Entre 1951 et 1955, Werner Bergmann, professeur à l'université Yale isole des nucléosides de thymine et d'uracile à partir d'éponge de Floride, Cryptotethia crypta. Les nucléosides isolés serviront de modèle afin de préparer des composés antimétabolites. La cytarabine est synthétisée en 1959 par les chimistes Walwick, W Roberts et C. Dekker de l'université de Californie[2]. En 1960, Pizer et Cohen de l'université de Pennsylvanie ont évalué son activité métabolite sur la bactérie E. coli, concluant que le nucléoside synthétique inhibait le métabolisme des nucléosides[3],[4].
Mécanisme d'action
La cytarabine est un antimétabolite analogue nucléosidique de la cytosine, qui exerce son action anticancéreuse en inhibant la synthèse de l'ADN. Elle prend la place des nucléosides naturels et bloque la réplication de l'ADN lorsqu'elle est incorporée dans les nouveaux brins d'ADN synthétisés. Cette inhibition affecte toutes les cellules qui se renouvellent rapidement : à la fois les cellules cancéreuses mais également les cellules de la moelle osseuses impliquées dans l'hématopoïèse par exemple.
les leucémies aiguës myéloblastiques (LAM) de l'adulte et de l'enfant, à doses conventionnelles lors du traitement d'induction de la rémission (protocole 7+3 par exemple) et du traitement d'entretien, à hautes doses dans les formes dites réfractaires ou en cas de rechute ;
2mg·kg-1 par jour pendant 10 jours consécutifs puis en absence de toxicité augmenter à 4mg·kg-1 par jour jusqu'à obtention d'une réponse clinique.
Perfusion intermittente
3 à 5mg·kg-1 par jour pendant cinq jours consécutifs puis abstention thérapeutique pendant deux à neuf jours et nouvelle cure jusqu'à réponse thérapeutique.
Traitement d'entretien
1mg·kg-1 par voie intraveineuse ou sous-cutanée, une ou deux fois par semaine.
Effets indésirables
Fièvre[7], toxidermie[8], cérébellite[9] (liée à la dose (> 1 000 mg m−2) et à la fonction rénale).
Pharmacocinétique
Après l’administration intraveineuse des doses multiples (2-3 g·m-2 toutes les 12 heures, en perfusion d’une heure, sur 5-6 jours), les concentrations plasmatiques en fin de perfusion sont de l’ordre de 19,96 ± 8,02 µg/ml et 35 ± 2,8 µg/ml et décroissent à l’arrêt de la perfusion selon une courbe biexponentielle[10].
La cytarabine passe la barrière hémato-encéphalique et elle est aussi diffuse dans la salive, la rate, les reins, le tube digestif, le thymus, la moelle osseuse et les larmes, mais on ne sait pas si la cytarabine passe dans le lait maternel.
La cytarabine semble être métabolisée rapidement, principalement au niveau hépatique et probablement rénale. Le métabolite actif (arabinofuranosylcytosine tri-phosphate) est formé par phosphorylations successives de la cytarabine et le métabolite inactif (arabinofuranosyl uracile) résulte par la désamination de la cytarabine[11].
Seulement 5,8 % de la dose intraveineuse est excrétée intacte dans l’urine en 12-24 heures et 90 % comme produit désaminé.
↑(en) The Evolution of Drug Discovery: From Traditional Medicines to Modern Drugs.
↑(en) « Metabolism of Pyrimidine Arabinonucleosides and Cyclonucleosides in Escherichia coli », The journal of biological chemistry, .
↑(en) « A historical perspective on the development of the cytarabine (7 days) and daunorubicin (3 days) treatment regimen for acute myelogenous leukemia: 2013 the 40th anniversary of 7 + 3 », Blood Cells, Molecules, and Diseases, .
↑(en) M S Rose et D N Bateman, « Pyrexia with cytosine arabinoside », British Medical Journal, vol. 4, no 5832, , p. 115 (ISSN0007-1447, PMID4507267, PMCIDPMC1786252).
↑(en) P Cetkovská, K Pizinger, P Cetkovský, « High-dose cytosine arabinoside-induced cutaneous reactions », Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology, vol. 16, no 5, , p. 481–485. (ISSN1468-3083, PMID12428842, DOI10.1046/j.1468-3083.2002.00395.x, résumé).
↑(en) L. Miller, M. P. Link, S. Bologna, B. R. Parker, « Cerebellar atrophy caused by high-dose cytosine arabinoside: CT and MR findings », American Journal of Roentgenology, vol. 152, no 2, , p. 343-344 (ISSN0361-803X et 1546-3141, PMID2783512, lire en ligne, consulté le ).
↑Aracytine – Résumé des Caractéristiques du Produit, L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), France, juin 2015.
↑McEvoy GK, Ed. American Hospital Formulary Service (AHFS) Drug Information (2008), American Society of Health System Pharmacists, États-Unis.