La classe Loire ou bâtiments de soutien et d’assistance métropolitains (BSAM), nommés bâtiments de soutien et d’assistance hauturiers (BSAH) jusqu’en janvier 2019[1], est une classe de bâtiments sans artillerie de la marine nationale française, développée et produite par Kership, coentreprise créée en 2013 par Piriou (55 %) et DCNS (45 %).
Caractéristiques
Longueur 70,3 m
Bau (Largeur) 15,8 m
Tirant d'eau 5 m
Déplacement 2 960 t en pleine charge
Équipage de 17 hommes
Ils disposent d'une capacité de remorquage de 80 tonnes, d'une grue de levage et peuvent embarquer 12 personnes supplémentaires. L'autonomie à la mer est de 30 jours[2].
Port base
La direction générale de l'Armement (DGA) a commandé le 17 août 2015 à Kership, coentreprise des groupes Piriou et Naval Group, la construction de deux unités de ce type[2]. Deux autres bâtiments l'ont été le 11 octobre 2016[3]. Les quatre unités sont construites en Bretagne, aux Chantiers Piriou à Concarneau et Kership à Lorient.
Ces quatre bâtiments de soutien destinés à remplacer les BSR Gazelle, Élan et Taape et les RHM Tenace et Malabar mis en service entre 1973 et 1983.
Les bâtiments de soutien et d’assistance métropolitains (BSAM) remplissent trois types de missions :
le soutien et la projection des forces (remorquage d’antennes, de cibles, accompagnement d’un groupe aéronaval ou amphibie ou encore d’un sous-marin)[17],
la sauvegarde des personnes et des biens (sauvetage en mer, assistance à navires en détresse, protection de l’environnement, lutte contre les pollutions maritimes)
et le soutien de région (remorquages d’engins, travaux dans les ports militaires…)[18].
Carrières opérationnelles
Navigation circumpolaire du Rhône en 2018
Afin d’évaluer ses capacités militaires avant son admission au service actif, le BSAH Rhône a effectué un déploiement de longue durée en août-septembre 2018. Deuxième unité de la série de quatre bâtiments, le Rhône a été livré en avril 2018 à la Marine nationale et a été admis au service actif le 22 janvier 2019. Il a quitté son port-base de Brest le [19], a rejoint Tromsø en Norvège[18], et a effectué une navigation circumpolaire en empruntant notamment le passage du Nord-Est, de la mer de Norvège au détroit de Béring, en passant par la mer de Barents, la mer de Kara, la mer de Laptev, la mer de Sibérie orientale, la mer des Tchouktches. Le , le Rhône a franchi le détroit de Béring entre la pointe de la Russie et l’Alaska. Il a ensuite rallié l’Alaska et Dutch Harbor, dans les Îles Aléoutiennes[18]. Il est revenu à Brest en transitant par les océans Pacifique et Atlantique. Ce déploiement de longue durée est exceptionnel car c’est la première fois qu’un bâtiment de la Marine nationale emprunte cette route. Il illustre la capacité des BSAH à se déployer loin et longtemps dans un milieu aux conditions météorologiques extrêmes et changeant rapidement. Au-delà du renforcement de l’expertise des équipages de la Marine nationale à naviguer et à opérer dans la zone arctique, ce type de déploiement permet d’accroître les connaissances météorologiques et océanographiques des zones traversées[19].
Déploiement du Seine et du SNA Émeraude dans la zone indopacifique en 2020