Avec Couvin et Nismes, Frasnes fait partie du domaine de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés à Paris; cédé au roi de France, Robert le Pieux. Ces villages sont compris en 996 dans la dot de sa sœur Hedwige, qui épouse le comte de HainautRegnier IV. Cent ans plus tard, le comte Baudouin, partant en croisade, vend Couvin et ses dépendances à Otbert, prince-évêque de Liège.
Frasnes fit partie de la Châtellenie de Couvin jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Les industries de la pierre et de la fonte, particulièrement la poêlerie, y prennent toute leur importance à la fin du XIXe siècle. Longé par la grand-route reliant Charleroi à Couvin (RN5), le village est établi sur un versant doux exposé au sud-est, entre d'anciennes carrières de calcaire dites "Carrières du Nord" et le "Tienne du Lion". Il forme un ensemble assez dense centré par l'esplanade de l'église qui se prolonge vers le nord-est, autour de laquelle se rassemblent la plupart des constructions anciennes. Il possède plusieurs bâtiments profondément transformés aux XIXe siècle et XXe siècle, notamment la Place Communale, la place du Carré et la rue Saint Roch[2].
Le , les 100e, 101e, 104e RI et 103e RIR -Régiment d'Infanterie de Réserve- de l'armée impériale allemande y passèrent 10 civils par les armes et y détruisirent 145 maisons lors des atrocités allemandes, commises au début de la Première Guerre mondiale[3]. Seules 2 maisons restèrent intactes.
Le , 34 prisonniers civils français provenant du canton de Montmirail, furent fusillés sans jugement au pied de la carrière du Lion[4].
Traditionnellement, les habitants ont été surnommés les leus, les loups, parce, paraît-il, ils employaient l'expression "manger son saint" pour signifier qu'ils allaient fêter la ducasse de la Saint-Remy comme il se doit[5].
Une statue inspirée du personnage du loup de Tex Avery a pris place, sur le rond-point, à l'entrée du village et doit son origine au groupe carnavalesque local, les "carnav'leus" qui fêtaient en 2007 leurs 25e anniversaire.
Évolution démographique
Source: DGS, 1831 à 1970=recensements population, 1976= habitants au 31 décembre
Personnalités
Louis-Alexis Robert (1753 - 1833), seul curé apostat de la région ;
Louis Ragondet (1790 - 1842), soldat de l'Empire, Chevalier de la Légion d’Honneur en 1815. Mène les révolutionnaires couvinois à Bruxelles durant les évènements de septembre 1830 ;
Amand Mairaux, fondateur de La Louvière en tant que commune.
Bibliographie
André Lépine, « Frasnes-lez-Couvin - Notes d’histoire. La paroisse », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 363, 2011.
André Lépine, « 1914 - Entre-Sambre-Meuse tragique : Mariembourg, Frasnes, Couvin, Petite-Chapelle », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 370, 2011.
Norbert Nieuwland et Jean Schmitz, Documents pour servir à l'histoire de l'invasion allemande dans les provinces de Namur et de Luxembourg, vol. 5, Bruxelles, G. van Oest,
Joseph Gonze, « Les registres paroissiaux de Frasnes-lez-Couvin 1738-1796 », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 365, 2011.
André Lépine, « État civil de Frasnes-lez-Couvin au 19e s. », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 361, 2010.
André Lépine, « Les électeurs de Frasnes-lez-Couvin en 1976 », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 364, 2011.
André Lépine, « Notes d’histoire sur l’entité de Viroinval (2) », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 377 (le chapitre "Duel entre J-B Périquet et le curé de Frasnes (1907)", 2013.
Notes et références
↑Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Louvain-la-Neuve, Peeters, (lire en ligne), p. 105.