Secrétaire général de l'UDF puis porte-parole de Démocratie libérale, il est ministre de la Réforme de l'État, de la Décentralisation et de la Citoyenneté dans le premier gouvernement Juppé, en 1995.
Sur le plan électif, il siège au Conseil de Paris de 1983 à 2020 et exerce le mandat de maire du 16e arrondissement de Paris de 2008 à 2017, année où il doit démissionner en raison de la réglementation sur le non-cumul des mandats. En effet, il est en parallèle député, une fonction qu'il exerce de 1993 à sa mort.
Biographie
Origines et études
Claude Goasguen est issu de l'importante communauté bretonne de Toulon. Il déménage à Paris durant son adolescence.
Bien qu'il ait joué un rôle en 1966-1967 dans l'infiltration par Occident de l'Institut d'études politiques de Paris, il a toujours nié en avoir été membre, même s'il entretenait des liens manifestes avec cette organisation[4],[5],[6]. Selon Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard, Claude Goasguen a fait partie en 1971 du mouvement Ordre nouveau, à la rédaction du programme duquel il participa[7], sous la responsabilité d'Alain Robert et avec Hervé Novelli[8].
De 1971 à 1976, Claude Goasguen est assistant à l'université Paris XIII, puis maître-assistant de 1976 à 1982. Maître de conférences de 1982[11] à 1986, il est doyen de la faculté de droit de 1982 à 1984.
En 1986, il rejoint le cabinet du ministre de l’Éducation nationale René Monory en tant que conseiller technique chargé des relations avec le monde de l’entreprise et de la formation professionnelle. Il milite en faveur de la reconnaissance des besoins éducatifs particuliers des enfants précoces. Une classe pilote est menée à l'école publique Las Planas, à Nice, sous la direction de Jean-Charles Terrassier, psychologue, spécialiste reconnu des enfants à haut potentiel.
Il est secrétaire général de l'UDF et de Force démocrate de 1996 à 1998. Il rejoint ensuite Démocratie libérale, lors de sa scission de la « Nouvelle UDF » présidée par François Bayrou, et en est vice-président et porte-parole entre 1998 et 2002.
En 2002, il rejoint l'UMP lors de la fusion de DL avec celle-ci. Il y est notamment délégué général chargé des universités et de la recherche à partir de 2005. Il est également le président des Réformateurs de Paris, aile libérale de l'UMP.
Claude Goasguen est élu conseiller de Paris en 1983 et exerce la fonction d’adjoint aux affaires étrangères du maire Jacques Chirac entre 1989 et 1995. Lors de la mandature suivante, de 1995 à 2001, il est adjoint de Jean Tiberi, chargé des affaires scolaires et universitaires.
Le , il participe[25] aux côtés de Jacques Toubon à la création d'un groupe dissident au Conseil de Paris, baptisé P.A.R.I.S. (Paris-Audace-Renouveau-Initiative-Solidarité), regroupant un tiers des élus RPR-UDF, et visant à renverser le maire de Paris, Jean Tiberi[26]. La tentative de putsch au sein de la majorité municipale échoue.
Il décide de ne pas se présenter pour être le candidat du RPR à la mairie de Paris aux municipales de 2001, qui voient s'opposer deux listes de droite menées par Philippe Séguin et Jean Tiberi. Après la défaite de la droite consécutive à ces dissensions, il est élu à l'unanimité président du groupe UMP au Conseil de Paris.
En tant que chef de l'opposition, il critique souvent et durement la politique du nouveau maire socialiste Bertrand Delanoë, s'en prenant par exemple à l'absence de projets de construction immobilière à Paris, parlant d'une « politique de la truelle à l'envers » ou en critiquant la politique des transports menée par Denis Baupin, l'adjoint vert aux transports. Il considère comme dangereuses pour la circulation les nouvelles « banquettes » du mobilier parisien, estimant les couloirs de bus ainsi protégés néfastes pour la circulation et l'économie.
Claude Goasguen publie Allô Paris bobo chez Ramsay en 2006 afin de présenter son projet pour Paris dans le cadre des primaires UMP en vue des élections municipales de 2008 à Paris auxquelles il se présente face à Jean Tiberi, Françoise de Panafieu et Pierre Lellouche. Après avoir passé le premier tour de ces primaires en seconde position, il se retrouve en situation difficile face à la favorite des suffrages militants, Françoise de Panafieu. Préférant finalement se retirer, il déclare mettre l'union au-dessus de son objectif personnel. En réalité, il ne s'est retiré qu'après avoir appris que ses deux ex-rivaux, Pierre Lellouche et Jean Tiberi, soutenaient Françoise de Panafieu pour le second tour. Il fait donc contre mauvaise fortune, bon cœur en apparence, mais lorsque, en , Françoise de Panafieu, nouvelle cheffe de file de l'UMP parisienne et candidate au fauteuil de maire en 2008, lui succède en tant que présidente du groupe UMP au Conseil de Paris, il en devient le premier vice-président grâce à ce retrait préalable.
Candidat à sa réélection lors des élections législatives de 2017, il l'emporte à l'issue du second tour contre la candidate de La République en marche (LREM). Il l'emporte après avoir été mis en ballottage défavorable au premier tour. Ne pouvant rester maire du 16e arrondissement, il présente sa candidate à la mairie, Danièle Giazzi, contre l'avis d'une partie de l'équipe municipale[réf. nécessaire]. Elle est élue en .
