Ce village angevin de l'Ouest de la France se situe dans le Baugeois, au nord de Baugé, sur la route D 938 qui va de La Flèche à Baugé[3], en limite du département de la Sarthe.
Le Baugeois est la partie nord-est du département de Maine-et-Loire. Il est délimité au sud par la vallée de l'Authion et celle de la Loire, et à l'ouest par la vallée de la Sarthe[4].
Territoire
L'altitude de la commune varie de 30 à 97 mètres[5], pour une altitude moyenne de 64 mètres, et s'étend une superficie de près de 26 km2 (2 592 hectares)[5].
Son territoire se trouve sur l'unité paysagère du Plateau du Baugeois[6]. Le relief du Baugeois est principalement constitué d'un plateau, aux terrains sablonneux, siliceux ou calcaires[7], caractérisés par de larges affleurements sédimentaires, crétacés, sables et calcaires aux teintes claires.
Une partie de la commune comporte une zone naturelle d'intérêt écologique, floristique et faunistique (ZNIEFF), pour la zone du ruisseau Le Verdun[8].
Climat
Son climat est tempéré, de type océanique. Le climat angevin est particulièrement doux, du fait de sa situation entre les influences océaniques et continentales. Généralement les hivers sont pluvieux, les gelés rares et les étés ensoleillés[7].
Aux alentours
Les communes les plus proches sont Saint-Quentin-lès-Beaurepaire (3 km), Vaulandry (4 km), Montpollin (5 km), Fougeré (6 km), Saint-Martin-d'Arcé (7 km), La Flèche (8 km), Pontigné (9 km), Cré (9 km), Cheviré-le-Rouge (9 km) et Baugé (10 km)[9].
Toponymie et héraldique
Toponymie
Formes anciennes du nom : Odo de Cleis avant 1093, G. de Clederiis en 1095, Hugone de cleers en 1152, Ecclesiam de Cleeriis en 1177, parochia de Clees en 1338[10], Clefs en 1793[11],[12].
À la réorganisation administrative qui suit la Révolution, en 1790 la commune est chef-lieu d'un canton comprenant Fougeré, Montpollin et Saint-Quentin-lès-Beaurepaire[15]. Il est intégré par la suite au canton de Fougeré, puis en 1800 à celui de Baugé ; canton rattaché au district de Baugé, puis en 1800 à l'arrondissement de Baugé, et à sa disparition en 1926, à l'arrondissement de Saumur[11].
Camp de travail sous l'Occupation
Durant la deuxième guerre mondiale, un camp de travail est ouvert sur la commune de Clefs : le camp de Beauregard, établi à proximité du Château de Mélinais.
Entre 1942 et 1943, cent soixante juifs français et étrangers y sont internés en tant « qu’ouvriers israélites ». Ils travaillaient sur le chantier forestier no 1607.
Le , les nazis encerclent le camp et arrêtent soixante quatre hommes. Ils seront déportés à Auschwitz via Drancy par le convoi no 64 du [16]. Six échappent à l'arrestation et parviennent à s'enfuir avec l'aide probable d'habitants de la commune et des alentours[17].
Le , une plaque commémorative a été posée lors d’une cérémonie en souvenir de la déportation des bûcherons juifs du chantier forestier de Clefs[18].
Commune nouvelle de Clefs-Val d'Anjou
En 2011, les communes de Cheviré-le-Rouge, Clefs, Fougeré, Saint-Quentin-lès-Beaurepaire et Vaulandry consultent la population afin d'engager un regroupement de communes, sur le même modèle que Baugé-en-Anjou. Deux communes ayant voté contre, le projet est abandonné[19],[20].
Les équipes municipales de Clefs et de Vaulandry décident alors un rapprochement entre leurs deux seules communes, sous la forme d'une commune nouvelle régie par la loi du 16 décembre 2010, et initialement dénommée « Clevaulanjou »[21].
Après deux réunions publiques organisées dans les deux communes en octobre[22], le projet est voté par les deux conseils municipaux le 30 octobre. Déposé auprès de la préfecture de Maine-et-Loire, le projet est validé par le préfet le 19 novembre, sous le nom de Clefs-Val d'Anjou[1].
Le Clefs devient une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Clefs-Val d'Anjou, disposant d'un maire délégué[1], puis le une commune déléguée de Baugé-en-Anjou[2]. Le conseil municipal de la commune de Baugé-en-Anjou du a décidé de la création de 15 conseils communaux, un par commune déléguée, composés d'élus et de conseillers consultatifs pour assister le maire délégué[26],[27].
