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Congrès de Vienne

Congrès de Vienne
Le Congrès de Vienne par Jean Godefroy d'après l’œuvre de Jean-Baptiste Isabey(voir carte de l'Europe de Vienne)1 Arthur Wellesley 2 Joaquim Lobo da Silveira (en) 3 António de Saldanha da Gama (en) 4 Carl Löwenhielm 5 Louis Joseph Alexis de Noailles 6 Klemens Wenzel von Metternich 7 Frédéric-Séraphin de La Tour du Pin Gouvernet 8 Karl Robert von Nesselrode 9 Pedro de Sousa Holstein 10 Castlereagh 11 Emmerich Joseph von Dalberg 12 Johann von Wessenberg 13 Andreï Razoumovski 14 Charles Vane 15 Pedro Gómez Labrador 16 Richard Trench 17 :Nikolaus von Wacken (de) 18 Friedrich von Gentz 19 Wilhelm von Humboldt 20 William Cathcart 21 Karl August von Hardenberg 22 Talleyrand 23 Gustav Ernst von Stackelberg.
Le Congrès de Vienne par Jean Godefroy d'après l’œuvre de Jean-Baptiste Isabey
(voir carte de l'Europe de Vienne)
1 Arthur Wellesley 2 Joaquim Lobo da Silveira (en) 3 António de Saldanha da Gama (en) 4 Carl Löwenhielm 5 Louis Joseph Alexis de Noailles 6 Klemens Wenzel von Metternich 7 Frédéric-Séraphin de La Tour du Pin Gouvernet 8 Karl Robert von Nesselrode 9 Pedro de Sousa Holstein 10 Castlereagh 11 Emmerich Joseph von Dalberg 12 Johann von Wessenberg 13 Andreï Razoumovski 14 Charles Vane 15 Pedro Gómez Labrador 16 Richard Trench 17 Nikolaus von Wacken (de) 18 Friedrich von Gentz 19 Wilhelm von Humboldt 20 William Cathcart 21 Karl August von Hardenberg 22 Talleyrand 23 Gustav Ernst von Stackelberg.

Type Diplomatique
Pays Drapeau de l'Autriche Empire d'Autriche
Localisation Ballhausplatz 2, Vienne
Coordonnées 48° 12′ 31″ nord, 16° 21′ 50″ est
Date Du au
Participant(s) Empire d'Autriche

Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande
Royaume de Prusse
Empire russe
Royaume de France
États pontificaux
Royaume de Sicile
Royaume de Sardaigne
République de Gênes
Royaume d'Espagne
Royaume de Portugal
Royaumes unis de Suède et de Norvège
Confédération suisse

Carte

Le congrès de Vienne est une conférence de représentants diplomatiques des grandes puissances européennes qui a eu lieu à Vienne du au [1]. Les pays vainqueurs de Napoléon Ier ainsi que les autres États européens se réunissent pour rédiger et signer les conditions de la paix, et donc déterminer les frontières et tenter d'établir un nouvel ordre pacifique. Le congrès de Vienne permet également la discussion sur la libre circulation navale, l'abolition de la traite négrière (et non pas de l'esclavage, qui persiste cependant), et la mise en avant de la neutralité de la Suisse et de la neutralité de la Savoie.

Contexte

En 1813 se forme une alliance entre le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, l'Empire russe, le royaume de Prusse et l’empire d'Autriche, la Quadruple Alliance, mais officiellement datée du [2],[3]. Malgré une série de victoires (batailles de Champaubert, Montmirail…) remportées par Napoléon, Paris tombe le et les maréchaux forcent l'Empereur à abdiquer pendant que le Sénat proclame roi Louis XVIII. Le , une convention signée par le comte d'Artois livre cinquante-trois forteresses que les troupes françaises tiennent encore en Allemagne, en Italie et en Belgique, ramenant la France à ses limites d'avant [4]. Elle est suivie du traité de Paris du qui règle le sort de la France défaite[1]. Conformément à ce traité, un congrès doit se réunir à Vienne pour régler le sort des territoires repris à Napoléon, congrès qui est convoqué en septembre avant de débuter officiellement (ouverture solennelle) le [1],[5]. Le congrès se poursuit pendant les Cent-Jours et prend fin seulement neuf jours avant la seconde abdication de Napoléon, les Alliés étant décidés à se défaire de lui définitivement[4]. Après la bataille de Waterloo, la France doit accepter un second traité de Paris plus rigoureux que le traité de 1814[6].

Participants

Toute l'Europe monarchique afflue à Vienne. Quinze membres de familles royales côtoient deux cents princes et deux cent seize chefs de missions diplomatiques[1]. De nombreux groupes de pression sont également présents : chevaliers de l’ordre souverain militaire de Saint-Jean jérosolymitain dit de Malte[7],[8], représentés par trois délégués plénipotentiaires[9], mais aussi des représentants Juifs d'Allemagne, les abolitionnistes de la traite des Noirs, sans compter les inventeurs de recettes diverses pour assurer la paix du monde. Beaucoup de congressistes n'en connaissent que la fête et les mondanités, car le « congrès s'amuse » dans des réceptions continuelles[1]. Il n'y a presque pas de séances plénières. Les discussions et les décisions se prennent ailleurs. Les quatre vainqueurs de Napoléon Ier (Autriche, Prusse, Royaume-Uni et Russie) avaient décidé de se réserver les « choses sérieuses ». La France, initialement isolée mais représentée par son habile diplomate Talleyrand, réussit à grouper autour d'elle les petits États inquiets des convoitises des grands[10] et elle fait entrer trois autres pays européens, l'Espagne, le Portugal et la Suède. Le congrès rassemble les grands diplomates de l'époque[11],[12] :

