Grégoire XIII est le 226epape de l'Église catholique, élu le et mort à Rome le . Né à Bologne le , Ugo Boncompagni est d'abord un juriste ecclésiastique ayant mené sa carrière dans la Curie romaine. Évêque en 1558, il devient proche collaborateur du pape Pie V, qui apprécie son esprit méthodique, à la fois prudent et précis, et qui le crée cardinal. Élu pape, le cardinal Ugo Boncompagni succède à Pie V et choisit le nom pontifical de Grégoire XIII (en latinGregorius XIII)[1].
En 1558, il est nommé évêque, et doit être ordonné prêtre auparavant. En 1566, il est nommé secrétaire des brefs pontificaux. Enfin, en 1572, il est élu pape à la mort de Pie V. Le conclave qui l'élit au trône pontifical est exceptionnellement bref : il ne dura qu'une journée.
Il eut un fils, Giacomo Boncompagni, avec sa maîtresse de Carpi, Maddalena Fulchini. Il se trouvait dans cette ville pour participer au Concile de Trente pendant la période où il y avait été transféré. Il fut légitimé le 5 juillet 1548 et confié aux Jésuites pour parfaire son éducation. Une descendance en ligne masculine (et féminine) issue de son mariage avec Costanza Sforza subsiste toujours actuellement.
Œuvre comme pape
Grégoire XIII est surtout connu dans l'histoire comme le réformateur du calendrier par la bulleInter gravissimas, en 1582, rattrapant les dix jours de retard pris par rapport au Soleil[2] et modifiant, pour l'avenir, les modalités des années bissextiles. Il décréta également officiellement que les années commenceraient le 1er janvier, ce qui était déjà le cas dans quelques pays comme la France ou l’Allemagne.
L'année de son élection, il fait chanter un Te Deum et graver une médaille après le massacre de la Saint-Barthélemy, survenu dans la nuit du 23 au [3]. En effet on lui avait dit que la famille royale de France avait échappé à un attentat. Néanmoins, lorsqu'on découvrit l'ampleur des massacres, il modifia sa position[4].
Dans l'affaire Simon de Trente où un enfant dont le meurtre en 1475 avait été imputé à des Juifs en tant que « crime rituel », il reconnaît Simon comme un martyr et visite son sanctuaire.
Personnage haut en couleur du roman de Robert Merle, L'Idole, Grégoire XIII n'y est pas décrit comme un grand pape, mais bien comme un homme presque… sans foi ni loi. Dans sa fiction, le romancier l'imagine comme étant à l'origine de l'enfermement de Vittoria Accoramboni, personnage central de son roman, et ce pour de très discutables raisons (voir aussi Paolo Orsini et Vittoria Accoramboni, dans les Chroniques italiennes de Stendhal, également fictionnelles).
Dans La Dame de Monsoreau, Dumas le cite à plusieurs reprises. Il est celui qui soutient les Ligueurs, dont La Hurière (personnage de La Reine Margot), le comte de Monsoreau, etc. : « Notre Union est sainte, notre Ligue est loyale, consacrée, bénie, encouragée par notre saint père le pape Grégoire XIII », éd. Claude Schopp, Paris, Robert Laffont, 1992, p. 728.