Les Ceutrons sont issus des occupants installés depuis la fin de l'âge du bronze (VIIIe siècle av. J.-C./VIIe siècle av. J.-C.) et formeront un peuple dit « indépendant » au moment de l'installation des Allobroges au IIIe siècle av. J.-C. Ils occupent la Tarentaise, le Haut-Faucigny et le Beaufortain. Ils ont pour voisins, à l'ouest, les Allobroges ; au nord, les Nantuates, et les Véragres (bas-Valais) ; à l'est, les Salasses ; et au sud les Graiocèles et les Médulles en Maurienne.
Ce sont principalement des éleveurs qui participent et aident au trafic par le col du Petit-Saint-Bernard entre Gaule cisalpine et Gaule Transalpine comme l'attestent les nombreux vestiges gaulois des tombes. Ils exploitent aussi des mines de cuivre[1]. Leur principale capitale était alors Axima (Aime). Après une période d'autonomie ils sont celtisés assez fortement par les Allobroges puis ils intègrent définitivement le monde romain sous Auguste, quand celui-ci soumet les peuples alpins qui faisaient obstacle aux communications entre la plaine du Pô et les autres versants des Alpes. Ils furent soumis par le lieutenant Terentius Varro (à l'origine du nom Tarentaise). L'itinéraire d'Antonin indique d'autres bourgs de ce peuple : Bergiatrum (Bourg-Saint-Maurice) ; Darantasia (Moûtiers) ; Oblinmium (La Bâthie,) et Ad Publicanos (L'Hôpital aujourd'hui Albertville). La table de Peutinger cite les mêmes étapes. C'est chez eux et par la Tarentaise que passa l'armée d'Hannibal avec ses 38 000 fantassins, 8 000 cavaliers et 37 éléphants en
La province avait un intérêt stratégique majeur avec ses cols (cf. Alpes Graies) reliant Rome à la Gaule, d'où l'effort de la part des procurateurs pour entretenir les voies, malgré le climat alpin, et les gîtes d'étapes[2]. Alpis Graia construite à partir de , sur le passage du col du Petit-Saint-Bernard, devint un des axes de franchissement des Alpes les plus utilisés. Les remaniements administratifs unirent la province à celle des Alpes Graies et des Alpes Pennines.
« (...) il gagne l’Italie par grandes étapes ; il y lève deux légions, en met en campagne trois autres qui prenaient leurs quartiers d’hiver autour d’Aquilée, et avec ses cinq légions il se dirige vers la Gaule ultérieure, en prenant au plus court, à travers les Alpes. Là, les Ceutrons, les Graiocèles, les Caturiges, qui avaient occupé les positions dominantes, essayent d’interdire le passage à son armée. (...)[4] »