États participants Chef d'État Chef du gouvernement Représentants/Participants
Empire d'Autriche François Ier de Habsbourg-Lorraine Klemens Wenzel von Metternich Klemens Wenzel von Metternich[1], Johann von Wessenberg, le conseiller Nikolaus von Wacken (de), Friedrich von Gentz
Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande George III de Hanovre Robert Jenkinson Robert Stewart, vicomte Castlereagh, puis Arthur Wellesley, duc de Wellington[1], puis Lord Clancarty, Charles Vane, Richard Trench, William Cathcart
Royaume de Prusse Frédéric-Guillaume III de Hohenzollern Karl August von Hardenberg le baron Wilhelm von Humboldt[1]
Empire russe Alexandre Ier de Holstein-Romanov Nikolaï Saltykov l'empereur Alexandre Ier de Russie et les comtes Charles Robert de Nesselrode et Ioánnis Kapodístrias[1], Andreï Razoumovski, Gustav Ernst von Stackelberg
États pontificaux Pie VII (Barnaba Niccoló Maria Luigi Chiaramonti) - le comte Filippo Magawly Cerati et Ercole Consalvi, cardinal secrétaire d'État
Royaume de Sicile Ferdinand III de Bourbon-Siciles - Luigi de’ Medici di Ottajano, Alvaro Ruffo della Scaletta, Antonio Maresca di Serracapriola et Fabrizio Ruffo di Castelcicala
Royaume de Sardaigne Victor-Emmanuel Ier de Sardaigne - le marquis Antoine Marie Philippe Asinari de Saint-Marsan
République de Gênes Victor-Emmanuel Ier de Sardaigne - le marquis Antonio Brignole Sale, pour la république de Gênes, annexée au royaume de Sardaigne.
Royaume d'Espagne Ferdinand VII de Bourbon Pedro Cevallos Pedro Gómez Labrador, ex-secrétaire d'État
Royaume de Portugal Marie Ire de Bragance - Pedro de Sousa Holstein, comte de Palmela, António de Saldanha da Gama (en), diplomate détaché en Russie, et Joaquim Lobo da Silveira (en), diplomate détaché à Stockholm, tous trois ministre plénipotentiaire du Portugal.
Royaumes unis de Suède et de Norvège Charles XIII de Holstein-Gottorp le comte Carl Löwenhielm
Confédération suisse - - Hans Reinhard, député de la Diète fédérale, Frédéric-César de La Harpe, représentant de plusieurs cantons
Royaume de France Louis XVIII de Bourbon Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord Talleyrand[10], les pairs Jean-Louis-Paul-François de Noailles et Frédéric-Séraphin de La Tour du Pin Gouvernet ; le plénipotentiaire français Emmerich Joseph de Dalberg

Ambitions et manœuvres des puissances européennes

Acte du congrès de Vienne du 9 juin 1815 (édition officielle).

Le congrès de Vienne est le « champ de bataille » diplomatique où les puissances européennes tentent de satisfaire leurs ambitions tout en contrecarrant celles de leurs anciens alliés contre Napoléon Ier. Deux grands antagonismes se manifestent : celui de la Russie et du Royaume-Uni, celui de l'Autriche et de la Prusse[13]. La France, alors vaincue, tente de retrouver une place de premier plan.

La Russie et la Prusse ont des visées expansionnistes tandis que le Royaume-Uni et l'Autriche cherchent la restauration de l'équilibre[10]. Le rêve séculaire du gouvernement russe de se rapprocher de l'Europe occidentale nécessite l'annexion d'une grande partie de la Pologne, au détriment du royaume de Prusse dans l'hypothèse où ce royaume ne parviendrait pas à annexer, à titre compensatoire, des territoires en Europe centrale. La Russie se verrait bien présider une fédération européenne et devenir de ce fait le géant européen[14]. La Russie est tentée de démembrer l'Empire ottoman afin de se rapprocher des détroits du Bosphore et des Dardanelles, solution qui offrirait l'accès à la Méditerranée, au grand dam de la marine britannique, maîtresse de cette mer. De plus les Russes mènent une politique très active dans le Pacifique, dont ils sont riverains en Sibérie, et en Alaska, alors possession russe. Le Royaume-Uni veut conserver la suprématie maritime acquise pendant les guerres de la Révolution et de l'Empire, cela suppose le maintien de la division de l'Europe, qui permet d'affaiblir les prétentions russes. Le Royaume-Uni est également favorable à un renforcement de la puissance de la Prusse en Allemagne qui ferait obstacle à l'influence russe en Europe. Russes et Britanniques sont en concurrence dans l'Empire ottoman et en Asie centrale avec l'avancée russe vers la mer Caspienne et celle des Britanniques en Afghanistan.

La Prusse et l'Autriche se disputent la suprématie en Allemagne. L'Autriche ne veut pas d'un agrandissement du royaume de Prusse, qui se ferait au détriment du roi de Saxe, fidèle allié de Napoléon Ier : la Prusse, déjà maîtresse de la Silésie, encerclerait la province de Bohême autrichienne[10]. Pour l'Autriche, le morcellement de l'Allemagne est la condition de son ascendant sur la Prusse. Cette dernière, quant à elle, accepte un glissement russe en Pologne pourvu que la Saxe lui soit accordée (accord russo-prussien de Kalisz du ). L'Autriche est hostile à la politique russe dans les Balkans (protection des minorités slaves de l'Empire ottoman) qu'elle considère comme chasse gardée. Elle reçoit pour cette position le soutien du Royaume-Uni, qui lui aussi veut empêcher les Russes de s'installer en mer Méditerranée.

