Né dans le Labourd, son père était médecin, fermier de la dîme, et entretenait également un dépôt de commerce à Arruntz[2]. Il est le frère cadet de Dominique Garat, révolutionnaire et représentant du Labourd aux Etats-Généraux de 1789 à ses côtés.
Dominique Joseph Garat arrive fort jeune à Paris. Il y est journaliste à partir de 1777. De cette date à la Révolution, il est rédacteur au Mercure de France pour sa partie littéraire: il publie ainsi un long compte-rendu du discours de réception de Condorcet à l'Académie française[3]. Il est aussi rédacteur au Journal de Paris à partir de 1781[4].
Il obtient en 1779 le prix d'éloquence de l'Académie française pour son Éloge de Suger. Ses Éloge de Montausier et Éloge de Fontenelle sont couronnés dans les concours de 1781 et 1784.
On dit que Dominique Joseph Garat devint, après avoir notifié à Louis XVI la sentence de mort le 20 janvier 1793, de plus en plus grognon et renfermé et que ses lunettes d'or qui servirent ce 20 janvier 1793, ne sortirent plus d'un tiroir auquel il était interdit de toucher. Familier de la maison de Dominique Joseph Garat, le curé d'Ustaritz les utilisa un jour pour lire son bréviaire et lorsque Dominique Joseph Garat revenant d'une visite les aperçut, il s'écria : « Les lunettes de la sentence » et tomba foudroyé.[réf. nécessaire]
Déjà en décembre 1803, Garat fait déjà un exposé de l'inégalité entre les basques français et espagnols au consul[5], dans une lettre lui étant adressée.
En 1808, Garat transmet à Napoléon, via Savary, un Exposé succint d'un projet de réunion de quelques cantons de l'Espagne et de la France dans la vue de rendre plus faciles et la soumission de l'Espagne et la création d'une maxime puissance.
En 1811, il soumet à Napoléon via le duc de Basano ses Recherches sur le peuple primitif de l’Espagne ; sur les révolutions de cette péninsule ; sur les Basques espagnols et françois. Il y propose la création d'un état basque indépendant et soumis à l'Empire, constitué des sept provinces du pays basque, qui aurait le nom de "Nouvelle-Phénicie". Les Basques seraient pour lui des descendants des Phéniciens, et leur langue, leur culture, et leur amour de la mer justifieraient la création d'un état indépendant et autonome. De fait, ce projet de Nouvelle-Phénicie est souvent considéré comme un premier jalon dans l'histoire du nationalisme basque[6]. Cependant, Napoléon, occupé dans le conflit l'opposant aux Russes, ne donnera jamais suite à ce projet de Nouvelle-Phénicie.
En 1795, alors qu'il donnait son cours d'analyse de l'entendement à l'École normale, il s'engagea dans une querelle intellectuelle avec l'un de ses élèves, le mystique Claude de Saint-Martin. Celui-ci opposa notamment l'existence d'un sens moral supérieur aux sensations et la distinction du corps et de l'âme aux positions sensualistes de Garat. L'affaire, qui fit grand bruit, fut baptisée « la bataille Garat » par les contemporains[7].
Franc-maçon, Garat est recensé, en 1779, comme membre de la loge des Neuf Sœurs[8].
Carrière politique
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Ministre de l'Intérieur (par intérim entre le 23 janvier et le 14 mars 1793) puis nommé le 14 mars à cette fonction qu'il occupe jusqu'au 20 août 1793.
1778 : Mémoire pour le chevalier Queyssat, chef d'escadron au régiment de Chartres, le sieur Froidefond de Queyssat, capitaine d'infanterie, et le sieur Fillol de Queyssat, capitaine aide-major d'infanterie, contre le sieur Belair Damade, commis-négociant à Bordeaux
1779 : Deux importantes notes, l'une contre l'esclavage des Noirs, l'autre en faveur du divorce dans Les Mois, Poëme en douze chants, par Jean-Antoine Roucher.
1787 : Précis historique de la vie de M. de Bonnard
1792 : Considérations sur la Révolution française et sur la conjuration des puissances de l'Europe contre la liberté et contre les droits des hommes, ou Examen de la proclamation des gouverneurs des Pays-Bas
1792 : Opinion contre les plans présentés par M. M. Dupont et Sieyès à l'Assemblée nationale, pour l'organisation du pouvoir judiciaire
1793 : Instruction du ministre de l'Intérieur à ses concitoyens, sur les formalités à remplir pour participer aux secours décrétés les 26 novembre 1792 et 4 mai 1793 en faveur des parents des militaires et marins au service de la République
1794 : Journal politique et philosophique, ou Considérations périodiques sur les rapports des événements du temps avec les principes de l'art social
1794 : Mémoire sur la Révolution, ou Exposé de ma conduite dans les affaires et dans les fonctions publiques
1797 : De la conspiration d'Orléans
1798 : Corps législatif. Conseil des Anciens. Discours le 2 pluviôse an VII, anniversaire du 21 janvier 1792 et du serment de haine à la royauté et à l'anarchie
1798 : Discours préliminaire à la 5ème édition du dictionnaire de l'Académie Française, paru en 1798.
