Danielle Cravenne se dit fatiguée auprès de son mari et prévoit de se reposer quelques nuits à l'auberge de « La Colombe d'or » située à Saint-Paul-de-Vence (Alpes-Maritimes)[4]. Le , Danielle Cravenne, accompagnée de son chien, passe les contrôles de sécurité de l'aéroport d'Orly en dissimulant une carabine22 long rifle et un pistolet[5]. À 11 h 45, le Boeing 727 d'Air France quitte le tarmac en direction de Nice[6]. Durant le trajet, quelques moqueries sont émises par les passagers à son encontre concernant son manteau de vison[7], elle se lève en direction des toilettes. Lorsqu'elle en ressort, elle tient dans une main un revolver (qui se révélera comme factice) et une carabine dans l'autre[6]. Elle fait lire ses revendications aux passagers par l'intermédiaire d'une hôtesse de l'air, stipulant que « toutes les bobines de Rabbi Jacob soient mises sous scellé, et qu'elles ne soient projetées que lorsque les Israéliens et les Arabes ne mourront plus » ; que « pendant vingt-quatre heures, personne ne se serve de sa voiture sauf médecins et pompiers » ; que l'affiche du film soit remplacée par l'image « d'un Israélien, d'un Palestinien et d'un Arabe se tenant par la main » ; que, durant vingt-quatre heures, le journal France-Soir n'effectue qu'une seule et unique édition consacrée « aux ethnies spoliées »[8] et exige aussi que l'avion se dirige vers Le Caire. Le pilote négocie une escale à Marseille où l'avion se pose à 12 h 32. Danielle Cravenne fait débarquer les 110 passagers[6]. Elle retient le commandant de bord et le chef de cabine[4], Jacky Lapoussière[9].
Après trois heures de négociations, elle demande un repas et trois membres du Groupe d'intervention de la Police nationale (GIPN), usurpant les rôles du personnel de restauration, montent à bord. Elle aurait mis l'un d'entre eux en joue, celui-ci tirant alors deux balles, la première dans la poitrine et la seconde dans la tête[10]. Les ambulanciers la découvrent recroquevillée dans un coin encore en vie[7].
À l'âge de 35 ans en laissant deux enfants de 6 et 4 ans, Danielle Cravenne meurt lors de son transfert à l'hôpital[8],[11].
Après cette tragédie, Georges Cravenne et ses avocats, Robert Badinter et Georges Kiejman intentent une action de justice contre l'État français, le [12]. Cette action est déboutée[2].
Reportage
Dans un reportage diffusé sur l'ORTF, le préfet pour la police des Bouches-du-Rhône, René Heckenroth(de), indique les revendications de la preneuse d'otages « Elle a réclamé 15 000 litres de kérosène pour partir. Elle voulait se poser dans des régions ahurissantes puis elle a demandé à manger ». Il décrit ensuite les circonstances de la prise d'assaut « Trois hommes du GIPN ont pu pénétrer dans l'avion. Subitement, elle a mis en joue un de mes hommes qui a eu le réflexe de dégainer et de tirer, la blessant gravement ». En évoquant la légitime défense, un journaliste demande si le policier était vraiment menacé, le préfet répond « Oui, un de mes hommes a été mis en joue et la vie du steward était en jeu »[3].