Puissance vaincue, la France tente d'alléger le coût territorial de sa défaite et de retrouver sa place dans le concert européen des souverains légitimes. Talleyrand obtient de pouvoir participer aux conférences initialement réservées aux quatre vainqueurs. Pour cela, il promet à Castlereagh de soutenir la position britannique sur l'interdiction de la traite des Noirs. Il est également favorable au rétablissement des Bourbons dans le royaume des Deux-Siciles[10] que défendent les Britanniques (l'Autriche souhaite le maintien sur le trône de Naples de son récent allié Joachim Murat). Talleyrand obtient la participation de la Suède, de l'Espagne et du Portugal aux réunions des Grands, cela lui permet d'avoir des alliés face aux vainqueurs. Il s'allie à Metternich pour soutenir le maintien d'un royaume de Saxe[15], contrecarrant les ambitions de la Prusse, en contrepartie de l'annexion par la Prusse de la Rhénanie (ce qui fait de la Prusse le voisin immédiat de la France). Pour cela, il signe le , avec l'Autriche et le Royaume-Uni un traité secret destiné à contrer la Russie et la Prusse en Allemagne[10].

Modifications territoriales

Les frontières de l'Europe redessinées en 1815.

L'Acte final du congrès de Vienne (document de 300 pages en français) signé le redéfinit les contours de l'Europe après la chute de Napoléon Ier[16]. Comme déjà stipulé dans le traité de Paris, la France est pratiquement ramenée à ses frontières de 1791, devant renoncer à des territoires de langue française comme la Savoie et la Belgique et de langue italienne comme le comté de Nice annexés par la France avant les guerres napoléoniennes :

De plus, la France est surveillée de près par une ceinture d’États tampons destinés à interdire toute reprise d'une politique révolutionnaire et expansionniste (royaume des Pays-Bas, royaume de Sardaigne, et possessions rhénanes du royaume de Prusse installé aux frontières mêmes de la France).

La Belgique, catholique, est intégrée aux Provinces-Unies, majoritairement protestantes, pour former le royaume uni des Pays-Bas (le Benelux actuel, 1815-1830) reconstituant en partie les anciens Pays-Bas des époques bourguignonnes et de Charles Quint [18]. En échange de ses possessions allemandes (Fulda et Nassau), Guillaume Ier des Pays-Bas reçoit à titre personnel le grand-duché de Luxembourg. Le royaume des Pays-Bas perd les anciennes colonies du Cap et de la Guyane attribué à la Grande-Bretagne, mais conserve les Indes néerlandaises. Le prince de Ligne a décrit ce congrès comme « un tissu politique tout brodé de fêtes ».

La carte de la future Allemagne est simplifiée. La Confédération germanique (fin en 1866) regroupe les territoires de l’ancien Saint-Empire, divisés en 39 États (contre 350 en 1792) : la partie germanique de l’empire d’Autriche, cinq royaumes (Prusse, Saxe, Wurtemberg, Hanovre, Bavière), douze principautés, sept grands-duchés et quatre villes libres (Lübeck, Brême, Hambourg et Francfort). La Prusse obtient Dantzig, le grand-duché de Posen, la moitié nord, soit environ les deux cinquièmes, de la Saxe et une grande partie des provinces de Rhénanie et de Westphalie afin de constituer un rempart contre la France. L'électorat de Brunswick-Lunebourg, ou électorat de Hanovre, est restitué au roi d’Angleterre, agrandi et érigé en royaume[19].

L’Autriche recouvre la plupart des territoires qu’elle avait perdus et, en compensation de la perte des Pays-Bas autrichiens (la Belgique actuelle), reçoit des territoires allemands (Salzbourg) et italiens (Lombardie et Vénétie), de même que la partie de la Dalmatie qui appartenait auparavant à Venise (Provinces illyriennes sous Napoléon)[20].

À titre accessoire, les dotations sur le mont de Milan bénéficiant aux militaires français furent supprimées et les biens grevés[pas clair] revinrent aux princes.

La Suisse perd définitivement Mulhouse, alors cité-État, pays allié (zugewandter Ort)[21] de la Confédération, rattachée à la France en 1798, la Valteline et la région de Bormio (rattachées à la Lombardie) ; sa neutralité perpétuelle est proclamée[19]. Les possessions jurassiennes de l'évêché de Bâle sont attribuées à Berne en compensation du pays de Vaud, dont l'indépendance comme canton est reconnue[22]. Les cantons de la république de Genève, de la principauté de Neuchâtel (qui reste néanmoins la propriété personnelle du roi de Prusse jusqu'en 1848) et du Valais (département du Simplon dans l'Empire napoléonien) se joignent définitivement à la Confédération suisse. L’indépendance et la neutralité de la Suisse sont garanties par la création d’une confédération. Chaque canton choisit sa constitution et presque tous reviennent au régime en vigueur avant la Révolution. Les cantons de Vaud, Argovie et du Tessin restent autonomes et ne redeviennent pas des colonies et bailliage, ceci grâce à l'influence du Vaudois Frédéric-César de La Harpe sur le tsar Alexandre Ier de Russie dont il a été le précepteur.

