La Chalcidique (en Grec, Χαλκιδική), dans l'AntiquitéChersonèse Chalcidique soit « péninsule des Chalciens », se situe au Nord de la Grèce s'avançant dans la mer Égée. Les Grecs nomment cette région « le paradis secret de la Grèce ».
Dans la mythologie grecque, les géants défièrent les dieux grecs pendant la gigantomachie, dont plusieurs phases eurent lieu en Chalcidique. Ainsi le mont Athos serait un rocher massif que le géant Athos aurait jeté contre Poséidon, mais qui serait tombé dans la mer Égée. Selon une autre version de ce combat, Poséidon aurait créé la péninsule d'Actée pour y enterrer le géant vaincu[1].
Le nom de cette péninsule initialement de peuplement pélasge[3] fait référence à la ville de Chalcis (« cuivreuse ») en Eubée, dont étaient originaires les premiers colons grecs dès le VIIIe siècle av. J.-C.[4]. Des chercheurs considèrent que Chalcidique est dérivé de Χαλκιδικόν γένος, un groupe grec qui se serait établi dans la région pendant les migrations du IIe millénaire av. J.-C.[5]. En effet, des marchands grecs sont en contact avec la région dès les siècles obscurs (1200-800 av. J.-C.). Des chercheurs ont suggéré que Chalcidique serait dérivé du grec ancien χαλκός / khalkós (« cuivre ») en raison de la richesse des ressources minérales dans le région[6].
Les peuples préhelléniques établis dans la péninsule et son arrière-pays étaient des tribus édoniennes(en)[7]. On trouvait aussi, dans la partie occidentale de la péninsule, les Bottéiens[8] et, dans la péninsule d'Aktè, des Pélasges, Tyrséniens, Bisaltes et Crestoniens[8].
Lors de la Seconde Guerre médique, les cités de Chalcidique fournissent des contingents à l'armée de Xerxès Ier le Grand. Hérodote relate que, lors de l'invasion perse de la Thrace en 492 avant notre ère, la flotte du commandant perse Mardonios a perdu 300 navires et 20 000 hommes, en raison d'un fort vent du nord, en tentant de contourner la Chalcidique[16]. La même mésaventure arriva en 411 avant notre ère à la flotte de Sparte, qui perdit ici 50 vaisseaux sous le commandement d'Epiclée[17]. Strabon mentionne pour sa part les villes de Dion et d'Akrothoon[18].
En 610, la péninsule, désormais christianisée, accueille quelques tribus slaves et les autorités impériales, qui à ce moment sont aux prises avec les Perses sassanides à l'est et les Avars au nord, préfèrent les engager comme vassaux et mercenaires, plutôt que de les voir s'allier aux Avars comme sur le Danube. À leur tour ces slaves s'hellénisent. L'Empire romain d'Orient (que nous appelons « byzantin » depuis le XVIe siècle) institue ensuite des « thèmes », préfectures à la fois civiles et militaires : la Chalcidique fait partie du « thème » de Thessalonique jusqu'à sa conquête par les Latins à la suite de la quatrième croisade[19].
↑Hérodote écrit que les Pélasges de l'île de Lemnos ont peuplé la Chalcidique et y ont créé cinq localités : Sane, Cléone, Thyssos, Olophyxos et Akrothoon : Histoires 7,22.
↑Sigfried J. De Laet, & Joachim Herrmann, (en) « The Invasion of Slaves and Avars (c. 568 to 626) » in : Vasilka Tapkova-Zaimova, History of Humanity: From the seventh century B.C. to the seventh century A.D., UNESCO 1996. p. 252.
[Tsetskhladze 2006] (en) Gocha R. Tsetskhladze, « Introduction : revisiting ancient Greek colonisation », dans Gocha R. Tsetskhladze (éd. et préf.), Greek colonisation : an account of Greek colonies and other settlements overseas, t. Ier, Leyde et Boston, Brill, coll. « Mnemosyne : bibliotheca classica Batava / supplementum » (no 193 / 1), , 1re éd., LXXXIII-564 p., 16,2 × 24,4 cm (ISBN978-90-04-12204-8, EAN9789004122048, OCLC493010038, BNF40927672, DOI10.1163/9789047404101, SUDOC109972791, présentation en ligne, lire en ligne), chap. préliminaire, p. XXIII-LXXXIII.