L'Est-Anglie fut pendant une brève période le plus puissant des royaumes anglo-saxons, à la suite d'une victoire vers 616 contre la Northumbrie ; son roi Rædwald (mort vers 624) est cité par la Chronique anglo-saxonne comme le quatrième bretwalda, un terme de sens incertain mais impliquant une forme de suzeraineté. Cette supériorité dura peu : dans les quarante années suivantes, elle fut défaite par deux fois par la Mercie et s'affaiblit progressivement, jusqu'à ce qu'en 794 par le roi Offa de Mercie fasse mettre à mort Æthelberht et s'empare de son royaume.
Malgré la construction de levées contre l'océan dès l'époque romaine, une grande partie de l'Est-Anglie et du Lincolnshire voisin étaient constituées de marais et de tourbières appelés collectivement The Fens. Au XVIIe siècle commencèrent des travaux systématiques de drainage afin de convertir les tourbières en terre arable. Mais, à partir des années 1630, des milliers de familles puritaines quittèrent l'Est-Anglie pour s'établir en Nouvelle-Angleterre, avec des conséquences durables sur la culture américaine[1]. L'Est-Anglie, avec une économie basée sur la laine et le textile, fut une des régions riches de l'Angleterre jusqu'à la Révolution industrielle, qui déplaça les activités vers les Midlands et le Nord.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Royal Air Force et les United States Army Air Forces construisirent de nombreuses basés aériennes en Est-Anglie pour les flottes de bombardiers lourds chargés de la Combined Bomber Offensive vers l'Europe sous domination nazie. Il y avait en moyenne une base américaine tous les treize kilomètres. Ces très importants travaux de génie militaire eurent inévitablement des effets négatifs sur l'environnement. L'Est-Anglie offrait comme avantages à l'aviation ses grandes étendues de terrain plats et sa proximité avec l'Europe continentale, limitant ainsi les temps de vols et permettant l'embarquement de charges explosives maximales. Les restes de ces bases sont toujours visibles, et quelques-unes demeurent en usage. L'une d'elles, située près de Norwich, en est devenue l'aéroport international.
Il reste également de cette époque un réseau de casemates, surnommée pillboxes, érigées pour la défense de points stratégiques dans l'hypothèse d'une invasion[2].
Géographie
L'Est-Anglie, surtout dans ses parties constituées de marais asséchés, est caractérisée par un relief souvent très plat. Le Suffolk et le Norfolk sont constitués d'une plaine ondulée, avec par endroits des buttes correspondant à d'anciennes moraines, comme au nord du Norfolk.
Les agglomérations principales sont Norwich, Cambridge, Peterborough et Ipswich. Les villes de Bury St Edmunds, Ely, Lowestoft et Great Yarmouth sont de moindre importance. Une grande partie de la région est restée rurale, et l'agriculture a toujours été une activité importante du fait de la fertilité des terroirs. Le paysage du Cambridgeshire et du Norfolk a été très influencé par les techniques néerlandaises, que ce soit pour la construction ou le drainage.
Les cours d'eau principaux sont la Stour et la Nene. La Cam, dont le nom est associé à la ville de Cambridge, est un affluent de la Great Ouse. Norwich se situe sur les bords de la Yare et de la Wensum. L'Orwell traverse Ipswich et se jette dans la mer du Nord, comme la Deben, à Felixstowe. Le Norfolk et le Suffolk sont maillés par les Broads, un réseau de lacs et de voies navigables propices au canotage, situés entre Norwich et la côte.
La région comporte une grande variété de petites stations balnéaires allant de villes côtières comme Felixstowe et Lowestoft au Suffolk et Great Yarmouth au Norfolk à des villages de pêcheurs comme Aldeburgh and Southwold au Suffolk. Le tourisme est également important dans les villes historiques de Bury St. Edmunds, Cambridge et Ely, ainsi que dans des zones protégées telles que le pays de Constable, les Broads ou la côte nord du Norfolk.
Climat
Malgré l'importance de l'eau et des marais dans le paysage, l'Est-Anglie est une des régions les moins humides d'Angleterre. L'été s'accompagne souvent de sécheresses qui peuvent occasionner des incendies dans les champs et les landes.
Les températures maximales s'échelonnent de 5-10 °C l'hiver à 20-25 °C l'été, bien qu'elles aient pu atteindre 35 °C dans les dernières années. Les côtes sont plus ensoleillées que le reste de la région[3].
Transports
L'Est-Anglie est reliée au reste du Royaume-Uni par les routes A12 et A47. La route A14 relie les Midlands au port de Felixstowe. Ce dernier est le plus important port de conteneurs du Royaume-Uni : il en assure plus de 40 % du trafic, ce qui en fait un des ports marchands majeurs du pays.
Le Cambridgeshire est traversé par de courtes sections des autoroutes M11 et A1(M). Il n'y a pas d'autoroute au Norfolk et au Suffolk.
La région se prête particulièrement au cyclisme. La route n°1 du National Cycle Network la traverse. 25 % des habitants de Cambridge se rendent à leur travail à vélo, la proportion la plus élevée parmi les villes du Royaume-Uni[4] Cambridge possède également la plus longue voie d'autobus guidé au monde, inaugurée en 2011[5].
Le seul aéroport commercial important de la région est l'aéroport international de Norwich. Cependant, l'aéroport de Londres Stansted, le troisième du Royaume-Uni en nombre de voyageurs, est relativement proche, situé au nord-ouest de l'Essex non loin de Cambridge.
Universités
L'université de Cambridge, fondée en 1209 dans la ville du même nom, est la plus célèbre des institutions d'enseignement supérieur en Est-Anglie ; c'est la deuxième plus ancienne université britannique et l'une des plus prestigieuses au monde. Il existe également :
le centre universitaire de Peterborough, affilié au Peterborough Regional College et à l'université Anglia Ruskin.
Emblèmes
Le royaume d'Est-Anglie a disparu avant que ne se mettre en place l'héraldique, mais il lui a été donné a posteriori des armoiries imaginaires formées de trois couronnes d'or sur champ d'azur. Le symbole des trois couronnes est ancien ; il apparaît déjà en bas-relief sur les fonts baptismaux de la paroisse de Saxmundham, au Suffolk[6]. Il est sont également repris dans les armes de Bury St. Edmunds et de l'université d'Est-Anglie.
Le drapeau de l'Est-Anglie fut inventé par George Henry Langham et adopté par la London Society of East Anglians. Il superpose les armoiries d'Est-Anglie au drapeau de l'Angleterre frappé de la croix de saint Georges. La première mention écrite de ce drapeau date de 1900 ; il n'a pas de caractère officiel.
Annexes
Références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « East Anglia » (voir la liste des auteurs).
↑David Hackett Fisher, Albion's Seed: Four British Folkways in America, Oxford University Press, 1991
↑Brown, Chris State of the Environment Report 1998 Chapter 11: Physical Background (pp. 305306) Cambridgeshire County Council (consulté le 19 juillet 2007)