La confédération a, en cas de guerre, un droit d'occupation militaire sur le nord de la Savoie qui dispose alors du même statut de neutralité.

En Italie, la Lombardie et la Vénétie sont données à l'empire d'Autriche qui instaure le royaume de Lombardie-Vénétie sous domination autrichienne. La maison de Savoie récupère le Piémont, Nice et la Savoie et entre en possession de Gênes. Le pape retrouve les États pontificaux mais, malgré les efforts de son représentant Consalvi, ne peut récupérer ni le Comtat Venaissin, ni Avignon. Le Bourbon Ferdinand Ier des Deux-Siciles retrouve son royaume des Deux-Siciles. Les duchés de Parme, Plaisance et Guastalla sont attribués à l'épouse de Napoléon, « l'impératrice » Marie-Louise, de la maison de Habsbourg-Lorraine. Modène et la Toscane sont également attribués à des Habsbourg, qui étaient pourtant l'ancien souverain (Ferdinand III de Habsbourg-Lorraine, grand-duc de Toscane) et l'héritier légal du souverain antérieur au traité de Campo-Formio (François IV de Habsbourg-Este, duc de Modène)[19]. La mère de François IV, Marie-Béatrice I, dernière descendante de la maison d'Este et, du côté de sa mère, de celle de Cybo-Malaspina, récupère son duché ancestral de Massa et Carrara et on lui attribue également les nombreux petits fiefs impériaux dans la Lunigiane, qui appartenaient généralement aux différentes branches de la famille Malaspina et que le Congrès avait décidé de ne pas reconstituer[23]. L'ancienne République de Lucques est érigée en duché et le nouvel État est attribué temporairement à l'Infante Marie-Louise de Bourbon (ancienne reine d'Étrurie comme épouse de Louis Ier de Bourbon-Parme) et à ses descendants masculins. Avec le traité collatéral de Paris de 1817 il sera en outre convenu qu'à la mort de la duchesse de Parme Marie-Louise de Habsbourg, les Bourbon-Parme récupéreront leur duché éponyme, et celui de Lucques sera dévolu au grand-duché de Toscane[24]. Le retour des souverains légitimes s’accompagne partout du régime politique antérieur. L’Autriche tient garnison dans les citadelles de Plaisance, Ferrare et Comacchio[19].

La nouvelle dynastie suédoise (maison Bernadotte, issue du maréchal d’Empire), reçoit la Norvège, ancienne possession danoise au terme d’un accord garantissant à celle-ci une large autonomie et un gouvernement distinct (convention de Moss)[19]. La Poméranie suédoise est rattachée à la Prusse. La Finlande est annexée à la Russie. Le Danemark reçoit le duché de Lauenbourg, depuis 1876 partie du Schleswig-Holstein.

La Pologne est partagée une quatrième fois. La Russie en est la principale bénéficiaire[18]. La Prusse ne conserve que la Posnanie et Dantzig. Cracovie devient une cité-république indépendante. Tout le reste de l’ancien duché de Varsovie passe sous l’autorité du tsar Alexandre Ier de Russie et forme le royaume de Pologne, ou du congrès, uni à la Russie avec pour vice-roi le frère du tsar, le grand-duc Constantin, mais possédant sa propre constitution, son gouvernement (Diète et Conseil d’État), son administration et son armée.

Le Portugal est historiquement le plus ancien allié de la Grande-Bretagne et, avec le soutien britannique, réussit à réclamer la restitution d'Olivence aux Espagnols. Le Portugal ratifie l'Acte final en 1815 mais l'Espagne ne veut pas le signer, ce qui devient le principal obstacle au Congrès de Vienne. Décidant en fin de compte qu'il valait mieux faire partie de l'Europe que de rester seule, l'Espagne accepte finalement le traité le . Cependant, Olivence et ses environs ne sont jamais revenus sous contrôle portugais et, à ce jour, ce problème reste non résolu[25],[26].

Le Royaume-Uni ne réclame rien en Europe, ni pour lui ni pour ses alliés, le Portugal et l'Espagne, où les rois sont rétablis. En revanche :

  • il obtient la création du royaume des Pays-Bas, qui met définitivement Anvers, partenaire commercial et concurrent potentiel de Londres, à l'abri des convoitises françaises ;
  • à titre personnel, le roi d'Angleterre voit le Hanovre, qui lui appartenait, agrandi et transformé en royaume de Hanovre ;
  • il assure son objectif de maîtrise des mers, ce qui le prémunit de toute offensive à son encontre, et agrandit son empire colonial :
    • conservation de la Guyane enlevée aux Hollandais ;
    • conservation des îles de Tobago et Sainte-Lucie prises aux Français et Trinité prise aux Espagnols ;
    • acquisition de Heligoland (pris au Danemark) qui lui permet de contrôler la mer du Nord et l'accès à la mer Baltique ;
    • acquisition de l’île de Malte (prise à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem), et des îles Ioniennes qui appartinrent longtemps à Venise, ce qui lui permet de surveiller l'Empire ottoman et le passage entre Méditerranée occidentale et Méditerranée orientale ;
    • sur la route des Indes, le Royaume-Uni s'empare du Cap et de Ceylan (enlevés aux Hollandais) et de l'Île-de-France, aujourd'hui île Maurice, enlevée à la France[18].

Beaucoup de petits États princiers disparaissent, victimes des appétits des vainqueurs. Les idées libérales révolutionnaires ont cependant marqué les esprits et restent présentes malgré leur négation par les puissances conservatrices.

