C'est une flore de climat tempéré océanique dégradé et de région de plaine sans relief marqué, ouverte sur les régions voisines, qui de ce fait ne compte pas d'espèces endémiques strictes[4], mais néanmoins deux taxons endémiques du Bassin parisien (Euphorbia esula subsp. tristis et Sorbus latifolia var. remensis) et une endémique française (Odontites jaubertianus). Certaines espèces, du fait de leur rareté ou de leur chorologie, revêtent un haut niveau de patrimonialité : Carthamus mitissimus, Ranunculus nodiflorus, Erica vagans, Quercus pyrenaica, Potentilla montana, Cistus umbellatus, Peucedanum gallicum, Galium pumilum subsp. fleurotii, Linum alpinum subsp. leonii et Sorbus latifolia var. latifolia.
Plusieurs espèces sont en isolat : Sedum hirsutum, Astragalus monspessulanus, Carex liparocarpos, Simethis mattiazzii, Minuartia hybrida subsp. viscosa, Bolboschoenus maritimus subsp. yagara, Carex buxbaumii subsp. hartmanii...
Bien que soumise à une très forte pression des activités humaines, dans une région très urbanisée dans sa partie centrale, caractérisée par une forte artificialisation des sols et par une augmentation de la température moyenne (phénomène de l'« îlot de chaleur »), et consacrée majoritairement à l'agriculture intensive dans sa partie périphérique, la flore d'Île-de-France est relativement diversifiée pour un territoire géographiquement restreint aux limites administratives de l'Île-de-France, soit 2,2 % seulement du territoire de la France métropolitaine.
Plantes protégées
202 espèces appartenant à la flore de l'Île-de-France ont été classées comme « plantes protégées »[5], 162 espèces figurant dans la liste des espèces végétales protégées en Île-de-France publiée au Journal officiel en 1991[6], et 35 dans la liste nationale publiée en 1982 et mise à jour en 2013[7].
Cette liste ne coïncide que partiellement avec celle des espèces les plus patrimoniales qui méritent prioritairement conservation.
Une liste rouge régionale de la flore vasculaire d'Île-de-France, établie sur la base d'études du Conservatoire botanique national du Bassin parisien (CBNBP), a été publiée en 2011 et actualisée en 2014.
Elle montre que 400 espèces, soit environ 26 % de la flore régionale, sont menacées selon les critères de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), et 45 sont quasi-menacées.
Parmi les 400 espèces menacées, on estime que 128 encourent à brève échéance un risque majeur d’extinction (CR), que 145 sont en danger d’extinction (EN) et que 127 sont vulnérables (VU).
On considère que 85 espèces ont disparu (RE) de la région, auxquelles il convient d'ajouter 6 espèces disparues, mais classées dans la catégorie données insuffisantes (DD) et 5 espèces disparues, mais naturalisées et classées en catégorie non applicable (NA).
Enfin 718 espèces sont classées en préoccupation mineure (LC) et 173 espèces naturalisées en Île-de-France sont classées dans la catégorie non applicable (NA)[8],[3].
Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Flore d'Île-de-France : Clés de détermination, taxonomie, statuts, Versailles, Éditions Quae, coll. « Guide pratique », , 608 p. (ISBN978-2-7592-2020-5, lire en ligne).
Gérard Arnal, Les plantes protégées d'Île-de-France, Biotope, coll. « Parthénope », , 352 p. (ISBN978-2-36662-085-6).
Gérard Arnal et Jean Guittet, Atlas de la flore sauvage du département de l'Essonne, Biotope, coll. « Balades naturalistes en Essonne, Parthénope », , 608 p. (ISBN978-2-85653-572-1, ISSN1275-0441).
Jacques Moret, Sébastien Filoche et Fabrice Perriat, Atlas de la flore sauvage du département du Val-de-Marne, Biotope, coll. « Parthénope », , 480 p. (ISBN978-2-36662-092-4, ISSN1275-0441, lire en ligne).
Fabrice Pierrat, Sébastien Filoche et Frédéric Hendoux, Atlas de la flore patrimoniale du Val d’Oise, Mèze, Biotope, , 368 p. (ISBN978-2-36662-153-2).
Gérard Arnal, Christian Bock, Marcel Bournérias, Guide des groupements végétaux de la région parisienne. Bassin parisien : Nord de la France (Écologie et Phytogéographie), Belin, coll. « Botanique », , 639 p. (ISBN978-2-7011-2522-0).