Elle est mise en service en 1858, par la Compagnie des chemins de fer de l'Est. Lure a possédé quatre gares distinctes[2], mais à des époques différentes ; seulement trois gares fonctionnèrent en même temps.
La ville a participé au financement et légué gratuitement 90 ares de terrains, malgré quelques refus notamment celui d'une famille bourgeoise qui stoppa provisoirement le projet. Ce terrain fut échangé le [8]. La gare fut dotée d'un télégraphe[9] à usage exclusivement professionnel. À l'époque, la gare n'était qu'un groupe de plusieurs bâtiments et d'un réservoir à eau pour les locomotives à vapeur.
Avec le succès du rail en France, tant pour le nombre de voyageurs que la quantité de marchandises transportée, la gare dotée d'un simple bâtiment de plan standard atteint ses limites. Il fut alors décidé d'un premier agrandissement en avril 1876. Les travaux dureront se 1878 à 1879. Parmi les nouveautés, on peut citer la présence de WC, d'une lampisterie, d'une passerelle et d'un foyer pour cheminots, sur deux étages, de 21 mètres sur 9 mètres[10]. Il servait comme hôtel, pour héberger, nourrir et proposer des lavabos aux équipes de relais et aux équipes présentes sur les trains qui, à l'époque, étaient beaucoup plus lents.
Malgré tous ces aménagements, la gare est toujours insuffisante en matière de capacités, de taille et de rendement. Des projets seront étudiés, et de nouveaux travaux seront exécutés en 1905[11]. En 1910, la gare est rasée pour laisser la place à un plus grand complexe. Le bâtiment principal, le seul subsistant, sera très agrandi et remis à neuf. Il mesure une cinquantaine de mètres de longueur pour une quinzaine de mètres de largeur. La gare possède trois quais pour les voyageurs, soit un de plus. Les voies de manœuvre passent de 7 à 21[12]. La gare fonctionne à plein rendement, ce qui rend la région économiquement prospère. Cent vingt cheminots y travaillent. Un nouveau château d'eau encore plus grand est en place.
D'innombrables sabotages ont eu lieu dans la Haute-Saône et dans la Franche-Comté ; plusieurs ponts ont été détruits et de multiples déraillements ont eu lieu. À Lure, peu de choses se sont passées pendant la guerre. Le 22 septembre 1941, une voie a été détruite par une explosion. Un autre sabotage visant une grue a échoué. Un train a été envoyé sans aucune personne à bord, mais il a été arrêté quelques dizaines de kilomètres plus loin. Trois employés ont été abattus par les Allemands : Louis Girard (auxiliaire), Marcel Vienot (homme d'équipage) et Jean Didier (auxiliaire). Ils n'étaient pas les seuls dans ce cas.
La ville de Lure n'a pas toujours eu qu'un réseau de chemin de fer. Elle disposait également d'un tramway interurbain, dont le parcours commençait en gare de Lure, passait par le Mont Châtel, et continuait sa route sur plusieurs kilomètres. Il s'agissait des Chemins de fer vicinaux de la Haute-Saône. En 1910, lors de l'apogée du trafic, pas moins de 18 trains entraient et sortaient de la gare[14].
En 2016, selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare est de 171 593 voyageurs, ce nombre s'étant élevé à 198 421 en 2015 et à 211 471 en 2014[15].
Service des voyageurs
Accueil
C'est une gare SNCF qui dispose d'un bâtiment voyageurs, avec du personnel permanent. Le hall de la gare est ouvert tous les jours du lundi au samedi de 4 h 30 à 21 h 15 et le dimanche et les jours fériés de 7 h 45 à 23 h 15. Les guichets sont accessibles du mardi au vendredi de 10 h à 12 h 40 et de 14 h à 18 h 30 ainsi que le samedi de 9 h 15 à 16 h 20 ; ils sont fermés le dimanche et le lundi. Elle est équipée d'automates pour l'achat des titres de transport[16].
Une passerelle couverte munie de deux ascenseurs et deux escaliers permet le passage au-dessus des voies.
La municipalité milite pour l'électrification de la ligne ferroviaire Épinal - Belfort qui permettrait la desserte de la gare par des TGV Luxembourg-Lorraine-Lyon-Méditerranée[18].
↑François et Maguy Palau, « 3.8 Vesoul-Belfort : 26 avril 1858 », dans Le rail en France : le second empire (1858-1863), tome 2, F. et M. Palau, 2001 (ISBN2-950-94212-1), p. 18.
↑SHAARL, Bulletin no 23, Belfort, Océ Facility Service Est, , 125 p., 29x20.5 (ISSN0751-2023) op. cit. p. 41 paragraphe 5
↑SHAARL, Bulletin no 23, Belfort, Océ Facility Service Est, , 125 p., 29x20.5 (ISSN0751-2023), op. cit., p. 42, paragraphe 3.
↑SHAARL, Bulletin no 23, Belfort, Océ Facility Service Est, , 125 p., 29x20.5 (ISSN0751-2023), op. cit., p. 42, paragraphe 5.
↑SHAARL, Bulletin no 23, Belfort, Océ Facility Service Est, , 125 p., 29x20.5 (ISSN0751-2023), op. cit., p. 42, paragraphe 7.
↑SHAARL, Bulletin no 23, Belfort, Océ Facility Service Est, , 125 p., 29x20.5 (ISSN0751-2023), op. cit., p. 43, paragraphe 1.