Enghien est une ville du Hainaut pratiquement depuis sa fondation au XIe siècle. Lorsque la baronnie d'Enghien[1] fut incluse dans l'apanage constitué au profit de la maison de Condé, le petit-fils de Marie, Louis Ier de Bourbon-Condé transporta le nom d'Enghien sur sa seigneurie de Nogent-le-Rotrou qu'il fit renommer « Enghien-le-Français », puis ériger en duché-pairie en 1566 (alors que la baronnie d'Enghien en Belgique alla finalement au neveu de Louis Ier de Condé, Henri IV, qui la vendit en 1607 à Charles d'Arenberg). Le premier prince de Condé mourut en 1569 avant l'enregistrement des lettres patentes. Le titre aurait donc dû s'éteindre avec lui, mais son fils Henri Ier de Bourbon-Condé, puis son petit-fils Henri II de Bourbon-Condé, continuèrent de porter, entre autres, conjointement avec le titre de prince de Condé, celui de duc d'Enghien.
En 1621 toutefois, ce fils d'Henri Ier, Henri II de Bourbon-Condé (1588-1646), donna à son fils Louis nouveau-né (le futur Grand Condé) son titre de duc d'Enghien. L'usage fut ainsi inauguré de nommer « duc d'Enghien » le fils aîné du prince de Condé en titre.
Cependant, ce même Henri II de Bourbon-Condé, fut créé duc de Montmorency en 1633 après l'exécution de son beau-frère, Henri II de Montmorency, le dernier duc de Montmorency, en 1632. En septembre 1689, pour donner définitivement au titre de duc d'Enghien une légitimité jusque-là contestable, le petit-fils d'Henri II et fils du Grand Condé, Henri Jules de Bourbon-Condé, fait renommer le duché de Montmorency en duché d'Enghien (d'où le nom d'Enghien-les-Bains), au profit de son propre fils Louis III de Bourbon-Condé (1668-1710). Peu après, le duché de Beaufort en Champagne fut renommé duché de Montmorency : voir l'article Duc de Beaufort. Le titre de duc d'Enghien continua donc d'être porté comme titre de courtoisie par le fils aîné du prince de Condé en titre, toutefois, si ce fils aîné avait lui-même un fils, c'est ce dernier qui prenait le titre de duc d'Enghien, le fils aîné du prince de Condé en titre gardant dans ce cas le titre de duc de Bourbon.
Le duché-pairie de Montmorency, rebaptisé Enghien, était donné en 1633 en succession masculine et féminine (M-F, ci-après) [2].
Dans l'ancien droit, la succession en ligne féminine est néanmoins, conditionnée à l'édit de 1711 sur les pairies :
la candidate à la succession doit descendre du premier titulaire,
le Roi doit approuver son mariage,
la succession doit faire l'objet d'une lettre-patente de transfert [3].
Aucune réversion du titre sous les monarchies du XIXe siècle : le titre est éteint depuis la mort du dernier prince de Condé, Louis VI Henri de Bourbon-Condé, en 1830.
On dit que les descendants huguenots de Nicolas, un fils illégitime du premier prince de Condé, perpétuent en Brandebourg à la fois le titre de prince et celui de duc d'Enghien. Bien que cette branche de la famille, prussienne depuis le XVIIe siècle, soit effectivement la dernière survivante des Bourbon-Condé avec l'extinction de la lignée principale, il n'existe aucun droit légal à ces titres.