Il est le fils de Jean Antoine Cousin et d'Adélaïde Delaunay ainsi que le petit-fils du général Delaunay (1736-1825).
Il épouse Élisabeth Victorine Thurot en 1822, à Chambourcy (Yvelines)[1].
Son nom, à l'origine Cousin, devient Cousin-Montauban suivant jugement rendu le par le tribunal civil de première instance de la Seine. Puis en 1863, un texte de Napoléon III proclame : « Nous autorisons le Général Cousin-Montauban à se nommer Cousin de Montauban. Le titre de comte de Palikao passera héréditairement à ses enfants légitimes et à naître »[2]. Ce titre lui a été décerné par l'Empereur après les succès de l'expédition de Chine[3].
Jeunesse
En 1814, âgé de 18 ans, il est nommé garde de corps du comte d'Artois sous le nom de Charles Cousin de Montauban. Pendant les Cent-Jours il rejoint l'armée des Émigrés et reste attaché à la cause des Bourbons. Formé à l’École d'instruction des troupes à cheval de Saumur, il participe en 1823 comme lieutenant volontaire à la guerre d'Espagne, engagée pour restaurer la monarchie absolue dans ce pays.
Après l'avènement de Charles X en 1824, il continue sa carrière et intégra le prestigieux 1er régiment de Grenadiers à cheval de la Garde royale. Mais sa fâcheuse habitude de contracter des dettes le fait un temps révoquer. Il est alors marié et père de trois enfants.
Conquête de l'Algérie
En 1830, volontaire pour l'expédition d'Alger, il est réintégré dans l'armée, y confortant dès lors sa carrière[4].
Il devient général de brigade le et commande la subdivision de Mostaganem. Dans les derniers jours de novembre 1853, il se rend avec quelques troupes de réserve à Aïn ben-Khelil où il obtient la soumission des Hammian, des Maïas et des autres tribus qui avaient suivi deux chefs insurgés, El-Gourari et Sidi-ben-Tayeb.
En 1860, le général Cousin-Montauban est investi du commandement en chef des troupes françaises de l’expédition de Chine, entreprise conjointement avec l’Angleterre depuis 1857. Le , les Franco-Britanniques dispersèrent les Chinois près du pont de Palikao. Les opérations se poursuivent par le sac du Palais d'Été, la prise de Pékin et la défaite de l'Empire de Chine.
Le sac du palais d’été empêche
toutefois Cousin-Montauban d'être fait maréchal qui était « le rêve de sa vie »[8].
Un grand bol en porcelaine de Chine à décor « Wucai » (cinq couleurs) du XVIIe siècle, probablement issu du sac du Palais d'Été et lui ayant appartenu a figuré à une vente aux enchères publiques à Paris le 23/10/2020 (reprod. coul. dans "La Gazette Drouot" n°36 p.58).
Commandant de corps d'armée (1864-1870)
En septembre 1864, il est nommé commandant du 2e corps d'armée à Lille puis, en juin 1865, commandant du 4e corps d'armée à Lyon, qui comprend 24 départements et 10 divisions militaires.
Il est à ce poste lors de la fusillade de La Ricamarie qui a lieu le . La troupe, dirigée par le capitaine Gausserand, tire sur des mineurs en grève, tuant plus de dix personnes et faisant de nombreux blessés[9].
Guerre franco-prussienne (1870)
Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, l'impératrice régente, sans en référer à Napoléon III, le charge le de la constitution d'un nouveau cabinet, dont il prend la direction avec le portefeuille du ministère de la guerre. Le nouveau gouvernement est constitué principalement de bonapartistes autoritaires.
Montauban constate avec amertume la mauvaise organisation de l'armée. Il constitue de nouveaux corps d'armée, désaisit Napoléon III et Le Bœuf et fait nommer commandant en chef de l'armée du RhinBazaine, qui jouit d'une assez grande popularité y compris à gauche.
Après que Bazaine s'est laissé enfermer dans Metz, il prend lui-même en charge la stratégie[10] ; il interdit à Napoléon III et à Mac Mahon de se replier sur Paris et leur ordonne de marcher en direction de Metz pour libérer Bazaine. Son plan qui vise à prendre l'ennemi à revers est un échec complet[10].
Il envisage la défense de la capitale, mais la défaite de Sedan et la capitulation de Napoléon III entraînèrent la chute du régime, la proclamation de la République le et la fin de la carrière militaire du général Cousin de Montauban.
Il n'a joué aucun rôle pendant la Commune, n'étant pas dans l'armée active versaillaise.
Hommages
En 1870, une ville est créée en Algérie sous le nom de Palikao pour lui rendre hommage.
Écartelé : au 1, d'azur, à une épée d'argent, garnie d'or (quartier des Comtes-Militaires) ; au 2, d'argent, à la fasce de gueules, acc. en chef de deux merlettes de sable et en pointe d'une molette du même (Delaunay) ; au 3, d'argent, au chevron de gueules, acc. en chef de deux merlettes de sable et en pointe d'un croissant versé du même (souvenir des campagnes d'Algérie) ; au 4, d'azur, à une croix latine d'argent, terrassée de sinople (souvenir du rétablissement du culte catholique en Chine). Sur le tout d'or à un pont d'une seule arche de sable, maçonné d'argent, criblé de boulets (représentation du pont de Palikao)[11],[12].
↑Éric Anceau, « Charles Guillaume Marie Appoline Antoine Cousin de Montauban, comte de Palikao » in Les ministres de la Guerre, 1792-1870, Presses universitaires de Rennes, 2018, pp. 457-464. Lire en ligne.
Éric Anceau, « Charles Guillaume Marie Appoline Antoine Cousin de Montauban, comte de Palikao » in Les ministres de la Guerre, 1792-1870, Presses universitaires de Rennes, 2018, pp. 457-464. Lire en ligne
Narcisse Faucon, Challamel et Cie, Le livre d'Or de l'Algérie Éditeurs Librairie Algérienne et Coloniale 1889.