La commune est à l'ouest de l'Avranchin et dispose d'une plage qui donne sur la baie du Mont-Saint-Michel. Le bourg de Dragey est à 6,5 km au sud-ouest de Sartilly, à 13 km à l'ouest d'Avranches et à 19 km au sud de Granville. Le bourg de Ronthon est à 3 km au nord-est de celui de Dragey et à 4 km au sud-ouest de Sartilly[1].
Le point culminant (115 m) se situe en limite nord.
Au , Dragey-Ronthon est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[3]. Elle est située hors unité urbaine[4] et hors attraction des villes[5],[6].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[7]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d'urbanisme le prévoit[8].
Toponymie
Le nom est créé en 1979 par la fusion des toponymes Dragey et Ronthon.
Le toponyme Dragey est attesté sous la forme Drageiun en 1027-1035[9].
Son origine est incertaine. Elle pourrait être liée à un anthroponymeroman tel que Dravius[9]. Ernest Nègre part dans une tout autre direction, et voit dans le nom de Dragey une variante masculine (non attestée) de dragée, au sens agricole de « dravière, fourrage constitué d'un mélange de vesce et d'avoine »[10].
Ronthon est composé de l'élément -thon qui semble dérivé de l'anglo-saxontun qui a donné l'anglais town[11], et de l'élément ron dont Ernest Nègre attribue l'origine à l'anthroponymegermaniqueRaganus[12]. Ce toponyme est attesté sous les formes Ransthun en 1158, Ronthon en 1212 et Ronton en 1254[12].
En 1973, les communes de Dragey, Genêts, Ronthon et Saint-Jean-le-Thomas ont formé Dragey-Tombelaine. Genêts, Ronthon et Saint-Jean-le-Thomas gardaient un statut de communes associées. En 1979, Genêts et Saint-Jean-le-Thomas ont repris leur indépendance, et la commune a finalement pris le nom de Dragey-Ronthon.
Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et quatre adjoints[16]. L'un de ces conseillers est maire délégué de la commune associée de Ronthon[16].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[18].
En 2022, la commune comptait 789 habitants[Note 2], en évolution de −3,31 % par rapport à 2016 (Manche : −0,31 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Dragey a compté jusqu'à 942 habitants en 1836, Ronthon 563 en 1821.
Commune rurale dont l'activité économique repose essentiellement sur l'élevage (de chevaux et de vaches laitières) et le tourisme estival.
Lieux et monuments
Les églises
Église Saint-Médard de Dragey (ou Saint-Marc, du nom de son hameau) des XIIe, XIIIe, XVe – XVIIIe siècles. L'église de style roman, avec un avant-porche latéral, et des fenêtres du XVe, construite à partir du XIe siècle[22] est inscrite au titre des monuments historiques[23]. Un vitrail rappelle la tragédie (noyade) du fils du propriétaire d'alors du manoir de Brion, monsieur Isselin, avec un de ses amis. Sa tour servait de point de repère (amer) aux pêcheurs, pèlerins ou navigateurs qui se trouvaient en baie. Elle abrite un maître-autel avec les statues d'un christ rédempteur et évêques dont saint Médard, retable des XVIIe – XVIIIe siècles, des autels latéraux et chaire à prêcher du XVIIe, classés au titre objet[24].
Église Saint-Nicolas de Ronthon, en partie du XIIe siècle. L'édifice d'origine romane avec un avant-porche latéral bouché, son haut clocher et son absence de transept, a été refaite notamment au XVIIIe siècle. Un ensemble autel-retable-tabernacle-statues-reliquaires ainsi qu'une Vierge à l'Enfant du XIIIe sont classés au titre objet.
Ces églises dépendent de la paroisse Saint-Auguste-Chapdeleine du doyenné du Pays de Granville-Villedieu[25].
Les manoirs
Manoir de Potrel des XVe – XVIe siècles, avec un porche à deux tours semi-circulaires et pigeonnier octogonal, inscrit partiellement au titre des monuments historiques[26].
Manoir de Brion des XIVe, XVIe – XXe siècles, ancien prieuré Saint-Laurent fondé au XIe siècle par l'abbaye du Mont-Saint-Michel, qui servit de maison de retraites aux abbés et moines. Vendu à la Révolution, il fut restauré au XXe siècle.
Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN978-2-9159-0709-4), p. 76.
René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN978-2-35458-036-0), p. 187.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Guy Le Hallé (préf. Hervé Morin, photogr. Yves Buffetaut), Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN978-284673-215-4), p. 89.