Pour les articles homonymes, voir Johns et Jasper.
Certaines informations figurant dans cet article ou cette section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans les sections « Bibliographie », « Sources » ou « Liens externes » ().
Jasper Johns, né le à Augusta, en Géorgie, est un peintre, dessinateur et graveur américain.
Peintre néo-dadaïste, il est, avec son amant Robert Rauschenberg, à l'origine du pop art américain. Il peint des séries entières représentant des drapeaux, des chiffres ou des cibles sur toile. Par la suite, il prend pour sujet des objets de la vie quotidienne, ustensiles, couverts ou boîtes de conserve, traités comme des pièces détachées qu'il intègre à ses travaux. False Start, vendue 80 millions de dollars (US$), devient en 2017 la peinture la plus chère d'un artiste vivant[1],[2],[3],[4],[5].
Jasper Johns a dit : « Où je vivais étant enfant, il n'y avait pas d'artiste et il n'y avait pas d'art, aussi n'avais-je aucune idée de ce dont il s'agissait ».[réf. nécessaire]
À son arrivée à New York en 1954, Jasper John rencontre Robert Rauschenberg son aîné de 5 ans qui commence déjà à se faire connaître pour ses toiles monochromes chargées, bien éloignées de celles que réaliseront plus tard Yves Klein et Piero Manzoni. Jasper Johns et Robert Rauschenberg deviendront amants et vivront ensemble de nombreuses années[7],[8] et travailleront dans le même atelier dans le quartier de Front Street. Ils commencent alors à collaborer étroitement, travaillant en commun pour subvenir à leurs besoins pour les magasins Tiffany. C'est à cette époque que Jasper Johns détruisit la quasi-totalité de son œuvre précédente et qu'il commence à utiliser la peinture à l'encaustique. Fasciné comme Rauschenberg par Marcel Duchamp, il décide de faire lui aussi des ready made, mais des ready made fabriqués[réf. nécessaire]. Cela débouchera sur les premiers drapeaux américains, les cibles, alphabets, nombres… Il n'a que 25 ans quand il réalise ses premiers chefs-d'œuvre tels que Flag 1954/55 du MOMA, Green target de 1955 ou Target with plaster casts. Ces œuvres sont alors radicales par rapport à la production artistique de l'époque. En effet, l'expressionnisme abstrait, de Willem de Kooning, Jackson Pollock, Mark Rothko et les autres, régnait en maître mais était déjà en train de s'épuiser[réf. nécessaire]…
C'est en 1958 après une visite de Leo Castelli, célèbre marchand d'art qui travaillait chez Sidney Janis, autre grand marchand que ce dernier décide d'exposer dans sa propre galerie Jasper Johns. La radicalité et la nouveauté des œuvres avaient frappé Castelli qui décida que l'exposition inaugurale de sa galerie serait celle de Jasper Johns. La première exposition chez Castelli a lieu en et sera un immense succès[réf. nécessaire]. Le jour du vernissage, Alfred Barr, conservateur en chef du MOMA, est tellement marqué par les œuvres qu'il voit qu'il achète aussitôt deux œuvres : green target et target with plaster casts. Cette œuvre figura d'ailleurs en couverture du magazine ARTnews avec un compte rendu important de l'exposition qui favorisa le succès de l'exposition. À 28 ans, Jasper Johns devenait déjà une star[réf. nécessaire].
Fort de ce succès inattendu, Johns continue de travailler sur certaines séries comme les cibles et les drapeaux et en développe de nouvelles comme celles des alphabets et Zéro à travers neuf. Le côté sombre et littéraire de Johns commence déjà à surgir dans certaines œuvres comme Tennyson hommage à un poète homosexuel au destin tragique. Les références à l'homosexualité sont déjà importantes au début de sa carrière[réf. nécessaire].
Son style évolue de plus en plus. En 1959 il peint une série de toiles abstraites à la manière de l'expressionnisme abstrait mais en intégrant dans certaines des lettres intraset : False start, Highway, shade… C'est à cette époque que les couleurs primaires bleu jaune et rouge deviennent plus importantes pour l'œuvre de l'artiste. Selon certains historiens et critiques l'idée d'employer les couleurs primaires lui serait venue après avoir vu Collection une combine painting de Rauschenberg de 1954. Les rapports avec Rauschenberg à cette époque deviennent plus compliqués. Selon Jacques Damase, Jasper Johns a été beaucoup influencé par Sonia Delaunay, notamment par ses rayures[9], et aussi par ses rythmes de couleurs[10].
À cette époque, il commence à intégrer plus fortement des objets dans ces peintures comme device circle et thermometer, ce qui anticipe tout son travail des années 1960, focalisé avant tout sur l'intégration de l'objet dans ses peintures[réf. nécessaire].
En 1960, il reçoit le prix Vincent van Volkmer[11]. Les années 1960 voient surgir le pop art avec Warhol et Lichtenstein. On a beaucoup vu Johns comme un artiste pop mais son œuvre est plus complexe que cela. Il appartient plus au néo dadaïsme comme Rauschenberg qu'au pop art[réf. nécessaire].
Il réalise ses premières sculptures : des ampoules, et les fameuses cannettes de bière ALE CANS. Il prend les objets et les coule en bronze.
Œuvres
1954 :
Flag, encaustique et collage sur tissu monté sur contreplaqué
↑(en) « Is MoMA Putting Artists Back in the Closet? », Slate, (lire en ligne)
↑Horne, Peter; Lewis, Reina (1996), Outlooks: lesbian and gay sexualities and visual cultures, Routledge, p. 43, (ISBN978-0-415-12468-3), "Rauschenberg, who was better known in 1963 than Warhol was, and Jasper Johns were both prototypical Pop artists as well as gay men; they also were lovers." ^ Gay Artist Robert Rauschenberg Dead at 82. The Advocate. 14 May 2008. "He met Jasper Johns in 1954. He and the younger artist, both destined to become world-famous, became lovers and influenced each other's work. According to the book Lives of the Great 20th Century Artists, Rauschenberg told biographer Calvin Tomkins that 'Jasper and I literally traded ideas. He would say, 'I've got a terrific idea for you', and then I'd have to find one for him."
(en-GB) Laura Cumming, « Jasper Johns: Something Resembling Truth review – poetry to prose », The Observer, (ISSN0029-7712, lire en ligne, consulté le ).
(en-GB) « Jasper Johns - Something Resembling Truth: Unmissable trip to America », Evening Standard, (lire en ligne, consulté le )