1 : carte dynamique ; 2. carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes
En Périgord noir, dans le quart sud-est département de la Dordogne, Cazoulès est limitrophe du département du Lot. D’une superficie de 3,52 km2, son territoire s'inscrit à l'intérieur d'un méandre de la Dordogne, le « cingle de Cazoulès », qui borde la commune à l'est et au sud. Premier territoire du Périgord arrosé par le fleuve décrit par Christian Signol dans La Rivière Espérance, Cazoulès fait face à l'imposante masse rocheuse du pas du Raysse sur la rive opposée. Le remous, repoussé vers le sud, a entreposé son limon fertile en terrasses, encore visibles.
L'altitude minimale, 84 mètres, se trouve localisée à l'extrême sud-ouest, là où la Dordogne quitte la commune et sert de limite entre celles de Peyrillac-et-Millac et du Roc. L'altitude maximale avec 294 ou 297 mètres[Note 1] est située à l'extrême nord, en limite de la commune de Souillac[2]. Sur le plan géologique, le sol se compose principalement de calcaires du Mésozoïque sur les coteaux et d'alluvions holocènes en vallée de la Dordogne[3].
Le bourg de Cazoulès est traversé par la route départementale (RD) 703, cinq kilomètres au sud-ouest de Souillac et dix-huit kilomètres à l'est du centre-ville de Sarlat-la-Canéda. Pendant des siècles, Cazoulès est demeuré un « village-rue ». Le mitage des dernières décennies en a fait un village tentaculaire implantant de nombreuses maisons aux bords des chemins ruraux convergeant vers la RD 703.
Le cadre rural de Cazoulès laisse dominer le vert sombre des yeuses, ponctué de cyprès ou, plus souvent, de pins parasols.
En 2021, avant la création de la commune nouvelle de Pechs-de-l'Espérance, Cazoulès était limitrophe de quatre autres communes dont trois dans le département du Lot. Au sud-ouest, le territoire de Saint-Julien-de-Lampon était distant de moins de 400 mètres.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat du Bassin du Sud-Ouest », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[5].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[4]
Moyenne annuelle de température : 12,9 °C
Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 3,6 j
Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 10,9 j
Nombre de jours de précipitation en janvier : 10,7 j
Nombre de jours de précipitation en juillet : 6,7 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Prats de Carlux », sur la commune de Prats-de-Carlux, mise en service en 1984[10] et qui se trouve à 9 km à vol d'oiseau[11],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 12,4 °C et la hauteur de précipitations de 908,3 mm pour la période 1981-2010[12].
Sur la station météorologique historique la plus proche, « Gourdon », sur la commune de Gourdon, dans le département du Lot, mise en service en 1961 et à 17 km[13], la température moyenne annuelle évolue de 12,4 °C pour la période 1971-2000[14], à 12,7 °C pour 1981-2010[15], puis à 13,1 °C pour 1991-2020[16].
Milieux naturels et biodiversité
Natura 2000
La Dordogne est un site du réseau Natura 2000 limité aux départements de la Dordogne et de la Gironde, et qui concerne les 104 communes riveraines de la Dordogne, dont Cazoulès[17],[18]. Seize espèces animales et une espèce végétale inscrites à l'annexe II de la directive 92/43/CEE de l'Union européenne y ont été répertoriées[19].
Seule commune de la Dordogne avec Peyrillac-et-Millac, Cazoulès est concernée par la ZNIEFF de type I « La Dordogne quercynoise », comprenant de nombreuses espèces déterminantes (soixante-six animales et cinquante végétales)[22],[23].
Cette ZNIEFF est comprise dans une ZNIEFF de type II : la « vallée de la Dordogne quercynoise » (8 758 ha), couvrant 28 communes[Note 6] : deux en Corrèze, deux en Dordogne et vingt-quatre dans le Lot[24].
Cazoulès n'est pas mentionnée parmi les communes faisant partie d'une autre ZNIEFF de type IIsecteur forestier de Borrèze[25]. Cependant, environ un quart du territoire communal — toute une partie au nord et au nord-ouest de la commune — en fait néanmoins partie, comme le montre la carte du site[26].
Cazoulès est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7],[29],[30],[31].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Souillac, dont elle est une commune de la couronne[Note 8]. Cette aire, qui regroupe 11 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[32],[33].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (59,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (78 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (56,5 %), zones urbanisées (18,6 %), forêts (14,6 %), eaux continentales[Note 9] (7,3 %), terres arables (2,9 %)[34]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1993 et 1999[38],[36]. Le risque inondation est pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais du plan de prévention des risques inondation (PPRI) de la « vallée de la Dordogne amont » approuvé le , pour les crues de la Dordogne[39],[40].
Cazoulès est exposée au risque de feu de forêt. L’arrêté préfectoral du fixe les conditions de pratique des incinérations et de brûlage dans un objectif de réduire le risque de départs d’incendie. À ce titre, des périodes sont déterminées : interdiction totale du 15 février au 15 mai et du 15 juin au 15 octobre, utilisation réglementée du 16 mai au 14 juin et du 16 octobre au 14 février[41]. En septembre 2020, un plan inter-départemental de protection des forêts contre les incendies (PidPFCI) a été adopté pour la période 2019-2029[42],[43].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[44]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[45]. 40,1 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (58,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national métropolitain)[Carte 2]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 10],[46].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[36].
