En , Franz Jung participe aux conseils d’ouvriers et de soldats de Berlin. Devenu membre du Parti communiste d'Allemagne (KPD), il est interpellé, en , pendant la semaine sanglante, mais réussit à fuir à Breslau. En avril de l’année suivante, il se trouve parmi les fondateurs du Parti communiste ouvrier d'Allemagne (KAPD). Nommé délégué de son parti auprès du Komintern, il détourne, avec Jan Appel et Hermann Knüfken, un chalutier en mer Baltique pour se rendre en Russie. Condamné à son retour en Allemagne pour « piraterie en haute mer », il est libéré contre caution en 1921 avant d’entrer dans la clandestinité pour participer à une insurrection dans la région de Mansfeld. Mais ce soulèvement, que l’on nomme « Action de mars », échouera dans sa tentative de généralisation au reste de l’Allemagne. En mai, Jung quitte l’Allemagne avec sa compagne. Interpellé aux Pays-Bas, le couple est expulsé en URSS où Franz va travailler pour le service de presse du Komintern, avant de diriger une fabrique d’allumettes dans la région de Novgorod, puis une usine de métallurgie à Petrograd.
Les années grises (1923-1945)
De retour en Allemagne, en , Jung travaille un temps comme journaliste économique sous le pseudonyme de Franz Larsz. À partir de 1927, le metteur en scène de théâtre, Erwin Piscator, entreprend l’adaptation de plusieurs de ses pièces, tandis que Jung collabore avec lui pour la mise en scène du théâtre de Bertolt Brecht (Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny et La Mère). En 1930, Jung fonde le journal Der Gegner, auquel contribueront notamment Ernst Fuhrmann, Raoul Hausmann et Karl Korsch, dans le cadre de la maison d’éditions Deko. L’année suivante, un scandale financier entraîne la dissolution du Deko Verlag et oblige Jung à se réfugier, une nouvelle fois, dans la clandestinité. Entre 1933 et 1936, il fait partie de l’organisation clandestine anti-nazie des Combattants rouges (Rote Kämpfer). Arrêté par la Gestapo en , il réussit à s’enfuir à Prague à sa sortie de prison, l’année suivante. Il gagnera ensuite la Suisse, puis la Hongrie où il est arrêté en . Parvenu à s’enfuir de nouveau, il gagne l’Autriche, puis l’Italie où il est interné au camp de concentration de Bolzano, puis au camp d’internés civils de Modène, dont il est libéré en .
Les dernières années (1945-1963)
En 1948, Franz Jung émigre aux États-Unis. À New York, il devient correspondant économique international pour différents journaux américains et européens avant de déménager à San Francisco (1953) et d’obtenir la citoyenneté américaine (1955). Cette année-là, atteint d’un cancer, il retourne en Allemagne pour la première fois depuis son exil et entame, deux ans plus tard, la rédaction de son autobiographie, Le Chemin vers le bas (1961). En 1960, il rentre définitivement en Europe où il vit entre la France et l’Allemagne jusqu’à sa mort en 1963.
Michael Rohrwasser(de): Aus dem Leben eines Taugenichts. Franz Jung als oberschlesischer Autor. In: Maria Katarzyna Lasatowicz, Jürgen Joachimsthaler(de) (Hrsg.): Assimilation – Abgrenzung – Austausch. Interkulturalität in Sprache und Literatur. Lang, Frankfurt am Main 1999 (ISBN978-3-631-34894-9), S. 346–365.
Manfred Chobot(de): Franz Jung – Blinder Passagier nach Petersburg. Feature. ORF Wien, 11. März 1983 und ORF Ö3, Musikbox, 15. Januar 1986
Liens externes
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