Au , la commune était intégrée à la communauté de communes du canton de Baugé ; structure intercommunale ayant pour objet d’associer des communes au sein d’un espace de solidarité, en vue de l’élaboration d’un projet commun de développement et d’aménagement de l’espace[31].
Créée en 1994[32], cette structure intercommunale regroupait jusqu'en décembre 2012 quinze communes du canton, dont Baugé, Clefs et Vaulandry.
La communauté de communes était, à cette date, membre du syndicat mixte Pays des Vallées d'Anjou (SMPVA), structure administrative d'aménagement du territoire regroupant six communautés de communes : Beaufort-en-Anjou, Canton de Baugé, Canton de Noyant, Loir-et-Sarthe, Loire Longué, Portes-de-l'Anjou.
Autres administrations
Au , la commune de Clefs était adhérente du conseil de développement du Pays des Vallées d'Anjou (CDPVA), du syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement de l’agglomération baugeoise, du syndicat mixte intercommunal de valorisation et de recyclage thermique des déchets de l’Est Anjou (SIVERT), du syndicat intercommunal pour l'aménagement du Couasnon (SIAC)[33].
Le SIVERT était, à cette date, le syndicat intercommunal de valorisation et de recyclage thermique des déchets de l’Est Anjou, situé à Lasse[34].
Autres circonscriptions
Au , la commune de Clefs faisait partie du canton de Baugé et de l'arrondissement de Saumur. Le canton de Baugé comprenait à cette date quinze communes, dont Saint-Quentin-lès-Beaurepaire, Vaulandry et Montpollin. C'est l'un des quarante et un cantons que compte le département ; circonscriptions électorales servant à l'élection des conseillers généraux, membres du conseil général du département.
À cette date, Clefs faisait partie de la troisième circonscription de Maine-et-Loire, composée de huit cantons dont Longué-Jumelles et Noyant. La troisième circonscription de Maine-et-Loire est l'une des sept circonscriptions législatives que compte le département.
Population et société
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en [36],[Note 1].
Le maximum de la population a été atteint en 1856 avec 1 292 habitants.
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (20,3 %) est en effet inférieur au taux national (21,8 %) et au taux départemental (21,4 %).
Contrairement aux répartitions nationale et départementale, la population masculine de la commune est supérieure à la population féminine (51,3 % contre 48,7 % au niveau national et 48,9 % au niveau départemental).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2008, la suivante :
51,3 % d’hommes (0 à 14 ans = 23,8 %, 15 à 29 ans = 18,1 %, 30 à 44 ans = 19,5 %, 45 à 59 ans = 18,5 %, plus de 60 ans = 20,1 %) ;
48,7 % de femmes (0 à 14 ans = 22 %, 15 à 29 ans = 16,4 %, 30 à 44 ans = 23,8 %, 45 à 59 ans = 17,3 %, plus de 60 ans = 20,5 %).
Pyramide des âges à Clefs en 2008 en pourcentage[39]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,2
90 ans ou +
1,3
5,7
75 à 89 ans
7,8
14,2
60 à 74 ans
11,4
18,5
45 à 59 ans
17,3
19,5
30 à 44 ans
23,8
18,1
15 à 29 ans
16,4
23,8
0 à 14 ans
22,0
Pyramide des âges du département de Maine-et-Loire en 2008 en pourcentage[40].
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,4
90 ans ou +
1,1
6,3
75 à 89 ans
9,5
12,1
60 à 74 ans
13,1
20,0
45 à 59 ans
19,4
20,3
30 à 44 ans
19,3
20,2
15 à 29 ans
18,9
20,7
0 à 14 ans
18,7
Vie locale
Services publics présents sur la commune : mairie, école maternelle et primaire, avec cantine scolaire, halte garderie, poste. D'autres services publics se trouvent à Baugé, dont le collège, l'hôpital intercommunal et le centre de secours[33].
La plupart des structures de santé se trouvent à Baugé (10 km)[9], comme l'hôpital local, l'hôpital intercommunal du Baugeois et de la Vallée (95 places), et plusieurs maisons de retraite[41].
La collecte des déchets ménagers (tri sélectif) est organisée par la communauté de communes du Canton de Baugé. La déchèterie intercommunale se situe sur la commune de Saint-Martin-d'Arcé[34].
