses sources dans le village même[1] ».
Le village est blotti dans un creux de vallées.
Vue de la place et de l'église, depuis la motte castrale.
La Selle, d'une longueur de 39 km, prend sa source dans la commune et se jette dans la Somme canalisée à Amiens, après avoir traversé 16 communes[2].
La Celle, la rue de Lavacquerie et l'église Saint-Denis.
Réseau hydrographique de Catheux.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Sensée ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 835 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de la Somme canalisée. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA)[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 747 mm, avec 12 jours de précipitations en janvier et 8,1 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Rouvroy-les-Merles à 17 km à vol d'oiseau[6], est de 10,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 647,9 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
Typologie
Au , Catheux est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Beauvais, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 162 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[11],[12].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (73,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (73,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (55,3 %), forêts (26,7 %), zones agricoles hétérogènes (10,1 %), prairies (7,8 %)[13]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Habitat et logement
En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 60, alors qu'il était de 59 en 2013 et de 54 en 2008[I 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Catheux en 2018 en comparaison avec celle de l'Oise et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (12,6 %) supérieure à celle du département (2,5 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 87 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (89,4 % en 2013), contre 61,4 % pour l'Oise et 57,5 pour la France entière[I 4].
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %)
12,6
2,5
9,7
Logements vacants (en %)
7,9
7,1
8,2
Voies de communication et transports
Le village, qui disposait autrefois d'une gare sur la ligne Beauvais - Amiens, est desservi en 2023 par les lignes 616 et 6109 du réseau interurbain de l'Oise[14] et par la ligne 729 du réseau Trans'80[15]. La plate-forme de la voie ferrée a été transformée en chemin de randonnée.
Le nom de la localité est attesté sous la forme Catheu (1197)[16] ; de Cateia (1201) ; Katheu (1221) ; Kateu (1222) ; Catou (1222) ; ad mensuram de cateu (1238) ; Cateu (1247) ; Catherus (1250) ; castri de Catheu (1251) ; Cateu en Beauvoisis (1359) ; Catheu en Beauvoisiz (1359) ; le chastel de cateu (1374) ; la terre de Catheu (1515) ; le larry de catheu (1544) ; Cateux (XVIe) ; Chatheu (XVIe) ; Catheux (1667)[17].
Toponyme obscur[18], la forme du XIIe siècle permet d'exclure un pluriel du picard catel cf. le Cateau (Nord, Castellum 1082 - 92). Il s'agit de la forme picardecathieu « château », du latin castellum[19]. Catheux est une ancienne forteresse aux vastes souterrains[19].
Histoire
Des sarcophages mérovingiens ont été découverts au XIXe siècle, lors des travaux d'établissement de la voie ferrée, mais leur localisation précise n'est pas connue.
La motte en éperon, bien visible et surmontée en 1822 d'un calvaire, indique une occupation ancienne, datant vraisemblablement du Néolithique.
L'église serait construite sur un ancien lieu de culte à une source au bord de la Celle, christianisé au XIe siècle[réf. nécessaire].
Le village était une importante châtellenie, relevant du comté de Breteuil citée au début du XIIe siècle, érigée en baronnie au XVIe siècle, annexée au marquisat de Thoix
Catheux est l'un des berceaux de la Grande Jacquerie pendant la guerre de Cent Ans. L'un des chefs, Jean Le Féron était natif de Catheux.
Le château fort a été détruit pendant la jacquerie, et un autre château reconstruit vers 1788 par Jean Baptiste Lesage, bénéficiaire de l'affaire des draps noirs[Note 2] à la mort de Louis XV. Ce château a été démoli en 1827.
En 1836, Louis Graves mentionnait : « on fabrique des étoffes de laine à Catheux. Le sol est trop tourmenté pour qu'il ait beaucoup de bonnes terres à blé; les parties
planes sont couvertes de bois remarquables par leur beauté[1] ».
La commune est desservie de 1876 à 1939 par la gare du Gallet-Catheux, sur la ligne de chemin de fer Beauvais - Amiens, dont l'emprise sert désormais à la Coulée verte.
En 2002, la commune compte encore quatre exploitations agricoles[20]
Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (Loi NOTRe) du , qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants[23], le préfet de l'Oise a publié en un projet de nouveau schéma départemental de coopération intercommunale, qui prévoit la fusion de plusieurs intercommunalités[24], et notamment celle de Crèvecœur-le-Grand (CCC) et celle des Vallées de la Brèche et de la Noye (CCVBN), soit une intercommunalité de 61 communes pour une population totale de 27 196 habitants[25].