1798 : Corps législatif. Conseil des Anciens. Discours prononcé après la lecture du message du Directoire exécutif qui annonce les nouvelles victoires de l'armée d'Italie
1798 : Corps législatif. Conseil des Anciens. Discours prononcé après la lecture du message sur l'assassinat des ministres à Rastadt
1798 : Corps législatif. Conseil des Anciens. Opinion sur la résolution du 4 pluviôse an VII, relative aux prises maritimes
1798 : Corps législatif. Conseil des Anciens. Opinion sur la résolution du 27 thermidor an VI relative aux domaines engagés
1798 : Corps législatif. Conseil des Anciens. Rapport sur la résolution du 29 prairial an VII relative aux délits de la presse.
1799 : Corps législatif. Commission du Conseil des Anciens. Discours prononcé après la lecture de la résolution sur la présentation au peuple des nouvelles lois fondamentales de la république
1799 : Corps législatif. Conseil des Anciens. Rapport sur la résolution du Conseil des Cinq-Cents, qui annule le tribunal du département des Bouches-du-Rhône
1799 : Corps législatif. Conseil des Anciens. Discours prononcé après la lecture d'un message du Directoire exécutif du 18 vendémiaire an VIII qui annonçait des victoires remportées par les armées françaises en Orient, en Helvétie et en Batavie.
1799 : Corps législatif. Conseil des Anciens. Rapport sur la résolution relative à la liberté de la presse
1799 : Corps législatif. Conseil des Anciens. Rapport sur la résolution relative à l'échange du jeu de paume de Versailles contre un domaine national
1800 : Discours prononcé dans la séance extraordinaire du 4 messidor an après la lecture des relations officielles de la bataille de Marengo
1800 : Éloge funèbre des généraux Kléber et Desaix
1805 : Mémoire sur la Hollande, sur sa population, son commerce, son esprit public et sur les moyens soit de la maintenir dans son indépendance comme État, soit de lui rendre ses anciennes prospérités comme nation commerçante
1807 : Coup d'œil sur la Hollande, ou Tableau de ce royaume en 1806
1811 : Recherches sur le peuple primitif de l'Espagne ; sur les révolutions de cette péninsule ; sur les Basques espagnols et françois. Rapport établi en 1811 pour Napoléon Ier[9]
1814 : Anecdotes inédites ou peu connues sur le général Moreau
1820 : Mémoires historiques sur la vie de M. Suard
1829 : Mémoires historiques sur le XVIIIe siècle, sur les principaux personnages de la Révolution française, ainsi que sur la vie et les écrits de M. Suard
La valeur des ouvrages de Garat ne suscita pas un enthousiasme général :
« Deux Garat sont connus : l’un écrit, l’autre chante Admirez, j’y consens, leur talent que l’on vante Mais ne préférez pas, si vous formez un vœu La cervelle de l’oncle au gosier du neveu. »
De gueules à une rivière courante posée en bande d'argent accompagnée en chef d'une montagne à trois sommets d'or, et en pointe de trois pieds de maïs du même tigé de sinople ; quartier des comtes sénateurs.[10],[12],[13]
↑Jean Casenave, « Dominique-Joseph Garat - Recherches sur le peuple primitif de l’Espagne ; sur les révolutions de cette péninsule ; sur les Basques espagnols et françois. Rapport établi en 1811 pour Napoléon Ier », Lapurdum. Euskal ikerketen aldizkaria | Revue d'études basques | Revista de estudios vascos | Basque studies review, no 11, , p. 69–135 (ISSN1273-3830, DOI10.4000/lapurdum.309, lire en ligne, consulté le )
↑Serge Nicolas, Histoire de la philosophie en France au XIXe siècle. Naissance de la psychologie spiritualiste (1789-1830), Paris, L’Harmattan, 2007, p. 32-33.
↑Nicolas Roret, Nouveau manuel complet du blason ou code héraldique, archéologique et historique : avec un armorial de l'Empire, une généalogie de la dynastie impériale des Bonaparte jusqu'à nos jours, etc..., Encyclopédie Roret, , 340 p. (lire en ligne)
Danton (des Pyrénées), « Garat (Joseph-Dominique) », dans A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur, biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, vol. I, [détail de l’édition] (BNF37273876, lire en ligne), p. 327-333lire en ligne ;