La séance de qualification, perturbée par deux interruptions sur drapeau rouge et rallongée de cinquante-deux minutes, s'achève dans le jour déclinant en raison des accidents dans le virage no 9 où Robert Kubica en Q1 puis Charles Leclerc en Q2 ont encastré leur monoplace dans les bordures de sécurité. Le Monégasque, qui a dominé toutes les séances d'essais libres et paraissait en mesure de se battre la pole position s'élancera de la huitième place. La pole position se joue au jeu du chat et de la souris lors des ultimes tentatives des pilotes en Q3 : l'aspiration s'avérant capitale dans les longues lignes droites, les Mercedes piègent Sebastian Vettel en le laissant sortir de la voie des stands seul devant. Calé en bout de peloton, Valtteri Bottas obtient la huitième pole position de sa carrière avec 23 millièmes de seconde d'avance sur son coéquipier Lewis Hamilton tandis que Vettel est repoussé en deuxième ligne, à trois dixièmes de seconde, accompagné par Max Verstappen. La troisième ligne accueille Sergio Pérez, cinquième à plus d'une seconde de Bottas, et Daniil Kvyat. Lando Norris devait être accompagné par Kimi Räikkönen en quatrième ligne mais le Finlandais est disqualifié pour aileron avant non conforme et part de la voie des stands ; Charles Leclerc prend sa place alors que la cinquième ligne est composée de Carlos Sainz Jr. et de Daniel Ricciardo.
Mercedes Grand Prix, qui domine la Formule 1 depuis le début de l'ère des moteurs V6 turbo hybrides en 2014, établit un nouveau record en réalisant quatre doublés à l'issue des quatre premières courses de la saison. Parti en pole position, Valtteri Bottas remporte la cinquième victoire de sa carrière ; il résiste à son coéquipier dans les premiers virages puis garde suffisamment de rythme en fin de course pour interdire toute possibilité de dépassement à Lewis Hamilton qui termine à un peu plus d'une seconde. Les pilotes des Flèches d'Argent en sont à deux victoires chacun. Sebastian Vettel et Max Verstappen franchissent la ligne d'arrivée aux mêmes places que sur la grille de départ sans avoir été en mesure de troubler la marche triomphale des deux W10. Parti huitième, Charles Leclerc perd deux positions au départ mais remonte jusqu'à mener la course durant une vingtaine de tours grâce à une stratégie décalée. Après son arrêt dans la trente-quatrième boucle, il sécurise sa cinquième place au point de pouvoir s'arrêter en vue de l'arrivée pour chausser des pneumatiques neufs et réaliser le meilleur tour en course, ce qui lui offre un point supplémentaire. Il est élu « pilote du jour ».
Sergio Pérez profite de sa bonne position sur la grille pour terminer sixième, devant les McLaren de Carlos Sainz Jr. et Lando Norris. Racing Point amène aussi ses deux RP19 dans les points avec la neuvième place de Lance Stroll. Kimi Räikkönen inscrit le dernier point en jeu ; les dix premiers terminent dans le même tour que le vainqueur. Un étonnant incident se produit au trente-et-unième tour : luttant pour la dix-septième place, Daniel Ricciardo tire tout droit au virage no 4 et emmène Daniil Kvyat dans l'échappatoire. Il enclenche sa marche arrière pour se remettre en piste sans voir que la Toro Rosso est derrière lui et l'emboutit, provoquant leur double abandon. L'Australien est pénalisé d'un recul de trois places sur la grille du prochain Grand Prix.
Bottas reprend la tête du championnat du monde avec 87 points, un de plus qu'Hamilton correspondant à son meilleur tour en Australie. Grâce à son deuxième podium consécutif, Vettel (52 points) prend la troisième place à Verstappen (51 points). Leclerc est cinquième avec 47 points ; Pérez, Gasly et Räikkönen suivent avec 13 points. Chez les constructeurs, Mercedes, avec 173 points en quatre courses devance Ferrari (99 points) et Red Bull Racing (64 points) ; suivent McLaren (18 points), Racing Point (17 points) Alfa Romeo (13 points), Renault (12 points), Haas (8 points) et Toro Rosso (4 points). Williams n'a pas encore marqué.