En vue des élections municipales de 2020 à Paris, il se dit en favorable à une alliance entre son parti et LREM dans l'objectif de « battre Anne Hidalgo »[32]. Finalement, en octobre de la même année, il apporte son soutien à Rachida Dati (LR)[33] et en devient le conseiller politique[34], tandis que les deux grands partis de l'opposition présentent des listes concurrentes dans tous les arrondissements. Désavouant Danièle Giazzi, qui lui a succédé à la mairie du 16e arrondissement[35], Claude Goasguen, qui « dirige toujours les rênes de la vie politique de l’arrondissement » selon Libération, soutient face à elle l'investiture de Francis Szpiner comme candidat LR, tout en demeurant-lui même à la tête de cette même liste. La liste de ce dernier frôle la victoire au premier tour des élections municipales[36] et l’emporte au second avec 76 % des voix.
Claude Goasguen veut sortir la résidence principale de l'assiette d'imposition à l'impôt de solidarité sur la fortune et a milité pour l'extension du champ des donations partages entre grands-parents et petits-enfants.
Il se déclare favorable à un crédit d'impôt pour les acheteurs de véhicule propre.
Relations internationales
Soutien à Poutine
En juillet 2014, Claude Goasguen accompagne 13 autres parlementaires français qui se rendent à Moscou pour exprimer leur soutien aux dirigeants russes à la suite de l'annexion de la Crimée par la Russie. À cette occasion, il s'oppose également à l'annulation de la livraison de deux navires Mistral à la Russie. La politique de Vladimir Poutine est alors largement condamnée en Occident[45].
En , il participe à un nouveau voyage avec 16 autres parlementaires français emmenés par Thierry Mariani à Moscou[46]. Ce voyage reçoit un avis défavorable du déontologue et du président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone[47].
Il est également sensible à la question de l'antisémitisme. En 2005, lors de la crise internationale des caricatures de Mahomet, il dénonce l'organisation « scandaleuse » du concours de caricatures sur l'Holocauste et parle d'« une démarche profondément agressive et belliciste » de l'Iran[50].
En , lors du rassemblement d'un millier de personnes à Paris pour protester contre l'attentat de la yeshivaMerkaz Harav, à Jérusalem, qui avait tué huit élèves, il dénonce, au nom des 111 parlementaires du groupe d'amitié France-Israël, les agressions d'un « peuple sauvage de terroristes épouvantables ». Claude Goasguen précise à Rue89 n'avoir jamais évoqué les Palestiniens par ses propos, mais parlé du « peuple de terroristes, de ceux qui tirent sur Sdérot »[51].
En , avec 107 parlementaires français, il se déclare opposé à la reconnaissance d'un État palestinien par l'ONU[52].
Amérique latine
Militant du groupe d’extrême droite Occident dans sa jeunesse, il faisait partie de la frange la plus américanophile de cette organisation, qui avait, à l'époque, témoigné une bienveillance à l'égard de la prise de pouvoir du général Pinochet au Chili, avec le soutien de la CIA. En 2017, il dresse un parallèle entre les événements au Venezuela et ceux au Chili 40 ans plus tôt, notamment au sujet de l’implication de la CIA dans la déstabilisation des deux gouvernements. Toutefois, selon Le Figaro, il ne s'agit pas pour lui de condamner l'ingérence des États-Unis mais au contraire de regretter que l'Union européenne n'adopte pas une posture aussi offensive[53].
Il se prononce contre l'adoption d'enfants par les couples homosexuels, estimant qu'il est dans l'intérêt psychologique de l'enfant de permettre son inscription dans une filiation hétérosexuelle.
Il est aussi l'auteur d'un rapport sur la réforme de l'aide médicale d'État (AME) établi au nom du Comité d'évaluation et de contrôle de l'Assemblée nationale.[pertinence contestée]
Dans le programme qu'il a défendu dans le cadre des primaires, il réclamait plus de logements sociaux. Il préconisait également une politique volontariste en matière de lutte contre la pollution, avec l'utilisation de véhicules écologiques pour la ville, les transports en commun et les taxis, et la création d'un laboratoire de recherche de niveau international dans le domaine des pollutions urbaines.
En parallèle avec ce volet social, il préconisait une politique de relance économique, déplorant le déplacement des sièges sociaux de grandes entreprises de l'autre côté du périphérique et déclarant que le maire de Paris du XXIe siècle se devra d'être « un manager », en concurrence avec les maires des autres grandes villes du monde pour attirer l'activité économique sur Paris. Il préconisait notamment une politique ambitieuse dans le domaine de l'innovation, avec la combinaison de la recherche universitaire et des PME innovantes selon le modèle suédois des clusters ou américain du Small Business Act au sein d'un « MIT européen » dont le campus serait construit sur le terrain des Batignolles, mais également une politique d'encouragement des services à la personne, et d'économie touristique plus efficace.
En 2006, il milite pour la sauvegarde du parc Sainte-Périne dans sa circonscription du quartier d'Auteuil, en s'opposant à un projet de construction de logements sociaux[54] mené par la ville de Paris[55] ou encore pour la reconstruction de la piscine Molitor.
↑Cité in Le Roman vrai d'un fasciste français, vie et mort de l'homme qui tua Pierre Goldman et Henri Curiel, de Christian Rol, p. 71-72, La Manufacture du Livre, 2015.
↑Mémoire intitulé Les mesures prises en 1809-1810 à l'égard des Français ayant porté les armes contre la France.
↑Thèse intitulée Les Français au service de l'étranger sous le premier Empire.
↑Bien que cette date soit mentionnée dans la plupart de ses biographies, elle semble inexacte étant donné qu'il n'existait plus de corps de maîtres de conférences en 1982.
↑« M. Claude Goasguen directeur du CNED », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑Arrêté du 25 mars 2003 portant réintégration et admission à la retraite (inspection générale de l'éducation nationale).
↑Claude Goasguen, Jean-Pierre Rosenczveig et Emmanuelle Réju, « Claude Goasguen, la passion de la politique », Frontieres, , p. 7–9 (ISSN1627-430X, lire en ligne, consulté le ).