Conséquences du congrès

Caricature : « Le gâteau des rois, tiré au Congrès de Vienne en 1815 »

C'est la vision anglo-autrichienne qui l'emporte : la recherche de l'équilibre européen et le retour des rois légitimes, sans jamais donner satisfaction aux aspirations des peuples à l'unité nationale, par le biais de l'indépendance (en Belgique, en Pologne et parmi les chrétiens des Balkans). Est également ignorée l'aspiration à l'unification (en Italie et, en partie, dans plusieurs États allemands) ou à un régime constitutionnel (revendiqué par des franges de la bourgeoisie progressiste européenne)[27]. La déception est importante pour nombre de jeunes Allemands appelés aux armes en 1813 par les souverains qui leur avaient promis une Allemagne libre et unifiée et dont le cri de guerre est « Vivat Teutonia ! »[18] (« Vive la Germanie ! »). Les sociétés secrètes, en particulier les carbonari italiens, prospèrent, elles aussi, sur ce refus des idées nouvelles.

On parle de l'instauration d'un « ordre de Vienne ».

Finalement, en consacrant les principes de légitimité et de restauration monarchique au mépris du droit des nationalités, les hommes de Vienne, à l'instar de l'Autrichien Metternich, jettent les bases des révoltes libérales qui, en 1848, secoueront l'Europe entière lors du Printemps des peuples.

La Sainte Alliance

La fondation de la Sainte Alliance, qui a été conclue le 26 septembre 1815, ne faisait pas partie des résultats officiels des négociations du congrès, mais est étroitement liée à son contenu et constitue une part décisive du système de Metternich émergeant en 1815. La Sainte Alliance comprenait initialement la Prusse, l’Autriche et la Russie. Ce manifeste des trois monarques appelait à la fraternité chrétienne et était donc en opposition directe avec la fraternité révolutionnaire des peuples. Metternich, qui était extrêmement sceptique quant à cette alliance, transforma le projet original, qui parlait d’une alliance de « peuples et d’armées », dans sa version finale en une « alliance de dirigeants » qui se tenait au-dessus des « peuples et des armées ». Le but de l’accord était, d’une part, de maintenir l’équilibre entre les princes et, d’autre part, d’intervenir auprès des peuples dans le cas des mouvements révolutionnaires. À l’exception de la Grande-Bretagne (où le Parlement a refusé d’y adhérer) et des États pontificaux restaurés par le Congrès sous le pape Pie VII, qui a rejeté le concept interconfessionnel, presque tous les États européens ont rejoint la Sainte Alliance[28].

Au cinéma

Le congrès de Vienne a été représenté cinématographiquement dans :

Notes et références

  1. a b c d e f g h et i Albert Malet et Jules Isaac, Révolution, Empire et première moitié du XIXe siècle, librairie Hachette, 1929, p. 404.
  2. (en) « Quadruple Alliance (Europe [1813-15]) » (consulté le ).
  3. (en) Merriam-Webster's Collegiate Encyclopedia, Merriam-Webster, , 1792 p. (ISBN 978-0-87779-017-4, lire en ligne), p. 1332.
  4. a et b Albert Malet et Jules Isaac, Révolution, Empire et première moitié du XIXe siècle, librairie Hachette, 1929, p. 386.
  5. (en) Marjie Bloy, « The Congress of Vienna, 1 November 1814 – 8 June 1815 », The Victorian Web, (consulté le ).
  6. Albert Malet et Jules Isaac, Révolution, Empire et première moitié du XIXe siècle, librairie Hachette, 1929, p. 402.
  7. (it) Umberto Castagnino Berlinghieri, Congresso di Vienna e principio di legittimità: la questione del sovrano militare ordine di San Giovanni gerosolimitano, detto di Malta, Vita e Pensiero, (ISBN 978-88-343-1422-7, lire en ligne).
  8. (it) Barbara Innocenti, Marco Lombardi et Josiane Tourres, In viaggio per il Congresso di Vienna: Lettere di Daniello Berlinghieri a Anna Martini con un percorso tra le fonti archivistiche in appendice, Florence, Firenze University Press (lire en ligne [PDF]).
  9. Les délégués plénipotentiaires de l'ordre souverain de Malte avec rang d'ambassadeur étaient : Fr. Antonio Miari (it), Fr. Daniello Berlinghieri (it) et Fr. Augusto Viè de Cesarini source.
  10. a b c d e et f Albert Malet et Jules Isaac, Révolution, Empire et première moitié du XIXe siècle, librairie Hachette, 1929, p. 405.
  11. Die Welt, Die erste Party der modernen Diplomatie, .
  12. Christa Bauer & Anna Ehrlich, Der Wiener Kongress: Diplomaten, Intrigen und Skandale, 2014.
  13. Serge Berstein, Pierre Milza, Histoire du XIXe siècle, édition Hatier, 1995, p. 9-10.
  14. Serge Berstein, Pierre Milza, Histoire du XIXe siècle, édition Hatier, 1995, p. 9.
  15. Louis XVIII avait épousé une cousine germaine du roi de Saxe — Albert Malet et Jules Isaac, Révolution, Empire et première moitié du XIXe siècle, librairie Hachette, 1929, p. 405.
  16. Acte du congrès de Vienne du 9 juin 1815, avec ses annexes sur Gallica.
  17. Jean-Baptiste Capefigue, Le Congrès de Vienne et les traités de 1815, t. 4, Amyot, Paris, 1864, p. 1 549-1 552.
  18. a b c et d Albert Malet et Jules Isaac, Révolution, Empire et première moitié du XIXe siècle, librairie Hachette, 1929, p. 410.
  19. a b c d et e Albert Malet et Jules Isaac, Révolution, Empire et première moitié du XIXe siècle, librairie Hachette, 1929, p. 408.
  20. Albert Malet et Jules Isaac, Révolution, Empire et première moitié du XIXe siècle, librairie Hachette, 1929, p. 407.
  21. « Congrès de Vienne » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  22. Meuwly, Olivier 1963-, Le Congrès de Vienne et le Canton de Vaud : 1813-1815 (ISBN 978-2-88454-144-2, OCLC 1007268461, lire en ligne).
  23. Acte du congrès de Vienne du 9 juin 1815, avec ses annexes, art. XCVIII, pp. 73-74 sur Gallica.
  24. (it) Nadia Verdile, Maria Luisa, la duchessa infanta, Lucques, Maria Pacini Fazzi, 2013, p. 14 (ISBN 9788865501917).
  25. (en) Richard James Hammond, Portugal and Africa, 1815–1910: a study in uneconomic imperialism, 1966, Stanford University Press (ISBN 0-8047-0296-9).
  26. This restitution had not taken place by 1875 and at that time the town was still held by Spain (Hertslet, p. 268).
  27. Denise Galloy, Franz Hayt, De 1750 à 1848, De Boeck Éducation, 1993, 96 pages, p. 69 (ISBN 2804111512).
  28. Wolfram Siemann, Vom Staatenbund zum Nationstaat. 1995, p. 330