Risque technologique
La commune est en outre située en aval du barrage de Bort-les-Orgues, un ouvrage de classe A[Note 11] situé dans le département de la Corrèze et faisant l'objet d'un PPI depuis 2009. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture de cet ouvrage[48].
Toponymie
La première mention écrite connue du lieu date de l'an 1326 sous la forme « Cazalet », suivie des graphies « Casaleys » et Cazolosium[49]. Il dérive de l'ancien occitan casalet correspondant à un « petit domaine rural »[49], lui-même issu du latin casulum signifiant « petite maison rurale »[50].
En occitan, la commune porte le nom de Casolés[50].
Histoire
À quelque cinq kilomètres au sud-sud-ouest de Souillac, dans un cirque pétrifié, la Dordogne quitte le Quercy, au pas du Raysse, et entre en Périgord.
Le territoire communal a révélé des traces d'occupation gallo-romaine[49]. Au Moyen Âge, la paroisse dépendait de la châtellenie de Carlux[51] qui relevait elle-même de la vicomté de Turenne[52].
En , après la décclaration de guerre avec l'Allemagne, les habitants de Saasenheim (commune du Bas-Rhin) sont évacués dans le département de la Dordogne, dans les communes de Cazoulès et Salignac-Eyvigues[53].
La population de la commune étant comprise entre 100 et 499 habitants au recensement de 2017, onze conseillers municipaux ont été élus en 2020[57],[58].
Les habitants de Cazoulès se nomment les Cazoulésiens[64].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[65]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[66].
En 2020, la commune comptait 449 habitants[Note 13], en évolution de −5,47 % par rapport à 2014 (Dordogne : +0,37 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Cazoulès est organisé en regroupement pédagogique intercommunal avec six autres communes (RPI du Carluxais)[68]. La scolarité est répartie sur quatre communes dont Cazoulès.
Économie
Emploi
En 2018[69], parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans, les actifs représentent 194 personnes, soit 42,7 % de la population municipale. Le nombre de chômeurs (trente-deux) a légèrement diminué par rapport à 2013 (trente-six) et le taux de chômage de cette population active s'établit à 16,3 %.
Établissements
Au , la commune comptait quarante-trois établissements[70], dont vingt-quatre au niveau des commerces, transports ou services, dix dans la construction, cinq relatifs au secteur administratif, à l'enseignement, à la santé ou à l'action sociale, deux dans l'industrie, et deux dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche[71].
↑Deux valeurs différentes pour l'IGN, 297 mètres sur la carte et 294 sur son ancien site.
↑Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[6].
↑L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
↑Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[7].
↑La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
↑Pour cette ZNIEFF, l'INPN compte 30 communes dont trois en Corrèze et 25 dans le Lot mais le territoire de la ZNIEFF ne fait que tangenter ceux d'Altillac en Corrèze et de Puybrun dans le Lot, comme le montre la carte du site.
↑Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[47].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
↑La source du blasonnement provenait du site Internet « La Banque du blason ». Ce site ayant fermé, merci de bien vouloir mettre une autre référence si vous en disposez d'une.
↑Patrick Ranoux, préface de René Pijassou, Atlas de la Dordogne-Périgord, Ouvrage publié à compte d'auteur, Speed impression, 1996, (ISBN978-2-9501476-1-5), p. 19.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOIhttps://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Carte du site « la Dordogne », INPN, consulté le . Afin de visualiser correctement la zone par rapport aux communes, cliquer en haut à droite sur la fenêtre « Couches disponibles », barrer d'abord la couche « Orthophotos » avant de cliquer sur « Fonds de cartes », puis sur la couche « Fonds Cartographique IGN ».
↑Carte du site FR7200664, INPN, consulté le . Afin de visualiser correctement la zone par rapport aux communes, cliquer en haut à droite sur la fenêtre « Couches disponibles », barrer d'abord la couche « Orthophotos » avant de cliquer sur « Fonds de cartes », puis sur la couche « Fonds Cartographique IGN ».
↑Carte de la ZNIEFF « La Dordogne quercynoise», INPN, consulté le . Afin de visualiser correctement la zone par rapport aux communes, cliquer en haut à droite sur la fenêtre « Couches disponibles », barrer d'abord la couche « Orthophotos » avant de cliquer sur « Fonds de cartes », puis sur la couche « Fonds Cartographique IGN ».
↑Carte de la ZNIEFF 720008196, INPN, consulté le . Afin de visualiser correctement la zone par rapport aux communes, cliquer en haut à droite sur la fenêtre « Couches disponibles », barrer d'abord la couche « Orthophotos » avant de cliquer sur « Fonds de cartes », puis sur la couche « Fonds Cartographique IGN ».
↑Abbé Carles, Dictionnaire des paroisses du Périgord, éditions du Roc de Bourzac, Bayac, 2004, (réédition à l'identique de celle de 1884 : Les titulaires et patrons du diocèse de Périgueux et de Sarlat), (ISBN2-87624-125-0), p. 104.