Les traités d'Oliva et de Kardis, conclus en 1660-61 par le conseil de régence, mettent un terme à la première guerre du Nord entreprise par Charles X : la Pologne renonce à ses prétentions sur l'Estonie et la Livonie. Dans le domaine de la politique intérieure, l'aristocratie profite des années de régence pour renforcer son pouvoir[2].
Charles XI bénéficie alors d'une grande popularité. Auréolé du prestige de sa victoire à Lund, il profite du mécontentement de la population envers la noblesse pour bouleverser le gouvernement du pays en 1680 : le roi n'est plus responsable que devant Dieu. La Diète composée des quatre États de la noblesse, du clergé, des bourgeois et des paysans est progressivement marginalisée[4]. En outre, une commission (stora kommissionen) est chargée d'enquêter sur les membres du Conseil de régence, accusés d'avoir détourné de l'argent. Eux ou leurs héritiers sont condamnés à verser de lourdes amendes, ce qui affaiblit les grandes familles du royaume. Charles XI applique également la Grande Réduction, c'est-à-dire la restitution forcée à la couronne de terres et domaines concédés à la noblesse dans les époques précédentes. Cette mesure réduit considérablement l'emprise de l'aristocratie sur l'économie du pays, et renfloue les caisses de l'État[5].
Charles XI encourage le commerce et protège les sciences, les lettres et les arts. Sous son règne est créée en 1666 l'université de Lund, notamment afin d'intensifier la suédisation des nouvelles provinces du Sud soustraites au Danemark par le traité de Roskilde de 1658. Il réforme également l'armée, qui compte environ 40 000 hommes à la fin de son règne[8], et fonde le port militaire de Karlskrona.
On prête à Charles XI cette répartie cinglante à son épouse, qui lui reprochait sa politique autoritaire, il aurait répondu : « Madame, nous vous avons épousé pour nous donner des enfants, non des avis… »[réf. nécessaire]
Jean-Pierre Mousson-Lestang, Histoire de la Suède, Paris, Hatier, , 327 p. (ISBN2-218-07356-0).
Éric Schnakenbourg et Jean-Marie Maillefer, La Scandinavie à l'époque moderne (fin XVe siècle – début XIXe siècle), Paris, Belin, , 267 p. (ISBN978-2-7011-4676-8).