Annexes

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Congrès de Vienne.

Bibliographie

  • Comte Victor-Scipion-Charles-Auguste de la Garde de Chambonas, Fêtes et souvenirs du Congrès de Vienne, Société typographique belge, Ad. Wahlen & Cie, Bruxelles, 1843, (5 tomes)
  • Leonard Chodźko, Le Congrès de Vienne et les traités de 1815, précédés et suivis des actes diplomatiques qui s'y rattachent, 1863 / 1864, éditeur : Amyot, Paris, 4 vol. Cet ouvrage qui comprend une introduction de Capefigue est publié sous le pseudonyme d'Angeberg..
  • Guillaume de Bertier de Sauvigny, Metternich et la France après le Congrès de Vienne, Hachette 1968.
  • Albert Malet et Jules Isaac, Révolution, Empire et première moitié du XIXe siècle, librairie Hachette, 1929.
  • Sédouy Jacques-Alain de, Le Congrès de Vienne, L’Europe contre la France 1812-1815, Perrin, 2003.
  • Stella Ghervas, Réinventer la tradition. Alexandre Stourdza et l'Europe de la Sainte-Alliance, Paris, Honoré Champion, 2008 (ISBN 978-2-74531-669-1).
  • Reiner Marcowitz, « Comment obtenir une paix durable ? Le congrès de Vienne de 1814/1815 et la conférence de paix de Paris en 1919/1920 – parallèles et différences », dans Revue d’Allemagne et des Pays de langue allemande, 43 (2011), p. 167-176.
  • Thierry Lentz, Le Congrès de Vienne : une refondation de l'Europe (1814-1815), Paris, Perrin, 2013, 385 p. (ISBN 978-2-262-03305-7).
  • (en) Mark Jarrett, The Congress of Vienna and its legacy : war and great power diplomacy after Napoleon, Londres, I. B. Tauris & Company, Ltd., , 522 p. (ISBN 978-1-78076-116-9)..
  • Vick Brian, The Congress of Vienna: Power and Politics after Napoleon, Cambridge, Mass.: Harvard University Press, 2014 (ISBN 9780674729711).
  • Eric Leroy du Cardonnoy & Herta Luise Ott, Perceptions du congrès de Vienne : répercussions d’un événement européen (XIXe – XXIe siècle), Rouen, PURH, Austriaca, no 79, 2014 (ISBN 979-10-240-0492-1).
  • Michel Kérautret, « Quelques réflexions sur l’historiographie française du Congrès de Vienne. », Napoleonica. La Revue 1/2015 (no 22), p. 87-103.
  • Karin Schneider/ Eva Maria Werner, Europa in Wien. Who is who beim Wiener Kongress 1814/15, Wien, Böhlau, 2015.
  • Luca Zoppelli, «La musique au Congrès de Vienne d'après le journal d'Anna Eynard-Lullin», Annales fribourgeoises 79, 2017, pp. 73-80.

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ChūkyōKaisar JepangBerkuasa1221PendahuluJuntokuPenerusGo-HorikawaKelahiran30 Oktober 1218Kematian18 Juni 1234 (usia 16)PemakamanKujō no Misasagi (Kyoto) Kaisar Chūkyō (仲恭天皇code: ja is deprecated , Chūkyō-tennō) (30 Oktober 1218 – 18 Juni 1234) adalah kaisar Jepang ke-85. Genealogi Dia adalah putra pertama dari Kaisar Juntoku. Ibunya adalah Ritsuko (?) (立子), putri dari Kujō Yoshitsune (九条良経). Lihat pula Kaisar Jepang Referensi Brown, Delmer M. and Ichirō Ishida, ed…