Après avis favorable de la majorité des conseils communautaires et municipaux concernés[26], cette intercommunalité dénommée communauté de communes de l'Oise picarde et dont la commune est désormais membre, est créée au [27].
Tendances politiques et résultats
Lors du second tour de l'élection présidentielle française de 2002, Catheux est la neuvième commune de France à avoir voté le plus pour Jean-Marie Le Pen. Son score dans la commune fut de 58,21 %[20].
Les enfants de la commune sont scolarisés avec ceux de Croissy-sur-Celle, Doméliers et de Fontaine-Bonneleau dans le cadre d'un regroupement pédagogique intercommunal. À Croissy, les élèves de grande section de maternelle, CP et CE1 sont accueillis dans la mairie-école, où une salle de cours est aménagée avec un espace informatique, ainsi qu'une salle indépendante pour les activités annexes, un espace réservé aux activités sportives[31]…
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[33].
En 2021, la commune comptait 103 habitants[Note 3], en évolution de −9,65 % par rapport à 2015 (Oise : +0,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 33,6 %, soit en dessous de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 25,0 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 50 hommes pour 57 femmes, soit un taux de 53,27 % de femmes, largement supérieur au taux départemental (51,11 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[35]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,0
90 ou +
1,8
2,0
75-89 ans
7,3
22,4
60-74 ans
16,4
30,6
45-59 ans
23,6
14,3
30-44 ans
14,5
20,4
15-29 ans
18,2
10,2
0-14 ans
18,2
Pyramide des âges du département de l'Oise en 2021 en pourcentage[36]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,4
5,5
75-89 ans
7,6
15,6
60-74 ans
16,3
20,8
45-59 ans
20
19,4
30-44 ans
19,4
17,6
15-29 ans
16,2
20,6
0-14 ans
19,1
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Motte et fossés d'un château, dit « Vieux Catheux », de 50 m de long sur 26 m de large, sur lequel a été édifié un calvaire.
Église Saint-Denis, du XIIe siècle, constituée d'une nef basilicale, c'est-à-dire pourvue de bas-côtés, suivie d'un chœur de deux travées inégales terminées par un chevet plat. La nef communique avec les bas-côtés par quatre arcades à ressaut retombant sur des piles cruciformes. La charpente en forme de carène de bateau a été refaite au XVIe siècle et comporte des blochets sculptés de têtes humaines.
Ce bâtiment est un spécimen rare dans l'Oise d'église romane, complète en ses volumes, avec une tentative de réalisation des premières voûtes d'ogives dans le chœur[37],[38].
L'église Saint-Denis
Façade de l'église.
La nef.
La croisée d'ogives et l'autel richement décoré.
Chapelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, à l'entrée du village sur la route de Crèvecœur-le-Grand.
↑Jean-Baptiste Lesage ayant appris d'un médecin de Louis XV l'état désespéré du monarque, acheta tous les draps noirs qu'il put trouver à Paris et les revendit avec un énorme bénéfice lorsque le roi décéda.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bLouis Graves, Précis statistique sur le canton de Crèvecoeur, arrondissement de Clermont (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, , 96 p. (lire en ligne), p. 31-33.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bPhilippe Boulfroy, Nom de lieux Picards et particularismes de l'Oise, , p. 104.
↑ ab et cOlivier Debruyne, « Le maire ne sait pas pourquoi Catheux a voté Le Pen », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑Robert Lemaire, Paroisses et communes de France : Dictionnaire d'histoire démographique et démographique - Département de l'Oise, École des hautes études en sciences sociales, Paris, 1976.
↑« La nouvelle carte intercommunale de l'oise : intercommunalité à fiscalité propre au », Le Bonhomme picard, édition de Grandvilliers, , p. 15.
↑R. Th., « La fusion des communautés de communes est définitive », Le Bonhomme picard, édition de Grandvilliers, no 3417, , p. 6« Les 6 projets de fusion de communautés de communes ou d'agglomération ont tous recueilli une majorité favorable ; ils pourront ainsi tous être conduits à leur terme ».
↑« Breteuil reste aux commandes - Jean Cauwel élu président de l'Oise Picarde : Déjà pressenti pour le poste, l'éternel compagnon de route de Jacques Cotel prend la tête de la communauté de communes, après des élections dont l'issue ne laissait place à aucun doute », Le Bonhomme picard, édition de Grandvilliers, no 3612, , p. 27.