Patrouilleur Outre-mer
Les patrouilleurs Outre-mer, ou POM ou classe Félix Éboué, sont un programme de six patrouilleurs de la Marine nationale. Ils seront basés à Nouméa, Tahiti et La Réunion, où ils remplaceront les anciens patrouilleurs de la classe P400, mais avec un gabarit bien plus élevé de 1 300 tonnes à pleine charge et des capacités étendues. Le premier exemplaire, l'Auguste Bénébig, a été livré le 5 mai 2023 à Nouméa[2], le second, le Teriieroo a Teriierooiterai est admis au service le 17 juillet 2024 à Papeete[3]. Les quatre suivants doivent être livrés en 2025 et 2026. HistoriqueGenèseLes travaux liés au programme BATSIMAR et à la Revue stratégique de défense et de sécurité nationale 2017[4] ont établi que la protection des approches maritimes et des intérêts en mer des départements, régions et collectivités d'outre-mer nécessitaient des moyens aptes à s'opposer aux actions terroristes et aux menaces d'incursions. Ils ont défini deux familles de navires de patrouille : les patrouilleurs de haute mer de nouvelle génération (PHM-NG), ou Patrouilleur hauturier, et les patrouilleurs Outre-mer (POM). Les POM ont pour mission la sauvegarde maritime du territoire et l'action de l'État en mer, avec un armement adapté et sans capacités offensives significatives. En , la direction générale de l'Armement émet un appel d'offres concernant ces bâtiments[5]. CommandeLe , le président de la République Emmanuel Macron annonce à l'occasion des Assises de l'économie de la mer que le ministère des Armées a octroyé le contrat de construction de six POM à la société Socarenam, basée à Boulogne-sur-Mer, déjà constructeur des patrouilleurs Antilles-Guyane (PAG) de la classe La Confiance[6]. La DGA passe officiellement commande auprès de la Socarenam le [1]. Le marché de développement, de réalisation, et de maintien en condition opérationnelle est publié le . Il est confié en cotraitance aux sociétés Socarenam et CNN-MCO, situées à Brest, pour une valeur de 223 939 897 euros hors TVA[7], soit 37,3 millions d'euros par unité. ConstructionLes patrouilleurs Outre-mer portent les noms de combattants ou de défenseurs ultramarins de la France libre, originaires de chacun des trois territoires où ces navires seront basés. La première découpe du premier exemplaire, dénommé Auguste Bénébig, a eu lieu le , au cours d'une visite du chantier Socarenam de Saint-Malo par la ministre des Armées Florence Parly[8]. Le navire a été mis à l'eau le à Saint-Malo, puis aussitôt convoyé vers Boulogne-sur-Mer pour armement. Il a entamé en ses essais en mer depuis la base navale de Brest. Le le patrouilleur a quitté le port de Brest pour se rendre à Nouméa[9] où il est arrivé le 3 avril, après avoir fait escale à Las Palmas, Fort de France, transité par le canal de Panama, Papeete, Wallis, soit 20 000 km de navigation[10]. Il a été livré à la Marine le [2] et admis au service actif le . Le second patrouilleur de la série, le Teriieroo a Teriierooiterai, a été mis à l'eau le à Saint-Malo, puis a poursuivi son armement à Boulogne-sur-Mer[11]. Il a quitté Boulogne-sur-Mer le 14 septembre 2023 pour rejoindre Calais. Il est arrivé à Brest le . Il a quitté Brest pour Papeete le , où il est arrivé le 23 mai 2024. Il est admis au service actif le 17 juillet 2024[3]. Le troisième patrouilleur, l'Auguste Techer, a été mis à l'eau le . Il a quitté Saint-Malo le pour rejoindre Boulogne-sur-Mer. Il doit être livré à la Marine vers la mi-2025. CaractéristiquesLes patrouilleurs Outre-mer de la classe Félix Éboué ont un déplacement de 1 300 tonnes à pleine charge. Ils sont longs de 80 m et larges de 11,8 m, avec un tirant d'eau de 3,5 m[12],[13]. La propulsion de type diesel-electrique est assurée par deux moteurs diesels ABC 16DZC de 3880 kW et deux moteurs electriques ENAG/ABB motion M3LP de 550 kW. La vitesse maximale est de 24 noeuds. Armés par un équipage de trente marins, ils peuvent recevoir vingt-neuf passagers supplémentaires et assurer le soutien de plongeurs[1]. Ils sont amenés à évoluer dans des zones de forte chaleur et d'hygrométrie élevée, pour des missions sans ravitaillement d'une durée avoisinant les trente jours, avec une capacité de manutention autonome pour le levage de matériels. Ils disposent de deux embarcations rapides d'intervention, longues d'environ 8 m, et d'un système de mini-drones aériens embarqués pour la Marine (SMDM)[1]. Le système de combat est le Lyncea de la société française Nexeya, installé depuis 2009 sur les frégates de classe Floréal et les avisos reclassés en patrouilleurs de classe d'Estienne d'Orves[14]. Le radar de surveillance KH Mk II SharpEye est fourni par Hensoldt[15]. Deux radars Sperry Marine assurent la navigation, et un système de veille électro-optronique Sae Eagle est installé. L’armement est constitué d’un canon de 20 mm téléopéré Narwhal 20B, placé à l’avant, et de quatre affûts destinés à accueillir des mitrailleuses de 12,7 mm et 7,62 mm[1]. Ces navires disposent d'une plateforme et d'un hangar pour un drone, et de moyens de communication satellitaires[16]. UtilisateursMarine nationaleSix patrouilleurs sont prévus pour équiper la Marine nationale[12]. La première unité, qui a été livrée le 5 mai 2023[2], est basée à Nouméa en Nouvelle-Calédonie, où elle sera suivie d'une seconde fin 2025. Le deuxième patrouilleur a été admis au service actif le 17 juillet 2024 à Papeete, et sera également suivi d'un autre bâtiment. Deux unités seront basées à La Réunion. L'ensemble prendra la relève des patrouilleurs de la classe P400, du Malin et de l'Arago[1].
Notes et références
AnnexesArticles connexesLiens externes
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