Ossido di etileneformula di struttura modello molecolare Nome IUPACossirano Nomi alternativiossido di etilene1,2-epossietanoossido di dimetilene Caratteristiche generaliFormula bruta o molecolareC2H4O Massa molecolare (u)44,05 Aspettogas incolore Numero CAS75-21-8 Numero EINECS200-849-9 PubChem6354 SMILESC1CO1 Proprietà chimico-fisicheDensità (g/cm3, in c.s.)0,87 Indice di rifrazione1,360 Solubilità in acquacompletamente solubile Coefficiente di ripartizione 1-ottanolo/acqua-0,30 Temperatura …

Álvaro Odriozola Odriozola berseragam Real Sociedad pada 2017Informasi pribadiNama lengkap Álvaro Odriozola ArzallusTanggal lahir 14 Desember 1995 (umur 28)Tempat lahir San Sebastián, SpanyolTinggi 176 cm (5 ft 9 in)[1]Posisi bermain Bek KananInformasi klubKlub saat ini Real MadridNomor 16Karier junior Marianistas2006–2014 Real SociedadKarier senior*Tahun Tim Tampil (Gol)2013–2017 Real Sociedad B 86 (3)2017–2018 Real Sociedad 50 (0)2018- Real Madrid 30 (2)202…

Mo Brooks Morris Jackson Mo Brooks Jr.[1] (lahir 29 April 1954) adalah seorang jaksa dan politikus Amerika Serikat. Ia menjabat sebagai anggota DPR sejak 2011. Setelah Joe Biden memenangkan pemilihan presiden Amerika Serikat 2020 dan Donald Trump menolak untuk menyerah, Brooks dengan gigih membela Trump dan membuat klaim palsu tentang adanya kecurangan dalam pemilu. Dia menjadi anggota Kongres pertama yang mengumumkan keberatannya atas pengesahan hasil Electoral College.[2][3…

Artikel ini sebatang kara, artinya tidak ada artikel lain yang memiliki pranala balik ke halaman ini.Bantulah menambah pranala ke artikel ini dari artikel yang berhubungan atau coba peralatan pencari pranala.Tag ini diberikan pada Februari 2023. Artikel ini membutuhkan rujukan tambahan agar kualitasnya dapat dipastikan. Mohon bantu kami mengembangkan artikel ini dengan cara menambahkan rujukan ke sumber tepercaya. Pernyataan tak bersumber bisa saja dipertentangkan dan dihapus.Cari sumber: J…

Small weir on the River Lea in England This article needs additional citations for verification. Please help improve this article by adding citations to reliable sources. Unsourced material may be challenged and removed.Find sources: Hartham Weir – news · newspapers · books · scholar · JSTOR (December 2022) (Learn how and when to remove this template message) Hartham Weir shortly after rebuilding Hartham Weir after heavy rain Hartham Weir during flood Har…

Koin 50 centavos Filipina (1928) Centavo adalah kata berbahasa Spanyol dan Portugis, berasal dari bahasa Latin centum, yang berarti seratus, dan akhiran -avo, yang berarti bagian atau fraksi. Centavo berarti, secara ketat, seperseratus. Kata ini adalah unit moneter pecahan, digunakan untuk mewakili seperseratus dari unit moneter dasar di banyak negara di dunia Beredar Boliviano Bolivia Centavo Ekuador Centavo Timor Leste Córdoba Nikaragua Escudo Tanjung Verde Lempira Honduras Metical Mozambik P…

Świętochłowice city with powiat rights (en)kota Tempat categoria:Articles mancats de coordenades Negara berdaulatPolandiaProvinsi di PolandiaProvinsi Silesia Ibu kota dariQ9273865 NegaraPolandia PendudukTotal46.494  (2021 )GeografiLuas wilayah13,31 km² [convert: unit tak dikenal]Ketinggian314 m Berbatasan denganBytom Chorzów Ruda Śląska SejarahPembuatan1313 (Kalender Masehi Gregorius) Informasi tambahanZona waktuUTC+1 UTC+2 Lain-lainKota kembarNový Jičín (en)HeilooLaa an der …

Ali Mughayat SyahSultan AcehBerkuasa1514 – 1530PenerusSalahuddinInformasi pribadiKematian6 Agustus 1530Banda AcehPemakamanBanda AcehWangsaMeukuta AlamAyahSultan Syamsu Syah Sultan 'Ali Alaidin Mughayat Syah (Jawi : علي الدين محياة شيخ) adalah pendiri dan sultan pertama Kesultanan Aceh yang bertakhta dari tahun 1514 sampai meninggal tahun 1530. Mulai tahun 1520, ia memulai kampanye militer untuk menguasai bagian utara Sumatra. Kampanye pertamanya adalah Daya, di sebelah bar…

Coppa Italia Serie D 2002-2003 Competizione Coppa Italia Serie D Sport Calcio Edizione 4ª Organizzatore FIGC Date dal 24 agosto 2002al 1º maggio 2003 Luogo  Italia Partecipanti 162 Risultati Vincitore  Sansovino(1º titolo) Secondo  USO Calcio Semi-finalisti  Mezzolara Isernia Statistiche Incontri disputati 288 Gol segnati 797 (2,77 per incontro) Cronologia della competizione 2001-2002 2003-2004 Manuale La Coppa Italia Serie D di calcio 2002-2003, quarta e…