La séance est définitivement interrompue au bout de douze minutes alors que seuls les deux pilotes Ferrari ont enregistré un tour rapide chronométré : George Russell au volant de sa Williams, passe sur une plaque d'égout mal fixée, qui s'est soulevée lors du passage de Charles Leclerc, et détruit son fond plat. Le danger représenté par ces plaques et le besoin de les vérifier une à une entraine un drapeau rouge. Peu après, la grue de la dépanneuse qui ramène la FW42 frappe une passerelle à l'entrée des stands, l'abime et l'huile de son vérin s'écoule sur la monoplace[3],[4] ; la FIA annonce ensuite que la séance ne reprendra pas[5],[6].
Deuxième séance, le vendredi de 17 h à 18 h 30
Temps réalisés par les six premiers de la deuxième séance d'essais libres[7]
L'écurie Williams doit changer le châssis de la monoplace de Russell : « La voiture de George va nécessiter un changement de châssis en raison des dégâts causés par la plaque d'égout non fixée. En conséquence, en raison du règlement, il ne pourra pas rouler avant les EL3 demain » indique Claire Williams. En effet, l'article 25.4 du règlement 2019 dispose que : « Tout participant dont la voiture connaît un changement de cellule de survie après la vérification technique initiale doit remplir une nouvelle déclaration pour approbation par le délégué technique de la FIA. Toutefois, une telle voiture ne peut être utilisée avant le lendemain. »[8],[9] ;
La séance est interrompue deux fois par un drapeau rouge, après un accident de Lance Stroll puis un autre de Daniil Kvyat[10].
Troisième séance, le samedi de 14 h à 15 h
Temps réalisés par les six premiers de la troisième séance d'essais libres[11]
Pierre Gasly ayant manqué une pesée à l'issue de la deuxième séance d'essais libres, est pénalisé par l'obligation de s'élancer depuis la voie des stands quel que soit son résultat en qualifications. Les commissaires de course expliquent cette sanction : « Il ne s'était pas arrêté pour la pesée lorsque cela lui était demandé. Au lieu de ça, il a continué et procédé à un arrêt au stand lors duquel la voiture a été levée avec les quatre roues au-dessus du sol et changées, en infraction avec l'article 29.1 (a) du règlement ; la pénalité pour cette infraction est de demander à la voiture de s'élancer depuis la voie des stands. »[13],[14] Le pilote français est ensuite pénalisé d'un recul de cinq places sur la grille, donc sans conséquence, après le changement de sa boîte de vitesses[15]. Enfin, les commissaires sportifs ont constaté que le débit de carburant dépassait 100 kg/h lors de son tour le plus rapide, en infraction avec l'article 5.1.4 du règlement. Il est donc disqualifié des qualifications[16] ;
Antonio Giovinazzi, auteur du huitième temps, est pénalisé d'un recul de dix places sur la grille de départ à cause de l'installation, après une défaillance à Shanghai, d'un nouveau boitier électronique, son troisième de la saison alors que seuls deux sont permis sans pénalité ; il s'élance de la dix-huitième place[17],[18] ;
Kimi Räikkönen, auteur du neuvième temps, est exclu des qualifications, sa monoplace ayant été déclarée non conforme par les commissaires à l'issue des essais son aileron avant étant jugé trop flexible ; il s'élance de la voie des stands[19],[20] ;
Robert Kubica, auteur du vingtième et dernier temps, part depuis la voie des stands. Williams, qui a souhaité effectuer des réglages supplémentaires sur sa monoplace en plus des réparations liées à son accident, n'a en effet pas respecté la règle du parc fermé[21],[22].
La grille de qualification du Grand Prix d'Azerbaïdjan 2019
La grille de départ du Grand Prix d'Azerbaïdjan 2019
Meilleur tour en course : Charles Leclerc (Ferrari) en 1 min 43 s 009 (209,795 km/h) au cinquantième tour ; cinquième à l'arrivée, il remporte le point bonus associé au meilleur tour en course[25].
Mercedes Grand Prix réalise un quatrième doublé consécutif en autant de courses disputées depuis le début de la saison, ce qui constitue un record de la discipline[34] ;
Charles Leclerc est élu « Pilote du jour » à l'issue d'un vote organisé sur le site officiel de la Formule 1[35] ;