Frank Owen Goldberg, dit Frank Owen Gehry, né le à Toronto au Canada, est un architecteaméricano-canadien. Professeur d’architecture à l’université Yale, il est considéré au début du XXIe siècle comme l'un des plus importants architectes vivants. Il fait partie des mouvements du déconstructivisme et du post-structuralisme. Prix Pritzker en 1989, ses constructions sont généralement remarquées pour leur aspect original et « tordu »; il conçoit des formes de proportions vastes et mouvantes.
Ses nombreuses créations, y compris sa propre résidence, sont devenues des attractions touristiques au niveau mondial. Ses œuvres sont citées parmi celles les plus importantes de l'architecture contemporaine dans le World Architecture Survey(en). L’architecte lui-même, selon le magazine Vanity Fair, a été étiqueté comme l'« architecte le plus important de notre époque ».
Le père de Frank Gehry est Irving Owen Goldberg, né à Brooklyn, issu de parents juifs russes et travaillant dans le commerce de matériaux. Sa mère, Sadie Thelma Caplanski, est juive polonaise née à Łódź et a émigré pour fuir les pogroms.
Son père s'est installé à Toronto après avoir vécu une enfance misérable à New-York où il exerça un certain nombre de métiers. Il se marie en 1926 au Canada[1]. Cette filiation nourrit la sensibilité du personnage. Le jeune Frank déménage durant son adolescence à Timmins en Ontario où ses camarades d'école le surnomment « Fish » (poisson).
Il étudie le Talmud avec son grand-père pendant son enfance. Sa mère l'emmene au concert au Massey Hall et dans les musées. C'est toutefois un élève peu brillant et timide. Il est complexé par ses origines modestes. Mais il lit beaucoup, Shakespeare, Tennyson et Conrad notamment, et découvre la musique classique et le jazz grâce à son ami Ross Honsberger qui deviendra un grand mathématicien[1].
En 1947, il déménage avec sa famille à Los Angeles où, pour gagner sa vie et aider ses parents aux revenus toujours aussi modestes, il répare des montres et des bijoux et lave des avions[1].
Formation
Lors de ses études à Toronto, l'ingénierie et le génie chimique sont ses domaines de prédilection.
Il connait son premier contact avec l'architecture lors d'une conférence donnée par l'architecte finlandais Alvar Aalto[1].
Il commence par suivre des cours du soir au Los Angeles City College et est initié à l'architecture dans un cabinet où il acquiert des connaissances de base. Parallèlement, il étudie à l'université sans grand succès , hormis de bonnes notes en dessin [1].
Fraîchement diplômé d'architecture de l'université de Los Angeles, il côtoie peintres et sculpteurs et découvre la culture européenne (des églises romanes à Le Corbusier), qu'il oppose à une « architecture californienne » sans respect pour l'environnement. Des années plus tard, il résumera : « J'étais un progressiste[N 1] engagé et j'aimais l'art, et ces deux faits réunis ont fait de moi un architecte. »[2]
Il travaille dans de nombreuses agences, celle de Welton Becket & Associates (1957-58) et Victor Gruen (concepteur de grands centres commerciaux, en 1958-61) à Los Angeles ainsi que chez André Remondet (1961) à Paris. Puis il a créé son agence, la « Frank O. Gehry and Associates Inc. » à Los Angeles en 1962.
Il est représenté dans Les Simpson, saison 16, épisode 14, Le Bon, les Brutes et la Balance[7]. Il construit un opéra pour Springfield en s'inspirant d'une boule de papier chiffonnée, qui fait immédiatement faillite et est transformé en prison.
↑ abcde et fMyriam Anissimov, Daniel Barenboïm, de la musique avant toute chose, Paris, Tallandier, , 395 p. (ISBN979-10-210-2231-7), Pages 339 et suivantes, La Boulez Saal et l'académie Saïd-Barenboïm
↑(en) Giovanni Russonello, « How Esperanza Spalding and Wayne Shorter Realized His Dream: an Opera », The New York Times, , section AR, page 21 (lire en ligne, consulté le ).
Éric Valentin, « Frank O. Gehry, Claes Oldenburg, Coosje van Bruggen : une déconstruction du mythe solaire californien », in Claes Oldenburg et Coosje van Bruggen. La Sculpture comme subversion de l'architecture (1981-1997), Les Presses du réel, Dijon, 2012, 285 p. (ISBN978-2-84066-450-5)
Articles
Valéry Didelon, « Tribulations du 51 rue de Bercy : première œuvre de Frank O. Gehry à Paris », Criticat, no 1,
Olivier Boissière, « L'art et Frank Gehry », Les Cahiers du CCI, éditions du Centre Pompidou, no 3 « Monuments éphémères: BD, mode, théâtre, lumière... et architecture », , p. 21-24
Giovanni Lista, « Boccioni et Gehry à Bilbao », dans Ligeia, dossiers sur l’art, no 33-34-35-36, -, Paris
Éric Valentin, « Frank Owen Gehry: les métamorphoses de l'impensable », in Recherches en esthétique, no 16, 2010.