Lembah Sorik MarapiKecamatanPeta lokasi Kecamatan Lembah Sorik MarapiNegara IndonesiaProvinsiSumatera UtaraKabupatenMandailing NatalPemerintahan • Camat-Populasi • Total- jiwaKode Kemendagri12.13.09 Kode BPS1202033 Luas- km²Desa/kelurahan8/1 Lembah Sorik Marapi adalah sebuah kecamatan di Kabupaten Mandailing Natal, Sumatera Utara, Indonesia.[1] Referensi ^ Salinan arsip. Diarsipkan dari versi asli tanggal 2017-09-30. Diakses tanggal 2015-08-17.  lbsKeca…

English footballer Sam Stockley Stockley at Ferencvárosi TC in July 2010.Personal informationFull name Samuel Joshua Stockley[1]Date of birth (1977-09-05) 5 September 1977 (age 46)Place of birth Tiverton, EnglandHeight 1.83 m (6 ft 0 in)[2]Position(s) Right-backYouth career1994–1996 SouthamptonSenior career*Years Team Apps (Gls)1996–2001 Barnet 182 (2)2001–2002 Oxford United 41 (0)2002 → Colchester United (loan) 10 (1)2002–2006 Colchester United 131…

2009 video game For the 2020 remake, see Demon's Souls (2020 video game). 2009 video gameDemon's SoulsPackaging artwork used for most regionsDeveloper(s)FromSoftware[a]Publisher(s)JP: Sony Computer EntertainmentNA: Atlus USAPAL: Namco Bandai PartnersDirector(s)Hidetaka MiyazakiProducer(s)Masanori TakeuchiTakeshi KajiiDesigner(s)Takashi NakamuraProgrammer(s)Jun ItoArtist(s)Makoto SatohMasato MiyazakiHisao YamadaComposer(s)Shunsuke KidaPlatform(s)PlayStation 3ReleaseJP: February 5, 200…

American politician Senator Downey redirects here. For the New York State Senate member, see John V. Downey. Sheridan DowneyDowney in 1939United States Senatorfrom CaliforniaIn officeJanuary 3, 1939 – November 30, 1950Preceded byThomas M. StorkeSucceeded byRichard Nixon Personal detailsBorn(1884-03-11)March 11, 1884Laramie, Wyoming, U.S.DiedOctober 25, 1961(1961-10-25) (aged 77)San Francisco, California, U.S.Political partyDemocraticSpouseHelen SymonsChildren5Alma materUniversity…

Johann Ludwig BurckhardtLahir24 November 1784 (umur 239)Lausanne, VaudMeninggal15 Oktober 1817(1817-10-15) (umur 32)Kairo, MesirKebangsaanSwissPekerjaanMusafir, ahli pengetahuan ketimuran Johann Ludwig (yang juga dikenal dengan nama John Lewis, Jean Louis) Burckhardt (24 November 1784 – 15 Oktober 1817) adalah seorang berkebangsaan Swiss yang juga seorang pengembara dan orientalis. Seringkali ia menulis surat dalam bahasa Prancis dan menandatanganinya dengan inisial Lou…

This article needs additional citations for verification. Please help improve this article by adding citations to reliable sources. Unsourced material may be challenged and removed.Find sources: La Révolution française film – news · newspapers · books · scholar · JSTOR (September 2016) (Learn how and when to remove this template message) 1989 filmLa Révolution françaiseRelease posters for Part I and Part II.Directed by Robert Enrico (Part 1) Rich…

Election in Mississippi Main article: 1932 United States presidential election 1932 United States presidential election in Mississippi ← 1928 November 8, 1932[1] 1936 → All 9 Mississippi votes to the Electoral College   Nominee Franklin D. Roosevelt Party Democratic Home state New York Running mate John Nance Garner Electoral vote 9 Popular vote 140,168 Percentage 95.98% County Results Roosevelt  80-90%  90-100% Pres…

Zivko Edge 540; diproduksi oleh Zivko Aeronautics, adalah sebuah pesawat aerobatik tingkat tinggi. Mampu roll rate 420 derajat per detik dan climb rate 3.700 kaki per menit, telah diterbangkan untuk memenangkan di sirkuit Unlimited aerobatik internasional beberapa kali sejak pertengahan 1990-an. Sebuah versi tandem-kursi dijual sebagai Edge 540T. Zivko Edge 540 adalah pesawat yang paling umum digunakan dalam Red Bull Air Race World Series - bahkan semua juara World Series telah terbang dengan pe…

Pusat Bisnis Internasional MoskwaМосковский международный деловой центрPusat Bisnis Internasional Moskwa pada Mei 2018Nama lainMoskva-CityInformasi umumStatusstatus already builtLokasiDistrik Presnensky, MoskwaNegara RusiaKoordinat55°44′48″N 37°32′13″E / 55.74667°N 37.53694°E / 55.74667; 37.53694Koordinat: 55°44′48″N 37°32′13″E / 55.74667°N 37.53694°E / 55.74667; 37.53694Mulai dibangun…

Igor Lediakhov Informasi pribadiNama lengkap Igor LediakhovTanggal lahir 22 Mei 1968 (umur 55)Tempat lahir Sochi, RusiaPosisi bermain PenyerangKarier senior*Tahun Tim Tampil (Gol)1988-1989 Rostov-on-Don 1990 Dnipro Dnipropetrovsk 1991-1992 Rotor Volgograd 1992-1994 Spartak Moscow 1994-2002 Sporting Gijón 1998 →Yokohama Flügels 2002-2003 Eibar Tim nasional1992 Uni Soviet 7 (1)1992-1994 Rusia 8 (0) * Penampilan dan gol di klub senior hanya dihitung dari liga domestik Igor Lediakhov (lahir…

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