Économie
Commune principalement agricole, en 2008, 73 établissements étaient présents sur la commune, dont 41 % relevaient du secteur de l'agriculture[42]. Deux ans plus tard, en 2010, sur 79 établissements présents, 34 % relevaient du secteur de l'agriculture (pour une moyenne de 17 % sur le département), 9 % du secteur de l'industrie, 8 % du secteur de la construction, 42 % de celui du commerce et des services et 8 % du secteur de l'administration et de la santé[43].
Une zone artisanale est présente sur le territoire.
La commune de Clefs comporte plusieurs inscriptions à l'inventaire du patrimoine[45], dont un monument historique[46].
Logis seigneurial dit château de Clefs ou manoir de Toury, modeste logis seigneurial transformé en demeure rurale, comporte des cheminées Renaissance à décors sculptés, Monument historique inscrit le 24 septembre 1998 (PA49000017).
Église Notre-Dame.
Château de Clefs.
Château de Clefs.
Église paroissiale Notre-Dame, des XIe, XIIe et XIXe siècles, Inventaire général.
Plusieurs fermes, maisons et manoirs, des XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, Inventaire général.
Moulins, des XVIIeXVIIIe et XIXe siècles, Inventaire général.
Personnalités liées à la commune
Émile Lemasson (1848-1920), homme politique né à Clefs, député de Maine-et-Loire de 1899 à 1901.
Célestin Port (édition révisée par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou : A-C, t. 1, Angers, H. Siraudeau et Cie, , 2e éd. (1re éd. 1874) (BNF33141105, lire en ligne), p. 772-774.
Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 1 (A-C), Angers, P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau, , 1re éd. (lire en ligne), p. 717-718.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑ ab et c« Arrêté no DRCL-2015-525 du 10 juillet 2015 portant création de la commune nouvelle de Baugé-en-Anjou », Recueil spécial des actes administratifs de la préfecture de Maine-et-Loire, no 47, (lire en ligne [PDF]).
↑IGN et BRGM, Géoportail Clefs (49), consulté le 12 avril 2012.
↑Département de Maine-et-Loire - DIREN Pays de la Loire - DDE Maine-et-Loire, Atlas des paysages de Maine-et-Loire, Angers, Le Polygraphe Éditeur, , 205 p. (ISBN2-909051-22-6), p. 58 — Données consultables sur WikiAnjou.
↑ a et bComité météorologique départemental de Maine-et-Loire, « Les régions naturelles, le climat », sur Conseil général de Maine-et-Loire, 2006-2014 (version du sur Internet Archive), consulté le 24 mai 2011.
↑Célestin Port 1874, p. 717-718 — selon ses travaux faits au XIXe siècle sur les archives anciennes.
↑ ab et cEHESS, Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Notice communale de Clefs, consultée le 7 juillet 2011 — Nom de la municipalité en 1793 (an II), selon le recensement réalisé sur l’ensemble du territoire français de l’époque, et en 1801, selon les « Arrêtés de réduction des justices de paix » (actes publiés au Bulletin des lois) constituant la première nomenclature officielle des circonscriptions administratives de la France contemporaine.
↑Pierre-Louis Augereau, Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire, Le Coudray-Macouard, Cheminements, 2004-2005 (ISBN978-2-84478-338-7, BNF39295447), p. 66.
↑Franck Marché, Clefs, un chantier forestier, Maine et Loire, 1942-1943 : d'un "paradis" à l'enfer d'Auschwitz !, Bagneux, Selbstverl, , 284 p. (ISBN9782953253702, OCLC643120532).
↑Alain Jacobzone, L'éradication tranquille : le destin des juifs en Anjou (1940-1944), Vauchrétien, I. Davy, coll. « Faits et gestes », , 252 p. (ISBN9782867500343, OCLC469886881).
↑Les Cahiers du Baugeois, Numéro 60, décembre 2003.
↑Patrick Garnero (dir.), Annuaire des maires de Maine et Loire, Cannes, EIP Les Éditions Céline, coll. « Annuaire des mairies de France », 2006-2007 (ISBN9782352581499, lire en ligne), p. 51.
↑Statuts de la Communauté de communes du Canton de Baugé, Arrêté préfectoral no 2007-107, du 9 mai 2007.
↑Arrêté préfectoral no D3-94-932 portant création de la communauté de communes du canton de Baugé, du 23 décembre 1994.