La classe Brumaire est une modernisation de la classe Pluviôse. Repartant de son concept initial de submersible à double coque, l'ingénieur naval Maxime Laubeuf remplace les moteurs à vapeur par des moteurs diesel type MAN, afin d'améliorer le temps de plongée. Les Pluviôses avaient un temps d'immersion d'environ 10 minutes. C'était le temps nécessaire pour rentrer la cheminée d'évacuation des fumées des moteurs à vapeur, fermer les panneaux, purger les ballasts et passer sur les moteurs auxiliaires électriques en découplant les dynamos[1], ce que les Brumaires faisaient en 5 minutes. Cette amélioration est cependant à relativiser par le fait qu'à la même époque les sous-marins allemands exécutaient la même opération en 45 secondes[1]. Il fallait au moins la moitié de l'équipage pour manipuler 18 vannes de remplissage et 30 purges sur les submersibles français alors qu'un seul homme était nécessaire dans un u-boot[1].
Bien que la forme générale est reprise des Pluviôses, certaines formes extérieures sont retouchées par l'ingénieur Fernand Fenaux, permettant d'améliorer la vitesse (13 nœuds (24 km/h) en surface au lieu de 12 nœuds (22 km/h) et 8,8 nœuds (16 km/h) en plongée au lieu de 8 nœuds (15 km/h)). On notera aussi le remplacement de 248 éléments d'accumulateurs de 360 kilos chacun par 124 éléments de 560 kilos chacun, portant la distance franchissable en plongée à 84 milles marins (155,6 km) au lieu de 27 milles marins (50 km).
Les moteurs diesel type MAN seront construits sous licence par les sociétés Ateliers et Chantiers de la Loire (Nantes et St Nazaire), Sautter-Harlé (Paris), Ateliers Normand (Lorient), Etablissement d'Indret (Indret) et la Société des Moteurs Sabathé (St Étienne) selon les besoins des différents chantiers navals[2]. Ces moteurs connurent de nombreuses avaries du fait de difficultés de mise au point[1].
Touché par une bombe et grenadé par deux hydravions biplan de reconnaissance Lohner L de la marine austro-hongroise (N°132 du Lieutenant Commander Dimitrije Konjović et le N°135 piloté par Walter Železnià) à 10 milles marins (18,52 km) au sud de Kotor le , il n'a plus de lumière, à une voie d'eau et un début d'incendie. Il s'enfonce jusqu'à 75m de profondeur mais parvient à refaire surface. Ne pouvant relancer les moteurs sans électricité et subissant toujours des attaques aériennes, le Lieutenant de Vaisseau J. Lemaresquier ordonne l'abandon et le sabordage du navire (ouverture voies d'eau, purge ballast et mise à feu grenade type Guiraud). Aucune victime à déplorer, l'équipage fut récupéré par un torpilleur ennemi et fait prisonnier. Le Foucault sera cité à l'ordre du jour de l'Armée navale (Journal Officiel du ) et devient le premier sous-marin victime d'une attaque aérienne.
Désarmé le , retiré du service le et remis aux Domaines. Il est vendu à Cherbourg le à l'Union des Syndicats ouvriers de la Manche pour la somme de 80 617 francs[8],[9].
Le , il entre dans le port de Kotor et détruit la poupe du destroyer austro-hongrois Czepel. Le , il percute accidentellement le U-BootU-47 après un duel aux torpilles raté. Au cours d'une patrouille, il est probablement victime d'une mine marine et coule devant Durazzo le [10]. Il était commandé par le lieutenant de vaisseau Eugène Robert Defforges[11]. Cité à l'ordre du jour de l'Armée navale (Journal Officiel du 19 juin 1915).
Coulé par des mines durant la bataille des Dardanelles le , sous le commandement du Lieutenant de vaisseau Aubert du Petit-Thouars de Saint-Georges. Cité à l'Ordre du jour de l'Armée navale (Journal Officiel du 6 juin 1915).
Désarmé le , retiré du service le , il servira de cible à l'aviation le . Il sera finalement vendu pour la ferraille à Toulon le (Société Pons pour la somme de 206 475,30 francs[12])[13].
Retiré du service le et condamné le , il est conservé pour former le barrage de la darse des pétroliers à Toulon. Le , il devient flotteur pour la fermeture de la darse du parc à mazout et sera vendu pour la ferraille (pour 56 387 francs [14]) à Toulon le à la Société de Matériel Naval du Midi[15].
Se prend dans un filet anti-sous-marins, le en essayant d'infiltrer la principale base navale autrichienne à Pula, devant faire surface pour éviter l’asphyxie de son équipage. Canonné en surface par la marine ennemie, le lieutenant de vaisseau Gabriel O'Byrne ordonne l'abandon du navire. L'équipage est récupéré et fait prisonnier par les cuirassés ennemis. Renfloué et restauré, il reprend du service sous les couleurs austro-hongroises, avec l'indicatif U-14. Il est retourné à la France le , il reprendra le service actif jusqu'au , date de sa condamnation. Rayé des listes le , il sera vendu pour la ferraille à Toulon le à M. Caselli pour 91 113 francs [16]. Cité à l'Ordre du jour de l'Armée navale (Journal Officiel du 6 aout 1915).
Condamné le et retiré du service le , il est soumis en baie de la Garonne (en face du Pradet) à une expérience d'explosion sous-marine sur un fond de 30 m. Renfloué et étudié, il est vendu pour la ferraille à Toulon le .
Références
↑ abc et dJean-Jacques Antier, Les sous-mariniers, FeniXX, 275 p. (ISBN2402127406)
Alain Boulaire, La Marine française : De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui, Quimper, éditions Palantines, , 383 p. (ISBN978-2-35678-056-0)
Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t. II : 1870-2006, Millau, J.-M. Roche, , 591 p. (ISBN2-9525917-1-7)
Jean-Jacques Antier, Les sous-mariniers, FeniXX, 275 p. (ISBN2402127406)
Gérard GARIER, « Le cas du sous-marin Curie, ex-U.14, ex-Curie », NAVIRES & HISTOIRE, no 91, , p. 4