Moine à l'abbaye de Lérins vers 429, il en devint abbé en 439 lors de la nomination de Maxime au siège d'évêque de Riez. Fauste joue un rôle important dans le rayonnement spirituel de son monastère[5]. À la mort de Maxime, vers 466, il lui succéda au siège de Riez. Il fut lié à Sidoine Apollinaire, qu'il baptisa vraisemblablement[6] et qui l'admirait beaucoup, lui rendit visite à Riez et lui confia l'éducation de son jeune frère.
À cause de son opposition à l'arianisme, il fut envoyé en exil par le roi wisigoth Euric, en 476. Il retrouva son siège, huit ans plus tard, à la mort de ce roi, en 484[5].
Il composa dans les années 470 un traité sur la divinité du Saint-Esprit, consubstantiel au Père et au Fils et coéternel[5]. D'autre part, il en écrivit également un intitulé De gratia Dei et libero arbitrio où il condamnait le pélagianisme, mais semblait encore accorder une trop grande place au libre arbitre humain, ce qui fut appelé le semi-pélagianisme[7]. Il fut ensuite condamné à titre posthume, comme représentant de ce courant, avec Jean Cassien et Vincent de Lérins lors du concile d'Orange (529). Fulgence de Ruspe, notamment, a écrit sur ce sujet un traité intitulé Contra Faustum Reiensem libri septem. Il faut ajouter que Claudien Mamert, dans son traité De statu animæ, critique, sans le nommer, une idée défendue par Fauste dans une de ses lettres : que l'âme humaine, étant créée, est matérielle comme tout le monde créé, Dieu seul étant spirituel[8]. Fauste avait également hérité cette conception de Jean Cassien.
En plus des deux traités de théologie mentionnés, il a laissé des sermons et des lettres. Huit sermons seulement lui sont traditionnellement assignés, mais la totalité ou au moins une partie de la collection de sermons appelée l'Eusèbe gallican (soixante-seize textes) lui est attribuée par les spécialistes modernes[9]. Ses lettres conservées sont au nombre de dix, dont cinq adressées à Rurice de Limoges.
Œuvres
Éditions critiques
Patrologia Latina, vol. 58, col. 783-890 (De gratia Dei et libero arbitrio, lettres et sermons), et vol. 62, col. 9-40 (De Spiritu Sancto libri duo, traité faussement attribué au diacre romain Paschase).
August Engelbrecht (éd.), Fausti Reiensis præter sermones pseudo-Eusebianos opera. Accedunt Ruricii epistulæ, Vienne, F. Tempsky, 1891.
(it + la) Marino Neri, Dio, l'anima e l'uomo : l'epistolario di Fausto di Riez, Rome, Aracne, , 417 p. (ISBN978-88-548-4133-8) (édition de la correspondance en latin, avec traduction italienne en regard ; étude en italien).
Traductions en français
De l’Esprit Saint (trad. Joseph Berthon, préf. Gaston Savornin), Digne, Association pour l’étude et la sauvegarde du patrimoine religieux de la Haute Provence, Digne, , 122 p. (lire en ligne).
De la grâce de Dieu et du libre arbitre (trad. H. Molletet, Joseph Berthon), Digne, Association pour l'étude et la sauvegarde du patrimoine religieux de la Haute Provence, , 162 p.
↑Sidoine Apollinaire, Lettres, IX, 9 (lettre adressée à Fauste) : « Legi volumina tua, quæ Riochatus antistes et monachus [...] Britannis tuis pro te reportat ».
↑Avit de Vienne, Lettre 4 (adressée au roi Gondebaud) : « alterum [Faustum] quem etiam gloria vestra noverat, ortu Britannum, habitaculo Regiensem ».
↑Historia Brittonum, § 48 : « Quartus [sc. filius Guorthigirni] fuit Faustus, qui a filia sua genitus est illi, et sanctus Germanus baptizavit illum et nutrivit et docuit [...] et unam filiam habuit, quæ fuit mater Fausti sancti ».
↑ ab et c« Le martyrologe romain fait mémoire de Saint Fauste de Riez », Magnificat, no 238, , p. 374.
↑C'est ce qu'il ressort des vers 83-84 du Carmen XVI -Euchariston ad Faustum Episcopus - : "Omnibus attamen his sat praestas quod voluisti ut sanctae matris sanctum quoque limen adirem". cf. Sidoine Apollinaires, Poèmes. Édition et traduction André Loyen. Paris, Belles Lettres, 2008. Page 123.
↑Paul Mattei, « le Fantôme semi-pélagien|lecture du traité De Gratia de Fauste de Riez », Augustiniana, vol. 60, nos 1/2, , p. 87-117 (lire en ligne).
↑(it) Michele Di Marco, La polemica sull'anima tra Fausto di Riez e Claudiano Mamerto, Rome, Institutum patristicum Augustinianum, coll. « Studia ephemeridis Augustinianum » (no 51), , 198 p. (ISBN88-7961-048-1).
↑Jean Leroy, Jean, L'Oeuvre oratoire de S. Fauste de Riez. La Collection gallicane dite d'Eusèbe d'Emèse. Étude et texte critique avec supplément de cinq traités ou sermons du même auteur (thèse), Université de Strasbourg. Faculté de théologie catholique, , 2 vol..
Bibliographie
(it) Rossana Barcellona, Fausto di Riez interprete del suo tempo : un vescovo tardoantico dentro la crisi dell'impero, Rubbettino, Soveria Mannelli, coll. « Armarium biblioteca di storia e cultura religiosa » (no 12), , 175 p. (ISBN978-88-498-1436-1).
(en) Peter Bartrum, A Welsh classical dictionary: people in history and legend up to about A.D. 1000, Aberystwyth, National Library of Wales, , p. 297 Faustus son of Vortigern. (400).
« Fauste de Riez », dans Dix mille saints. Dictionnaire hagiographique, Brepols, (ISBN2-503-50058-7), p. 188.
Élie Griffe, « Les sermons de Fauste de Riez. La “Collectio gallicana” du Pseudo-Eusèbe », Bulletin de littérature ecclésiastique, t. 61, , p. 27-38 (lire en ligne).
Élie Griffe, « Nouveau plaidoyer pour Fauste de Riez », Bulletin de littérature ecclésiastique, t. 74, , p. 187-192 (lire en ligne).
(en) Patrick Healy, « Faustus of Riez », dans The Catholic Encyclopedia, New York, Robert Appleton Company, (lire en ligne).