Charles Hinman est un artiste peintre né le à Syracuse (New-York). Il joue du relief et de la couleur pour créer des toiles sculpturales. Son œuvre se rattache au minimalisme et au genre du « shaped canvas ».
Il emménage dans un atelier au numéro 2, Spring street, dans le même immeuble que Robert Indiana, puis dans un immense studio sur Bowery Street où il est le voisin de Tom Wesselmann et Will Insley(de). Cet atelier, où il travaille encore, appartient aujourd’hui au New Museum.
Il crée ses tableaux à partir de châssis en bois aux formes géométriques tridimensionnelles, sur lesquelles les toiles de peinture sont tendues. C’est un travail complexe qui mobilise des compétences techniques autant qu’artistiques. Charles Hinman ainsi est à la fois artiste-peintre, ingénieur et charpentier (professeur ingénieur à la Staten Island Academy(en) (1960-62) et maître charpentier à la Woodmen Academy, Long Island (1962-64).
On caractérise ses œuvres par le nom de « shaped canvas », c’est-à-dire de toile formée. Cette expression recouvre une ambigüité : parle-t-on de tableaux donnant seulement l’illusion de l’espace ou de tableaux-sculptures, s’avançant vers la troisième dimension[10] L’art de Charles Hinman explore ce jeu entre l’espace réel de la sculpture et l’espace illusoire de la peinture : « Mon intérêt brulant pour l’exécution de ces peintures consiste à établir l’espace réel de l’œuvre dans le contexte d’un espace illusoire et de montrer comment ces deux espaces interagissent. »[11]
Plusieurs dimensions interviennent dans ce travail : la forme du tableau mais aussi la couleur, l’espace environnant et le spectateur. La couleur permet de jouer sur la perception de la forme : en opposant deux tonalités, Charles Hinman fait avancer ou reculer artificiellement les parties d’une surface plane. L’espace extérieur est intégré par le biais de reflets de couleurs. Le mouvement du spectateur influe sur sa perception : les formes et les couleurs changent au fur et à mesure que l’on tourne autour de la toile : « La conception de mon travail est dynamique – jamais statique. Mes peintures occupent six dimensions (…) les trois dimensions de l’espace, puis celles du temps, de la lumière et de la couleur. »[12]
Charles Hinman aujourd’hui
Charles Hinman jouit d’un regain d’intérêt depuis les années 2000. L’attention est portée aussi bien sur ses productions historiques que sur les productions les plus récentes. La galerie Luxembourg and Dayan à New York lui fait place parmi les pionniers du mouvement du "Shaped Canvas" aux côtés de Kenneth Noland et Lucio Fontana[13]. La galerie Marc Straus a New York s’intéresse à l’évolution de son style en proposant une rétrospective sur ses soixante ans de création[14]. Enfin, certains critiques placent ses dernières séries de tableaux parmi ses chefs-d’œuvre[15], en particulier les « Gems », toiles en forme de cristaux qui jouent des reflets de couleur sur les murs, les « Twists », qui s’admirent de profil comme de face et la "Day to Night Series" qui illustre l’évolution chromatique du cycle diurne.
2013 : Charles Hinman, 6 Decades, Marc Straus, New York, NY, USA[22]
2011 : GEMS, Butler Institute of American Art, OH, USA[19]
En groupe
A Global exchange, Geometric Abtsraction since 1950. Exposition itinérante : Frost Art Museum, FL, USA et Macba, Buenos Aires, Argentine[23], 2014-2015
The Shaped Canvas, Revisited - Luxembourg & Dayan, New York, NY[13], mai-
↑(en) James Meyer, Minimalism : Art and Polemics in the sixties, Yale University Press, , « Shape and Structure »
↑(en) Shaped Paintings (Exhibition catalogue), New York, The Visual Arts Museum,
↑the New York city program of Cornell University, Pratt Institute, School of Visual Arts, the Cooper Union, the University of Georgia, Princeton University, etc.
↑(en) « Charles Hinman », sur John Simon Guggenheim Memorial Foundation, (consulté le )
↑(en) « Recent grantees », sur The Pollock-Krasner Foundation, (consulté le )
↑Frances Copitt, « The Shape of Painting in the 1960s », Art journal, spring 1991, p. 119
↑(en) « Charles Hinman », sur John Simon Guggenheim Memorial Foundation, (consulté le )