La famille d'Orlier (de Orliaco en latin), que l'on trouve également sous les formes d'Orlyer, ou d'Orlyé, ou d'Orlié, ou d'Orly, ou d'Orli ou encore Dorlier), est une famillenoble de Savoie.
Histoire, titres et possessions
Établie dans le comté de Savoie avant la fin du XIIIe siècle[2], la famille d'Orlier serait originaire de Berne[3], ce qui expliquerait certains points communs entre ses armoiries et celles de cette ville suisse. Selon une autre version, la famille serait originaire d'Irlande et son nom serait une déformation du patronyme O'Reilly[2].
Dans la seconde moitié du XIVe siècle, un certain Jean d'Orlyé était l'homme de confiance du comte Amédée VI de Savoie et de l'épouse de celui-ci, Bonne de Bourbon, qui l'a chargé de diriger les travaux de construction du château de Ripaille[4].
Branche de l'Albanais
Une branche de la famille d'Orlier était installée en Albanais et habitait une maison forte à Viuz-la-Chiésaz[1]. Elle posséda également le château du Cengle, sur le territoire de l'actuelle commune d'Allèves, et plusieurs de ses membres furent coseigneurs de Montpon[5]. Un hameau nommé Orly et une maison forte d'Orlyé existent aussi à Albens.
Un rameau de cette famille, établi dans la vallée du Grésivaudan, semble s'y être éteint entre la fin du XVIIe siècle et le début du XVIIIe siècle[6].
Branche de Saint-Innocent
Une autre branche possédait la seigneurie et le château de Saint-Innocent, situés près du lac du Bourget. Le point de jonction de cette branche avec la précédente, antérieur aux années 1340, n'a pas pu être établi. Elle remonterait sa filiation à 1344[7].
Leurs armoiries avaient le même meuble, un ours, et les mêmes couleurs, mais ces dernières étaient inversées (d'or à l'ours de sable pour la branche de Viuz-la-Chiésaz et de sable à l'ours rampant d'or pour celle de Saint-Innocent). Ces deux branches ont souvent été confondues à la suite des travaux de Guichenon (1650)[8].
Au milieu du XIVe siècle, Richard d'Orlier était l'époux de Béatrice, fille de Péronet de Leya, et hérita de la maison forte de Leya à Duingt[12].
Au XVIe siècle, à l'occasion d'un échange de terres avec Pierre de Montluel, Oddet d'Orlier, dit de Loex ou de Loys (déformation de Leya), entra en possession d'une propriété en Chautagne. Le château, situé sur le territoire de l'actuelle commune de Serrières-en-Chautagne, a été reconstruit au milieu du XVIIIe siècle par une autre famille, mais il porte toujours le nom de « château Dorlier »[13].
Personnalités
Ecclésiastiques notables
La famille d'Orlier a compté parmi ses membres plusieurs ecclésiastiques catholiques notables.
Jacques d'Orlyé, en religion Guillaume d'Orlyé (vers 1405-1458), est un ermite et bienheureux. Il prend l'habit en 1446, dans l'église des l'église des Dominicains d'Annecy (actuelle église Saint-Maurice), où il a été inhumé après être mort en ermite près d'Allèves[14],[15]. L'église Saint-Blaise d'Allèves conserve un tableau le représentant aux pieds d'une Vierge à l'Enfant[16].
Plusieurs membres de la famille ont appartenu à l'ordre hospitalier de Saint-Antoine. Ainsi Pierre d'Orlier puis Claude d'Orlier ont été précepteurs de la commanderie antonite de Chambéry, le premier entre 1383 et 1409, et le second entre 1412 et 1429[17]. Les armes de leur famille, chargées du tau d'azur des antonites, étaient visibles dans l'église de la commanderie (église Saint-Antoine)[18] avant sa démolition au XIXe siècle.
↑François Coutin, Histoire d'Alby : Les Sept Châteaux — La Commune — La Paroisse, t. 45, Annecy, Impr. commerciale, coll. « Mémoires & documents de l'Académie salésienne », (lire en ligne), p. 60.
↑Michèle Brocard, Lucien Lagier-Bruno, André Palluel-Guillard, Histoire des communes savoyardes : Aix-les-Bains et ses environs - Les Bauges - La Chartreuse - La Combe de Savoie - Montmélian (vol. 2), Roanne, Éditions Horvath, , 463 p. (ISBN978-2-7171-0310-6), p. 203. ([PDF] lire en ligne)
↑ a et bClaudius Blanchard, Histoire de l'abbaye d'Hautecombe en Savoie avec pièces justificatives inédites, 1874, p. 297 (consultable en ligne sur Gallica).
Gustave de Rivoire de La Bâtie, L'armorial de Dauphiné : contenant les armoiries figurées de toutes les familles nobles & notables de cette province, accompagnées de notices généalogiques complétant jusqu'à nos jours les nobiliaires de Chorier et de Guy Allard, Lyon, impr. de L. Perrin, (lire en ligne), p. 482.
Henry de Woëlmont de Brumagne, Notices généalogiques, vol. 1re série, Paris, Champion, (lire en ligne), pp. 563-566.
Frère Xavier, Le Bienheureux Guillaume d'Orlyé, honoré d'un culte immémorial dans le diocèse d'Annecy, Paris, Poussielgue, , 12 p. (lire en ligne).